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3,69

sur 132 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
****

Adèle est seule, assise au bord de sa fenêtre ouverte sur un monde qu'elle imagine, des histoires de vies qu'elles se racontent pour tromper sa solitude, quand elle entend les agitations et les cris des attentats du 13 novembre. Elle allume la télévision et apprend au fil des heures, l'horreur des évènements. Quand elle voit le visage de Matteo apparaître à l'écran, ce garçon qu'elle croisait dans le bar où elle travaillait il y a quelques jours encore, elle ne réfléchit pas et part à sa recherche. Commence alors un long chemin de mensonges, d'affabulations et de tromperies...

Le premier roman de Constance Rivière est une histoire fort bien construite. Avec une écriture travaillée et rythmée, l'auteur nous emmène avec elle, aux côtés d'une jeune fille blessée et traumatisée.

Constance Rivière décortique avec intelligence la façon dont Adèle va vivre avec un petit mensonge qui deviendra, au fil des jours et des personnes qu'elle va rencontrer, une accumulation de faux souvenirs, d'émotions falsifiées et de sombres désirs.

L'auteur ne nous offre pas un récit linéaire. Elle sème sur le chemin d'Adèle, des personnages qui viendront éclairer l'imposture. Ils apportent alors une étrange lumière sur la jeune fille.

Car même si elle blessera ceux qu'elles croisent par ses mensonges, Adèle a elle aussi une histoire bien triste à raconter. D'ombres en brouillards, elle dévoilera doucement sa personnalité blessée par la transparence de son existence.
C'est une enfant traumatisée par les silences, les non-dits et les absences qui se révèlera au monde. de la grisaille d'une vie triste, elle ne cherche que la chaleur des regards... Mais on ne joue pas avec la douleur...

Un premier roman prometteur et une très belle découverte des 68premières fois.

Merci à NetGalley et aux Éditions Stock pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Alors que s'ouvre le procès des attentats du 13 novembre 2015, j'ai eu envie de me plonger dans l'étrange histoire d'une fille paumée qui trouve un sens à son existence grâce à ce drame.
Adèle est une jeune femme transparente : le genre de personne dont on ne retient pas le nom, que l'on ne se souvient pas avoir croisée. Elle adore imaginer la vie des autres, à défaut de vivre la sienne. Aussi, lorsqu'au lendemain de l'attentat du Bataclan, elle reconnaît à la télévision un jeune homme porté disparu, elle prétend être sa petite amie, et attire enfin l'attention. Elle existe aux yeux du monde, mais combien de temps pourra-t'elle faire illusion ?
J'ai trouvé gonflé de s'emparer d'un sujet pareil, mais j'ai apprécié le traitement qu'en a fait Constance Rivière. Dans ce court roman (160 pages), il n'y a ni pathos ni voyeurisme, juste un contexte tragique et un personnage à l'aplomb monstre qui va au bout de sa névrose. C'est assez troublant et fascinant à lire, d'autant que l'écriture de l'auteur et la construction de son récit sont très maîtrisées ; la sensation de malaise n'en est que plus grande.
C'est donc un livre un peu dérangeant, mais pertinent, sans concessions, et qui mérite qu'on s'y arrête.
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Tout commence par une condamnation .....Douze mois dont six avec sursis. le verdict est tombé, les larmes viennent après la demande de pardon, il ne reste qu'à en connaître les causes.

A travers un récit à plusieurs voix, l'auteure traite de l'usurpation d'identité par désoeuvrement, pour ne plus être celle qui courbe la tête dans ses épaules, celle que personne ne remarque mais devenir celle qui participe à l'actualité,  celle qui attire la compassion, celle qui vit.

C'est l'histoire d'un engrenage dans lequel Adèle ne va pas chercher à sortir.  Grâce aux événements tragiques, elle va s'inventer un amour, un lien, une raison d'exister, presque une famille, alors que jusqu'à maintenant elle était toujours en échec, seule.

Le récit choral permet de connaître les points de vue de ceux qui l'ont approchée : Francesca, la mère de Mattéo, le jeune homme décédé, Saïd le psychologue volontaire de la Croix Rouge etc..... Personne, sous le choc des événements, n'a rien soupçonné malgré certaines interrogations.

