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Citations sur Hope (29)

Je crois que c'est ça mon truc : regarder, observer, absorber . Une éponge de vies .
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Après une semaine enfermée dans ma chambre, je n'ai pas eu le choix. Mon père en a fini avec la compassion. Je pourrais très bien mentir et sécher les cours. Mais je n'en ai pas l'énergie, et puis il n'y a plus de Coca dans le frigo. Il faut sortir en acheter. Mon premier choix de tenue s'est arrêté sur mon pyjama. Là encore, mon père n'est pas d'accord. J'aurais pu dire merde, mais je réserve ce mot à d'autres. Il a envoyé Katy dans ma chambre. Moment de complicité belle-mère-fille ? Pas du tout. Elle ne sait pas quoi me dire, alors elle me donne son shampoing. "Il fait de très beau cheveux, tu vas voir." C'est naze, comme cadeau de consolation. J'ai les cheveux gras, merci, je suis au courant. C'est peut-être parce que je ne vais pas très bien. Entre nous, offrir du shampoing à qui que ce soit, même à quelqu'un que l'on n'aime pas trop, c'est nul. Il sent bon, manquerait plus qu'il pue, en plus. C'est assez rare pour un shampoing. Quoique, je me rappelle que ma grand-mère, celle qui est morte, en avait un qui sentait vraiment mauvais. Les vieilles plantes, le genre de shampoing que l'on trouve en pharmacie, qui a pris l'odeur des médicaments. A chaque flacon vide, elle retournait acheter le même. Je n'ai jamais compris. Du coup, ses cheveux sentaient le vieux, comme elle. Celui de Katy est à la moelle de bambou. Je passe sous l'eau glacée afin de me réveiller. Le cauchemar continue. Katy me désespère : "L'eau froide c'est bon pour les cheveux, elle les rend brillants." Elle ferait mieux d'écrire un bouquin de recettes capillaires. Moi, la moelle de Bambou, je m'en fous. Elle fait peut-être briller les cheveux mais pas les yeux.
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La porte était fermée. Les portes ne doivent jamais être fermées dans les lycées ici, justement pour cette raison. Pour que les lèvres des professeurs ne viennent pas s'attarder sur celles des élèves.
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Les souvenirs filent des torticolis et rendent malheureux.
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J'arrive au Starbucks, commande un chai tea. C'est du thé "épicé" avec du lait. Je pose les guillemets parce que moi, je ne le trouve pas du tout épicé. Je vais m'asseoir près de la fenêtre. Je viens souvent ici. Les Starbucks, c'est un peu comme les McDo mais en plus classe. Des lieux de vie. Au lycée, je révisais mes cours au McDonald's de ma ville. J'aimais le bruit, et à chaque fois que je relevais la tête de mon cahier, je tombais sur une nouvelle histoire. Celle d'un premier flirt de collégiens, d'une recette de blanquette, d'un cancer des os au stade quatre ou d'un épisode de Dexter. Il y avait les habitués, dont je faisais partie. En majorité des personnes âgées fuyant une maison vide. Nous avions tous un point commun : la solitude. Je regarde autour de moi, je retrouve mes habitués. Les mamies ont troqué les frites pour le café. Ça parle anglais, polonais, bortsch et météo. J'aime ces lieux, ces maisons qui n'en sont pas, où l'on est un peu moins seul, où il fait un peu moins froid. La grand-mère sort un Kleenex de son sac à main. Toutes les mêmes. Je ris. Je crois que c'est ça mon truc : regarder, observer, absorber. Une éponge de vies.
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Les règles New-yorkaises sont impitoyables. Le cœur et la pitié n'ont pas leur place à Manhattan. Ici, ce que l'on aime, c'est l'ambition et le travail.
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Je me suis pesée. Je n'étais pas montée sur une balance depuis ma sortie des Primevères. Le psychiatre craignait l'obsession des chiffres. J'ai pris une grande inspiration. J'ai fermé les yeux. J'ai compté jusqu'à trois avant de les ouvrir. Mon cœur s'est emballé. C'est le passé. C'est la maladie. C'est le contrôle. C'est le jugement. C'est la douleur. C'est le changement. C'est la peur. C'est l'espoir. C'est beaucoup. J'expire pour relâcher la pression. Je ne résiste pas à l'envie de baisser la tête. Entre mes orteils se trouve le poids de ma vie. J'ai pris deux kilos en un an.
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Pour la première fois, j'entrevois ce qui plaît à mon père chez elle. Katy est une gentille. Elle apaise par son calme et sa bienveillance. Elle ne parle jamais trop fort. Elle ne juge pas. Elle n'angoisse pas. Elle aide à dormir. Elle aide tout court. Elle est différente de ma mère. Ma mère n'est jamais tranquille. Elle rendait mon père fou. Au début, fou d'amour. A la fin, fou tout court. Ma mère l'a écorché. Katy l'a pansé.
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Si j'avais eu du courage, je crois que j'aurais été capable de sauter par la fenêtre. Mais je n'avais pas envie que des dizaines d'inconnus m'épient la bouche ouverte pendant que j'aurais la tête fracassée dans une mare de sang, comme ils l'ont fait avec Vicky.
Dehors, j'entends la pluie tomber.
C'est simple, à présent.
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Son appartement fait cinq fois le mien, un immense loft avec une cheminée, des poutres en bois et du parquet de vieux chêne au sol. Ça sent la cigarette et la bougie parfumée à l'ambre. Maxwell m'attend, assis sur son canapé avec une tasse de café. Je n'aime pas le café, il laisse un mauvais goût dans la bouche. On m'a dit que j'apprendrais à l'aimer, c'est comme les huîtres, le whisky et le jazz. Il faut être grand pour apprécier. Je demande un thé. J'ai le choix entre une multitude de parfums. Je choisis Pleine Lune, un thé noir avec des notes sucrées d'amande.
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