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Rien n'est connu dans ce roman de Loulou Robert. Ni le nom de l'héroïne, ni l'histoire finalement. le sujet ? Inconnu.

La narratrice est jeune, vingt ans. Elle souffre de vivre, elle souffre d'observer le monde. Elle patauge, elle étouffe, elle se noie. Son seul ami, une peluche nommée Sam. Dans ses oreilles, David Bowie et consorts. Elle ne vibre pas, ne s'extasie pas. Ses yeux angoissent. Elle regarde les autres. Elle lit pour combler un vide même si les livres ne font que masquer son mal être. Elle écrit, elle écrit, elle écrit.
Son histoire. Sujet inconnu.
Elle ne se croit pas faite pour l'amour, elle n'a pas de désir, comment pourrait-il en être autrement. Jusqu'au jour de la rencontre. Fulgurante, aimantante, violente.

Juste quelques mots. Sujet, verbe, complément. L'essentiel. Rien de plus.
Du vent dans les mots. Une urgence avant les courants d'air. Des mots hachés, à vif, comme une échappée belle.
Amour, quête existentielle, vide, maladie, mort, sdf, connerie des hommes, voilà autant de thèmes abordés dans Sujet inconnu.

Rien n'est superflux. Juste l'essentiel.
Mais l'essentiel sans nom, sans histoire avec ce sujet inconnu peut devenir dangereux, lassant ou trop inaccessible.

C'est lu. Bientôt digéré.
J'ai aimé ce style dans l'urgence.
Peut-être ne me fallait-il pas non plus dix pages de plus. L'inconnu c'est pas mal mais le connu c'est plus rassurant.

Merci à mon amie Lindsay de m'avoir permis de découvrir ce roman déroutant.
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Otis Redding.
Une musique qui s'écoute à deux,
La double prise jack branchée,
Deux coeurs qui se frôlent, des mains qui se caressent.
Sitting on the dock of the bay.
La brume et le soleil qui se lève.
Deux êtres passionnés. Mais est-ce ça l'amour ?

S'asseoir sur un banc, regarder un cygne qui regarde ta solitude intérieure, cette musique dans les écouteurs, un signe. L'amour qui cogne à ta porte, ton coeur qui cogne encore plus fort et ce mur - de briques - qui s'effrite, s'écroule, la fracture, la douleur, les urgences, another brick in the wall.
Deux êtres qui écrivent chacun de leur côté leur histoire, tapant frénétiquement pour l'une fiévreusement pour l'autre ou vice-versa, le verso du vice, retourne-toi sur le son du piano. Mais est-ce ça vraiment l'amour ?

Quand tu te réveilles au milieu de la nuit, le silence et au-dessus, les étoiles, allume le téléphone, écris ces mots des maux à l'autre bout d'un rivage d'une mer aussi profonde que l'âme que tu souhaites y donner, blue moon. Parce qu'il y a urgence de le faire, ordre de ton coeur.

Prêt au décollage. Major Tom aux commandes.

Écriture en urgences, fulgurance des mots des sentiments des maux et des silences. Fuir cette région Est, froide et sans âme. Rien de bien n'est sorti de cette région, pas même moi, l'insignifiance. Partir, s'enfuir, pour vivre. Trouver l'amour, la complicité, la destruction. Perdre le contrôle de sa vie, Major Tom. Certaines passions se veulent destructives, des bleus, des coups, la nuit, la lune, l'écriture. Roger. Écrire pour aimer, écrire pour s'aimer, panser ses plaies, blue moon.

Ne pas parler d'une plume mais de la plume, le coeur de ce roman. Incisive. Acérée. Émotive. L'écriture vient des tripes, du coeur, de l'âme de Loulou. Les défilés de mode sont d'un autre passé. Elle est belle, elle est sauvage. Comme une indomptable féline, elle griffe, elle caresse. Furieusement vive, de la douleur dans chaque phrase, chaque maux. La vie est un combat de boxe, et je suis Knock-out, prêt à gerber ma vie. Depuis bien longtemps... Loulou, elle se relève, elle a cette force, cette âme qui l'habite pour encaisser les coups et les défaites. Reprendre son souffle, s'épuiser de nouveau. Force brutale des sentiments, de la spirale de la vie. Ce monde est trop violent pour moi, mais cette écriture flash me correspond, elle me fait vivre, souffrir, aimer. L'héroïne se demande ce qu'il y aura après l'écriture de ce roman ? La vie, l'amour ? ou tout simplement un autre roman. le pauvre type se demande ce qu'il y aura après cette chronique ? probablement une autre chronique. Il croit en la littérature, la vie dans les romans, K.-O dans les cordes.