Une lecture dans laquelle je me suis lancée, sans temps mort, très vite interpellée par l'idée de départ, par l'écriture fluide, la construction et le fond. On peut aisément penser (et je crois que cela est arrivé) que des personnes, pour différentes raisons, s'immiscent parmi les victimes ou leurs collatéraux lors d'attentats. Pourquoi agissent-ils ainsi, quelles sont leurs raisons profondes et qui sont-ils ?

L'auteure dépeint Adèle comme une jeune femme un peu "paumée", depuis la perte de son père et de son boulot. Adèle fantasme des vies, sa vie, celles des autres lorsqu'elle est assise le soir près de la fenêtre, dans l'obscurité et qu'elle observe ses voisins. Alors quand elle aperçoit la photo de Matteo parmi celles des victimes du Bataclan, ce jeune homme croisé au bar où elle travaillait et avec lequel elle avait imaginé une histoire,  elle concrétise son fantasme et passe sur le devant de la scène, enfin elle existe.

"Adèle sentit immédiatement, instinctivement, sans y avoir réfléchi, qu'elle pourrait trouver dans ce drame où elle avait été projetée presque par hasard, en tout cas par une force qui lui avait échappé, une raison d'être, une densité, une consistance.(p54)"

C'est l'histoire d'une revanche, la revanche d'Adèle, devenue la fiancée d'une victime, celle qui s'implique, celle qui se fait la porte-paroles des proches, une sorte de porte-étendard des victimes, mais restant assez sourde à la douleur des autres, elle ne fait qu'enregistrer les informations pour tenir son rôle, le rôle de sa vie mais cela demande beaucoup d'attention, d'efforts pour être crédible.

L'auteure arrive parfaitement à décortiquer tous les détails de cette usurpation, sa montée en puissance puis son effondrement. Elle maîtrise l'engrenage des mensonges, le ressenti de chacun des acteurs, la construction de ce double, assez froide et sans émotions. Elle dépeint son héroïne comme un être assez froid, égoïste, sourde à la douleur des autres.

Un premier roman dont je n'avais pas entendu parler et que j'ai lu d'une traite, intéressée par le thème, par la forme, par l'écriture.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Quand une jeune femme trouve enfin le moyen d'exister aux yeux des autres en devenant la petite amie d'une victime du Bataclan.
Car adèle se doit d'exister pour survivre, mais depuis toujours elle est transparente aux yeux de tous, et depuis qu'elle a perdu son père, elle n'existe plus pour personne. Lorsqu'elle voit la photo de Mateo, elle s'invente peu à peu une vie et enfin une utilité.
A la fois émouvant et glaçant, avec des personnages qui dérangent, "Une fille sans histoire" est un roman qui interroge.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/11/11/une-fille-sans-histoire-constance-riviere/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Ainsi donc nous voilà déjà curieux de découvrir cette rentrée littéraire. Merci de la confiance accordée par les Edts Stock et NetGalley.
Le roman de cette fille sans histoire est le roman d'une imposture, du pourquoi et du comment devient-on devient-on imposteur.
L'auteur a pu observer de près le séisme provoqué par les attentats du Bataclan et démarre le roman à ce moment. "Elle", Adèle, est une fille qui vient de se faire virer du bistrot où elle travaillait et ce pour indélicatesse. Adèle a été une petite fille seule, ballotée de ville en ville au gré du travail de son père, sa mère n'étant plus qu'un vague souvenir.
Il ne lui arrive rien, n'a pas d'amis et il ne lui reste à vivre que par procuration.
Un soir, de la petite chambre où elle s'ennuie elle entend des cris, des sirène , la télé la renseigne sur ce qui se passe à côté de chez elle, elle y voit le visage d'un jeune homme qui fréquentait le bistrot.
Et à partir de là se met au travail son imagination (elle la fiance au jeune homme) et dans le tumulte, elle devient également victime par raccroc si j'ose dire.
Puis elle se révèle, devient incontournable pour les familles des victimes, elle est sincère et finit par croire à sa fable, sauf que la famille du jeune homme arrivée d'Italie risque de mettre fin à sa belle histoire. Histoire qui a pu être vécue d'ailleurs.
L'écriture est claire, vivante, parfois un peu touffue, mai c'est un premier roman.
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13 novembre 2015, qui ne se souvient de cette date, qui n'a encore en tête les images véhiculées, ce jour-là et les jours d'après, par les media ? Ce n'est pas tant cette soirée, ni les horreurs vécues, mais surtout la suite que Constance Rivière nous fait revivre dans son premier roman "Une fille sans histoire".

