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Citations sur Oeuvres complètes (211)

L'étoile a pleuré rose

L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain.
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Le buffet

C'est un large buffet sculpté ; le chêne sombre,
Très vieux, a pris cet air si bon des vieilles gens ;
Le buffet est ouvert, et verse dans son ombre
Comme un flot de vin vieux, des parfums engageants ;

Tout plein, c'est un fouillis de vieilles vieilleries,
De linges odorants et jaunes, de chiffons
De femmes ou d'enfants, de dentelles flétries,
De fichus de grand'mère où sont peints des griffons ;

- C'est là qu'on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs sèches
Dont le parfum se mêle à des parfums de fruits.

- Ô buffet du vieux temps, tu sais bien des histoires,
Et tu voudrais conter tes contes, et tu bruis
Quand s'ouvrent lentement tes grandes portes noires.
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Rêvé pour l'hiver

L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baiser fous repose
Dans chaque coin moelleux.
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PREMIERE SOIREE

" - Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.
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J’ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à Charrue. – Quel siècle à mains !
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Prends-y garde, ô ma vie absente!
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Angoisse

Se peut-il qu'Elle me fasse pardonner les ambitions continuellement écrasées, — qu'une fin aisée répare les âges d'indigence, — qu'un jour de succès nous endorme sur la honte de notre inhabileté fatale,

(Ô palmes ! diamant ! — Amour, force ! — plus haut que toutes joies et gloires! — de toutes façons, partout, — Démon, dieu, — Jeunesse de cet être-ci ; moi !)
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Une saison en enfer

ADIEU


  L'automne déjà ! — Mais pourquoi regretter un éter-
nel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la
clarté divine, — loin des gens qui meurent sur les
saisons.
  L'automne. Notre barque élevée dans les brumes
immobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme
au ciel taché de feu et de boue. Ah ! les haillons pourris,
le pain trempé de pluie, l'ivresse, les mille amours qui
m'ont crucifié ! Elle ne finira donc point cette goule
reine de millions d'âmes et de corps morts et qui seront
jugés ! Je me revois la peau rongée par la boue et la peste,
des vers plein les cheveux et les aisselles et encore de plus
gros vers dans le cœur, étendu parmi les inconnus sans
âge, sans sentiment... J'aurais pu y mourir... L'affreuse
évocation ! J'exècre la misère. ...

p.115-116
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Une saison en enfer (1873)

DÉLIRES II - ALCHIMIE DU VERBE


   J'aimai le désert, les vergers brûlés, les boutiques
fanées, les boissons tiédies. Je me traînais dans les ruelles
puantes et, les yeux fermés, je m'offrais au soleil, dieu
de feu.
    « Général, s'il reste un vieux canon sur tes remparts
en ruines, bombarde-nous avec des blocs de terre sèche.
Aux glaces des magasins splendides ! dans les salons !
Fais manger sa poussière à la ville. Oxyde les gargouilles.
Emplis les boudoirs de poudre de rubis brûlante... »
   Oh ! le moucheron enivré à la pissotière de l'auberge,
amoureux de la bourrache, et que dissout un rayon !

p.109
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VERS NOUVEAUX ET CHANSONS

FËTES DE LA PATIENCE
4. ÂGE D'OR


Quelqu'une des voix
Toujours angélique
— Il s'agit de moi, —
Vertement s'explique :

Ces mille questions
Qui se ramifient
N'amènent, au fond,
Qu'ivresse et folie ;

Reconnais ce tour
Si gai, si facile :
Ce n'est qu'onde, flore,
Et c'est ta famille !

Puis elle chante. Ô
Si gai, si facile,
Et visible à l'œil nu...
— Je chante avec elle, —

Reconnais ce tour
Si gai, si facile,
Ce n'est qu'onde, flore,
Et c'est ta famille !... etc...

Et puis une voix
— Est-elle angélique ! —
Il s'agit de moi,
Vertement s'explique ;

Et chante à l'instant
En sœur des haleines :
D'un ton Allemand,
Mais ardente et pleine :

Le monde est vicieux ;
Si cela t'étonne !
Vis et laisse au feu
L'obscure infortune.

Ô ! joli château !
Que ta vie est claire !
De quel Âge es-tu,
Nature princière
De notre grand frère ! etc...

Je chante aussi, moi :
Multiples sœurs ! voix
Pas du tout publiques !
Environnez-moi
De gloire pudique... etc...
           Mai 1872.

p.79-80-81
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