J'aime l'écriture aux tripes, celle où on y laisse une partie de son âme, celle qui se fait avec des papillons dans le ventre. J'aime ces brunes épicées qui savent parler et écrire. Tout leur ressenti, sans concession. Je reste dans mon coin, le silence j'observe, je (sur)vis intérieurement dans un monde qui est trop rapide pour moi, trop bavard, trop percutant. Je ferme mon livre, dix, je regarde le ciel noir, neuf, décompte à rebours, huit, les étoiles mortes, sept, la lune, six, elle est bleue, cinq, des bleus à l'âme, quatre, mon âme perdue invisible inexistante vide, trois, comme mon verre de rhum, deux, Major Tom, un sujet inconnu, Ignition, blue moon.
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Je n'avais pas encore lu Loulou Robert.

Pourtant j'avais ces deux précédents ouvrages sur mes étagères. Mon pacsoux (mot de ma création, mix entre époux et pacsé pour les incultes) apprécie particulièrement sa plume.

Mais je n'étais pas attiré. Parfois … On se fait de drôles de mauvaises idées des choses …

Du coup, c'est sous le regard entendu du pacsoux que je débute SUJET INCONNU.

Un style. Qui tape, frappe et rebondit. Haché. Comme une respiration saccadée, un essoufflement, une goulée d'air, comme on remonte à la surface. Une urgence.

Chirurgical. Des verbes. S'enchaînent. Efficacité. Beauté. Emotion brute.
Vérité. Mal à dire. Bonne à taire. C'est pourtant dit.

J'ai lu d'une traite. A la suite de cette héroïne moderne. Qui souffre de vivre. Si belle de vivre. Déboussolée, seule, réaliste.

Il y a un véritable souffle dans ce récit. Une force. Celle de la l'urgence d'être. Celle de la passion. Vive. Brûlante. Destructrice. Celle de la vérité. Dure, gênante parfois, intransigeante et émouvante.

Et si on vous demande quel est le sujet justement de ce livre, vous n'aurez qu'à ne pas répondre. C'est mieux.


Loulou écrit avec ses tripes, son coeur et son ventre. Loulou, elle écrit comme on hurle en murmurant. Ça se sent, ça se ressent et ça se prend en pleine face. Et Dieu que c'est bon !

Loulou Robert compte désormais dans la littérature française. Et je suis sûr qu'elle nous offrira de grands moments de lecture dans les années à venir.

En attendant, je vais me faire l'intégrale moi grâce à mon pacsoux et sa longueur d'avance sur ce coup là !

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Ahhhhh l'amour, ses joies comme ses peines, ses colères et ses trahisons, l'insouciance des premiers instants, mais aussi l'absence de toujours. Mais finalement, c'est quoi l'amour ? Comment laisser s'exprimer le sentiment amoureux dans un couple ? Peut-on tout accepter par amour ? Quelle différence entre amour passionné et possession ? Ces questions, je me les suis posées à la lecture de ce roman coup de coeur, ce roman fou écrit dans un souffle. Loulou Robert par de courtes et intenses phrases m'a emporté loin, dans un tourbillon incandescent où les cendres virevoltent encore à son passage. Qu'il soit filial ou amoureux, le sentiment est fort, presque tout ou rien. Indélébile. En baladant son héroïne à la limite de la rupture, l'auteure m'a plongée dans un précipice. Prise dans l'engrenage insensé de cet amour brûlant. Violent.

Son nom, on ne le connaît pas, mais quelle importance ? Nouvelle étudiante parisienne, notre héroïne se débat avec elle-même, et ce, depuis toujours. A peine quittée sa petite ville du Grand Est comme ses parents aux disputes incessantes, elle intègre l'université, elle, l'élève douée, l'élève silencieuse. Introvertie, à fleur de peau, celle qui a choisit de ressentir ne connaît pas encore les affres de l'amour ni celui du plaisir véritable. Jusqu'au jour où son regard croise celui de l'autre. Où l'irrésistible appel des corps dépasse la raison. Alors que notre narratrice découvre l'éclosion des sentiments et du plaisir de la chair, l'obsession amoureuse prend une tournure malsaine. Au rythme silencieux de la maladie qui s'empare de sa mère, le fracas de cette passion résonne avec d'autant plus d'intensité.