"… elle finit par cracher ce mot, nécessaire mais qui la dégoûte, elle finit par le dire, dans un souffle qui lui semble un cri, "pardon", elle le répète plusieurs fois, pardon, pardon, pardon,…les larmes viennent avec, elle pleure pour la première fois… La sentence peut tomber. Douze mois, dont six avec sursis." Je n'ai pas lu la quatrième de couverture et pourtant, je comprends, j'imagine. C'est l'histoire d'Adèle, une fille que l'on regarde peu, qui passe inaperçue. Ce soir-là, elle est assise à sa fenêtre essayant de deviner les vies derrière celles qu'elle observe. Des bruits, des cris, un attentat, vont tout changer. Et quand elle voit à la télé le visage de Matteo, un étudiant porté disparu, client du bar dans lequel elle travaillait, elle s'invente une vie, part à sa recherche. Elle devient sa petite amie…

L'auteure nous raconte une imposture, une envie d'exister, de paraître dans les media, de se venger inconsciemment de sa solitude et de sa transparence. Elle décortique avec beaucoup de finesse, l'art du mensonge et de ses conséquences, cette impossibilité de revenir en arrière et cet enfoncement dans le déni. Elle dissèque avec subtilité les sentiments de chacun des personnages, nous les rendant tous attachants, y compris le plus sombre. Elle réussit superbement à expliquer la difficulté du deuil et celle d'être une victime.

Le roman est parfaitement construit qui à la fois expose les faits et donne la parole à chacun des protagonistes. L'écriture sert à merveille le récit, se met en retrait par sa simplicité, se fait presque oublier pour laisser le rôle principal à l'empathie que j'ai ressentie tout au long de cette lecture, l'empathie de l'auteure qu'elle nous transmet avec beaucoup de doigté.

"Une fille sans histoire" est de ces romans qui, subrepticement, sans ostentation, avec beaucoup d'élégance et de subtilité parviennent à vous emporter. Un très beau premier roman.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Sans histoire, la fille? Même pas vrai ! Une histoire qu'elle s'invente, certes, s'attribuant un rôle- une fonction- qu'elle usurpe, mais, finalement, il s'en est fallu de peu pour que cela soit.
Le rôle des médias est plutôt bien vu, la spirale s'ouvre sur une image surfaite et entraîne la fille sans histoire dans une histoire dont elle ne sortira pas indemne.
Lecture facile, en prise sur l'actualité, Je n'avais encore pas lu Constance Rivière...à suivre !
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Adèle est une jeune Parisienne solitaire et un peu taciturne. le soir des attentats du Bataclan, le 13 novembre 2015, comme souvent, elle regarde les passants par la fenêtre quand elle entend les cris et coups de feu qui viennent de la rue. Parmi les victimes présumées, elle reconnaît la photo d'un jeune homme qu'elle avait l'habitude de voir dans le bar dans lequel elle était serveuse, il n'y a pas si longtemps encore. Mais comment en arrive t-elle à proclamer qu'elle était sa petite amie, et à se présenter ensuite comme l'une des proches des victimes des attentats ?

Tandis qu'elle s'enfonce dans son mensonge, Adèle gagne en confiance et en crédibilité. Mais jusqu'à quand peut-elle continuer à jouer ce rôle avant que le piège ne se referme sur elle ?

Constance Rivière signe avec Une fille sans histoire un premier roman qui fait froid dans le dos, creusant à merveille la psychologie de ses personnages pour tenter d'expliquer l'inexplicable. Suite aux attentats, plus d'une quinzaine de personnes se sont reconnues comme victimes, alors qu'elles n'étaient en réalité absolument pas concernées. A travers ce roman, on peut tenter de cerner les motivations souvent morbides de ceux qui s'y sont frottés, ainsi que les réactions des psychologues déployés suite aux attentats qui ont été trompés et qui n'avaient pourtant rien vu venir.

