J'ai eu du mal à rentrer dans ce roman pourtant bien écrit mais d'emblée plombant qui met en lumière une jeune femme parisienne souffrant d'isolement et de solitude. Celle-ci s'adonne à la rêverie pour oublier son quotidien triste et répétitif jusqu'au jour où…
Quand j'ai compris que cette héroïne allait être confrontée de près aux attentats terroristes de 2015, j'avoue ne pas être allée plus loin. Je n'ai pas voulu me remémorer cette période si dure pour le pays.
Ce roman a indéniablement des qualités littéraires et il aurait mérité sans doute que j'aille plus loin dans sa lecture mais je n'ai pas pu. le thème m'a rebutée.
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La longue descente dans le mensonge fou (ou la folie mythomane), voici comment ce roman aurait pu se nommer. Adèle s'invente donc un rôle, celui de la compagne d'une victime de l'attentat du 13 novembre. Sa vie est décrite avec précision, emphase, mélodrame aussi. Une petite chose insignifiante qui n'a jamais voulu faire le moindre bruit, une souris bien cachée, un dos rond et un visage "passe-partout", voilà ce qu'elle était avant les attentats. Mais en s'improvisant ce rôle de compagne de victime, et, partant, victime, la voilà qui grandit, s'élève, touche les cieux. le propos moral sous-jacent m'a interpellée : dans quelle mesure le statut de victime, assez valorisé par la société en ce début de XXIème siècle, permet-il une redéfinition de soi, et même une affirmation, si ce n'est un amour-propre encore jamais expérimenté ? Adèle filoute, trompe, joue avec les récits qu'elle étoffe au gré de ses envies. On assiste là à son affirmation via un mensonge assez écrasant. Les limites de ce roman résident selon moi dans le ton qui tombe parfois trop dans le mélodrame lorsqu'il s'agit de parler d'Adèle et de ce statut de victime passive qu'elle a toujours eu, qui miraculeusement la sauve quand elle se définit comme victime active. le psychologue qui l'aide et devient ami avec elle (ainsi que diablement attiré par elle), m'a laissée assez perplexe. L'obsession d'Adèle et sa volonté de rendre hommage à son compagnon coupent le souffle tout au long du livre, dans un malaise croissant.
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