De cet amour obsessionnel, déraisonné, déraisonnable, j'ai tout d'abord été fasciné puis horrifié. Avec intensité, Loulou Robert relate l'amour fou d'une fille pour sa mère, d'une femme pour un homme, avec la capacité d'accrocher le lecteur dès les premières pages. Distillant les indices sur la face obscure de cette idylle naissante, la romancière impose un rythme de plus en plus effréné, où l'urgence de la situation asphyxie. L'amour comme une drogue, l'amour violent.

De l'ambiguïté des sentiments, on y retrouve l'engrenage de la brutalité, mais aussi le jeu pervers d'un homme égoïste et narcissique. Comment se sauver d'une spirale destructrice quand on aime si fort ? L'écriture. Salvatrice, tout comme sujet d'envie, l'écriture est au centre de ce roman. Quelle soit cathartique pour notre protagoniste ou mordante pour notre auteure, l'écriture est forte et constructive. Révélatrice.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Ce que j'ai ressenti:

Je.Tu.Elle.Nous.Vous.Ils.

Elle tue moi. Il tue Elle. Elle se Tu. Je Tu Elle. Sujet Verbe Complément. Nous, direct dans son chaos. Nous, direct dans son amour. Nous, dans les flots de ses mots. Eux, dans les fléaux de leurs maux.

Sujet Inconnu. Ils sont fracassants, les mots de cette jeune fille. Et dans ses points, alors c'est pire. Ce sont des coups de poings. Tous des gouffres, tous des bleus. C'est sans doute dans cette ponctuation que sont les plus fortes percussions. Inconnue et maintenant Sujet, à écrire.

Quand j'ai lu ce livre, ma respiration s'est arrêtée. Plus ça allait, et moins ça allait. En apnée, jusqu'au point final. C'est un style d'écriture puissant. À vif. Carrément écorché. Profondément urgent. Chaque point devient souffrances, et ces silences deviennent des instants de ressentis intenses. J'ai adoré Elle. Parce que c'est de l'intime et de l'émotion à l'état brut.

« Je » n'a pas de prénom. « Tu » n'as pas de prénom. Elle se meure de lui. Il arrache tout d'elle. Quand c'est, que ça va s'arrêter? Cancer, que tu dégages de nos vies? Et puis, c'est quoi l'amour? Un Nous inconnu, un Sujet tabou? Sujet Inconnu et part en vrille…

Mais Elle, cette histoire, elle devient oppressante au fil des pages. Elle prend tout l'espace, s'infiltre dans les cris et les murmures, prends vie dans les silences et se remplit dans l'abîme. C'est toxique. C'est violent. Une « Bad » romance.

« Tu » ne laisse pas de place à « Je ». « Je » ne peux se passer de « Tu ». Et Elle a choisi de tout dire, le choix de se donner corps et âme dans le Ressentir. Sans filtre. Sans concession. Une écrivaine est née. Dans la douleur. Dans l'abandon. Dans l'émotion. Une fulgurance. Et Je l'aime tant pour ça.

À la puissance Coeur. À la puissance Chair. À l'urgence d'écrire. À l'urgence de survivre. Insolente de vie. Insolente devant l'injustice de la vie. Folle d'amour. Folle de douleur. Elle a pris la plume parce que c'était ce qu'il fallait, pour la sortir de ses drames à répétitions. Tout plutôt l'ennui, tout plutôt que la morosité. Elle fait le choix de la passion. de L'émotion. du danger aussi, mais elle y allait consciente. Tout plutôt que rien. Tout plutôt que le vide. À ses risques et périls, certes, mais, pour ressentir intensément. Écrire comme Survie.

Et pour nous, c'est un moment de lecture incroyable. Envoûtant et dérangeant. Mais un moment aussi, bouleversant. Et une plume sensationnelle, sensorielle, hypnotisante. Elle nous a tout donné dans ses lignes. Son coeur, son sang, ses tripes, son Moi, et je la remercie pour cela. Pour l'intensité. Pour cette folle intensité. Cette sensibilité à fleur de peau. Pour la vérité nue de ses maux. « A la fin du livre, ma vie continue ». La mienne aussi, mais elle aura eu quelques heures de lectures ressenties à la puissance 1000. Tu m'as déglingué le coeur et mon souffle, Sujet Inconnu...