Plus qu'un roman, Une fille sans histoire de Constance Rivière met le doigt sur une problématique d'actualité et parvient ainsi à évoquer les attentats (sujet de prédilection dans la littérature ces dernières années) sous un jour nouveau. Une sacrée découverte !
Lien : http://laroussebouquine.fr/u..
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Ce roman est le récit d'une imposture. On y suit le destin d'Adèle qui paraît dépressive.
Enfermée chez elle, le soir du 13 novembre 2015, Adèle entend des sirènes de police et d'ambulances ainsi que des cris. Surprise, elle apprend, en regardant la télévision, qu'il y a eu des attentats. Au cours de la nuit, elle aperçoit le visage de Mattéo qui ferait partie des victimes. A partir de cet instant, elle prend la décision inimaginable, d'être la petite amie de celui-ci et tout s'enclenche.
Le gouvernement a mis en place, à l'École militaire, une cellule d'aide psychologique à l'attention des familles des victimes. Adèle s'y présente en tant que petite amie de Matteo et est accueillie par un jeune bénévole qui se prénomme Saïd. Là, assise, elle attend des nouvelles et reste l'esprit dans le vague recroquevillée sur elle-même. Les parents de Matteo arrivent et sont installés près d'elle.
Delà le récit et l'histoire d'Adèle sont racontés en alternance par Saïd le bénévole du Centre, Francesca la mère de Matteo et Adèle. Ils vont nous dépeindre Adèle, leur impression sur celle-ci et leur ressenti.
Adèle cache bien son jeu au point de devenir la porte-parole des familles, mais son mensonge est bien lourd à porter.
Dans ce livre est abordé un sujet difficile qui nous évoque la quête d'identité, la filiation, la description d'un personnage complexe avec toutes ses singularités.
Ce roman est agréable à lire.
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Un coup de coeur pour ce roman, le premier de Constance Rivière, jeune énarque qui fut conseillère à l'Elysée pendant la présidence de François Hollande. Elle signe un beau roman polyphonique, très moderne, tant par son sujet que par son écriture, belle et précise. 

Le 13 novembre 2015, Adèle, une jeune femme un peu paumée, est postée à la fenêtre de son appartement parisien près du Bataclan. Comme tous les soirs, elle observe ses voisins, leur invente une vie, se raconte des histoires. Mais vers 22 heures, des coups de feu, des sirènes de police, des cris, des hurlements, du sang partout, la panique, des gens qui courent dans tous les sens. Adèle paniquée ferme la fenêtre, se réfugie dans l'obscurité de son appartement, allume la télévision et regarde, épouvantée, les premières images de l'horreur des attentats. Et puis soudain, parmi les photos de visages brandies par les proches des victimes, Adèle reconnait Matteo, un jeune artiste qu'elle avait l'habitude de croiser quand elle était encore serveuse dans ce petit bar près de chez elle. Sans comprendre vraiment pourquoi, Adèle décide de partir à la recherche de Matteo, elle se rend à l'Ecole Militaire où sont accueillis, dans l'urgence et la désorganisation, les proches des victimes. Là, pour justifier sa présence, elle raconte une fable, elle invente une histoire d'amour avec Matteo. Elle l'attendait ce soir, il devait la retrouver à l'appartement après le concert. Ils sont fous amoureux depuis peu, se sont rencontrés dans le bar où elle bosse. Sa détresse touche Saïd, un jeune volontaire de la Croix Rouge qui promet de lui donner des nouvelles de son amoureux. Francesca la mère de Matteo, tout juste arrivée d'Italie ne comprend pas la présence de cette jeune fille mais foudroyée par la douleur, se laisse prendre en charge. 

Une histoire étourdissante, racontée par 3 voix, celles du narrateur, de Saïd et Francesca qui apportent leur témoignage. Une histoire qui soulève beaucoup de questionnements, on ne peut rester insensible au personnage d'Adèle, il est difficile de juger son mensonge et en même temps peut-on comprendre un tel comportement ? Et puis l'auteure nous replonge dans cette tragédie, cette horreur, cette nuit monstrueuse, encore tellement présente dans nos coeurs et dans nos tripes. 
Lien : http://www.levoyagedelola.com
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