Une écrivaine est née. J'aimerai beaucoup vous rencontrer, Loulou Robert.

Ma note Plaisir de Lecture 9/10.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Une de mes amies me parle régulièrement de Loulou Robert dont elle apprécie, le talent et la personnalité, il était donc temps que je fasse sa connaissance.
Avec « Sujet inconnu », j'ai lu un livre fort, brutal, dérangeant avec une violence à fleur de mots.
Nous découvrons une enfant solitaire, avec pour seul ami Sam qui l'accompagne jusque sur les bancs de l'école.
Très jeune, elle sait qu'elle quittera cette ville du Grand Est où elle étouffe pour la capitale.
Il y a une urgence permanente dans la vie de cette enfant, puis de cette jeune femme, urgence de grandir, urgence de fuir le foyer familial où les cris remplacent bien souvent les mots tendres entre ses parents.
Avant l'urgence d'aimer le garçon aux yeux noirs et aux lèvres rouges.
« Sujet inconnu », est un roman d'amour et de passion, mais c'est aussi l'histoire fusionnelle qui relie une fille à sa mère.

Ce livre me laisse une impression mitigée.
Je n'ai que peu apprécié cette écriture hachée, torturée même si elle est en parfaite adéquation avec la violence du propos.
J'aime trop les belles phrases aux « grandes envolées lyriques » pour adhérer à ce style d'écriture.
Merci à NetGalley et aux Editions Julliard.
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Tout est torturé dans ce livre!
Une jeune femme à fleur de peau, une ambiance familiale éreintée de tristesse, une relation amoureuse toxique, un vide sidéral social.
Ça vous percute en permanence.
Même l'écriture s'en mêle. Les phrases sont courtes, parfois un seul mot pour exprimer un concentré d'émotions ou de descriptions. À la longue, c'est épuisant à lire…

L'enthousiasme général est au rendez-vous et c'est très bien car il en faut pour tous les goûts. C'est souvent le cas pour ces livres qui permettent au lecteur une projection dans une réalité possible. D'autant qu'écrit à la première personne, le récit est immédiatement intrusif pour celui qui le lit.

Je n'arrive pas à me joindre aux avis positifs. Manque d'intérêt pour la thématique (pas mon truc, les histoires d'amour littéraires, surtout déglinguées), aucun plaisir associé au style, très technique. J'ai même l'impression de suivre un atelier d'écriture où l'important est de se démarquer en originalité. Je pense être passée au côté du roman du fait de cette plume saccadée qui autorise le saut de mouton dans les paragraphes, pénalisant de ce fait la narration.

Au -delà de la forme, reste une histoire très sombre et violente, une vie en combat pour l'émancipation, faire face aux grands chagrins de vie, à la loterie de la relation amoureuse, à la naissance d'une vocation littéraire. (encore une fois fiction ou auto fiction? Eternel questionnement).

Je referme un peu rincée par cette traversée en écriture contemporaine.
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Quelle écriture! Un livre court avec des phrases si courtes, incisives, qui percutent le lecteur. Cette histoire est une succession de mots, de phrases pour un débit saccadé, haché. C'est un roman sombre, une histoire d'amour infâme. On découvre ce qu'il se passe dans les méandres intérieurs d'un sujet inconnu et quelle claque! Rage, sourde colère ne m'ont pas quittée du premier mot jusqu'au tout dernier. Bref, ce roman court à la plume ciselée et efficace est dérangeant, provocateur . (...)

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Quel récit original d'une histoire d'amour destructrice.

La narratrice relate son parcours, vite, comme ses phrases, dans une sorte d'urgence : vite quitter une région froide, sans émotion, une vie terne et sans vie :

Avec l'ennui, on a le temps ; il n'est jamais pressé. C'est rassurant. (p40)

vite quitter le couple que forment ses parents, fait de disputes et de réconciliations. C'est cela l'amour ??

Je suis l'origine des cris. le début et la fin. Je suis mal partie. (p23)

J'ai retrouvé à travers la partie de sa vie en province et son arrivée à Paris, les sentiments d'ennui que l'on peut ressentir en province, l'impression que rien ne se passe, rien n'arrive, de monotonie. le rêve de Paris, de son attraction, le sentiment qu'il n'y a que là que l'on va trouver enfin le Graal : les sorties, les amis, les relations, la vie, sa vie. Mais le constat peut être sévère, brutal et amer : la routine fac-studio, la difficile insertion, la solitude et le contraste entre l'enseignement philosophique et le monde qui l'entoure, les inéquations sont violentes.

Sa rencontre avec Celui qui va bouleverser son existence. Elle commençait à désespérer et douter, il va être celui qui va illuminer son quotidien.Elle plonge dans cette relation sans réfléchir, elle découvre un territoire, Un Sujet inconnu dont elle veut explorer chaque particule, ressentir chaque émotion, chaque sentiment. Elle a soif et faim de Lui.

Mais la découverte si belle au début peut tourner au désastre. Celui qu'on aimait révèle une face sombre, obscure, destructrice mais elle l'aime, est-elle prête à tout accepter, à se détruire, à s'oublier ? Veut-elle devenir qu'un objet de désir et comment sortir de cet engrenage ?

Elle et Lui, son Amour ne portent pas de noms : inutiles, c'est une histoire parmi tant d'autres, où celui ou celle que l'on aime n'est peut être pas celui ou celle qu'on croyait.

On ressent parfaitement au début la langueur provinciale, l'ennui, l'éclosion de cette jeune fille et ses espoirs, ses rêves. Puis la passion prend la place, l'urgence de l'autre, le besoin vital comme l'eau que l'on boit. Mais passés les premiers mois, peu à peu, l'auteure sèment par petites touches les signes d'alerte. Comprendre, s'enfuir, revenir.

Autre partie très émouvante, le chemin de la maladie de sa mère, la peur qu'elle ressent de la perte, de la douleur, de la dégradation et mutilation du corps qui l'a portée, de celle vers qui elle se tourne habituellement en cas de questionnement. Comment survivra-t-elle si elle la perd ?

Une très jeune auteure (moins de 30 ans) un troisième roman avec quelques éléments autobiographiques peut être (père journaliste), sûrement un regard désabusé sur la vie parisienne, sur ses codes, ses rencontres éphémères et parfois dangereuses, dans les cafés etc….

Une jeune femme ayant encore un pied dans l'enfance, gardant son doudou Sam, comme confident ultime des bonheurs et des douleurs, celui qui sera le dernier rempart à ne pas franchir.

Et puis le travail d'écriture de l'héroïne, comme moyen de survie, peut être un peu idyllique à mon goût, un peu trop facile dans son aboutissement, je le souhaite à tous les auteur(e)s mais oh combien réel comme moyen salvateur.

C'est une écriture originale tout à fait dans le style du récit : jeunesse, urgence, fougue, peur, violence. On ne reste pas indifférent, il y a un sentiment de malaise qui s'installe, on voudrait lui dire : fuit, part, sauve-toi mais elle, elle ne voit que ses yeux noirs et ses lèvres rouges….. Elle l'aime.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Que dire ?

Raconter que ce roman m'a entrainée toute une nuit sans que je ne puisse le reposer. Que les phrases sèches, brutes, dénuées d'envolée m'ont captivée puis terrassée.

Parler du rythme et de l'urgence. Celle de vivre et celle d'aimer. Évoquer la passion qui s'infiltre dans les failles, exalte puis ravage.

Relater les mots, les sentiments. La joie, la haine, les questionnements, le chagrin.

Exposer ELLE, sa ville et le grand Est - gris, morne. Ses espoirs, sa différence. Paris. Sa mère malade et puis la mort.

Retracer son écriture – celle qu'elle n'a pas choisie. Celle qui l'a prise au coin d'une table dans un café de Paris. Des mots qu'elle a posés et reposés.  Des mots qu'elle nous donne.

Raconter le mal et la perversité. Cet homme. L'amour. le désamour.

Je pourrais dire que ce livre est fort et prend aux tripes, qu'il faut le lire, qu'il n'est pas ordinaire, que la plume est vive et écorchée, que l'histoire est intense, que c'est la vie, que c'est la mort, la passion. Je peux le vendre, le promouvoir … ce ne sera jamais à la hauteur du ressenti que je veux exprimer.

Je ne peux dire qu'une chose : Ne ratez pas cet ovni littéraire !


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