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Je viens de terminer la 7e édition de cette Histoire du monde, tome 1 : les âges anciens. 7e édition car la première date de 1976 et a été écrite par J.M. Roberts, qui l'a fait évolué et réédité en 1980, 1992, 2002 et 2004 (réédition posthume, l'historien britannique étant mort en 2003). O.A. Westad, historien norvégien a modernisé cette synthèse et en a réécrit certains passages pour 2007 et 2013. C'est cette dernière version qui est édité par les éditions Perrin.
Ce petit préambule permet de comprendre certaines choses à propos de ce premier tome d'une histoire du monde en trois volumes.
D'abord, il s'agit d'une vision européenne et même britannique de l'Histoire. Et si l'apport de Westad a permis de faire un peu évoluer cette vision, elle reste surtout centrée sur les civilisations moyen-orientales, puis méditerranéennes. Seules quelques incursions en Chine et en Inde sont autorisées. Rien ou presque rien de l'Océanie, de l'Amérique et aussi de l'Afrique (apparitions des premiers hominidés et Égypte pharaonique mis à part). On peut le déplorer de nos jours, mais cette vision était très ancrée dans les mentalités et constitue, après-tout, encore quasiment la totalité des programmes d'histoire du primaire et du secondaire (jusqu'au bac).
Roberts et Westad (pas ensemble, mais éditions réactualisées après l'autre) racontent donc cette histoire des civilisations du bassin méditerranéen et d'Asie de l'origine jusqu'au VIe siècle (aube du moyen-âge occidental). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est bien écrit et que cela se laisse lire.
Alors évidemment, chaque chapitre pourrait être plus développé, plus précis, plus modernisé, mais ce n'est pas l'objectif d'une telle somme. Il s'agit bien d'une oeuvre de vulgarisation scientifique. Si vous avez envie de vous lancer dans une connaissance de ces périodes que vous découvrez, c'est le genre de livre idéal. En quelques pages (une cinquantaine pour la civilisation grecque, par exemple), vous saisissez l'essentiel et ceci dans la perspective plus large de l'histoire humaine (ici occidentale). Vous n'avez pas la liste des contrastes, des événements, des guerres, des empires ou autres, mais un précis de ce que cette civilisation a apporté pour la constitution de la civilisation européenne.
Si vous avez déjà lu beaucoup de livres historiques, inutile de se frustrer par ces histoire du monde qui ne font que raconter sans réelle problématique les civilisations les unes après les autres, mais si vous voulez un premier contact avec l'inconnu, n'hésitez pas.
C'est bien écrit, c'est clair et compréhensible, abordable pour tous.
Le défaut majeur, à mon avis, c'est l'absence de bibliographie. La mention de quelques ouvrages permettant d'aller plus loin sur des points qui nous intéressent plus que d'autres est une lacune importante dans cette édition. Je ne sais pas si c'est un choix des auteurs ou de la maison d'édition française mais c'est une erreur importante !
Toujours est-il qu'après avoir refermé ces presque 450 pages, vous aurez une base de connaissances sur l'apparition des premiers hominidés en Afrique, sur celles de l'agriculture en Mésopotamie et autour des grands fleuves indiens et chinois, sur les premières civilisations issues de cette sédentarisation dans ces trois régions (avec l'Égypte très liée à la Mésopotamie).
Vous connaîtrez la fin de cet âge du bronze qui fascine encore les historiens et le début de l'âge du fer (que les britanniques appellent l'âge classique) qui naîtra sur les décombres du précédent et qui verra l'épanouissement de la Grèce, de Rome et du christianisme.
Un grand oublié est l'empire perse qui n'est vu que comme la Némésis des Grecs, alors qu'il fut bien plus et pendant bien plus longtemps (il fut aussi la Némésis des Romains et des premiers Byzantins après tout !).
Une belle traversée des siècles, centrée sur la civilisation occidentale essentiellement, mais constituant une intéressante entrée en matière pour passionnés d'Histoire, néophytes de ces périodes lointaines.
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Trois tomes, des milliers de page. Il y a de quoi en rebuter beaucoup. Pourtant ce travail remarquable mérite le détour.
Tout d'abord parce qu'il aborde l'Histoire de façon non événementielle ou saucissonnée : l'évolution de l'humanité nous est proposée ici, tel un puzzle dont chacune des pièces est nécessaire à la compréhension de l'ensemble.
Ensuite, parce que, remise en perspective, on se rend que l'homme a toujours réagi aux mêmes besoins, de la même façon, quelle que soit la spatio-temporalité dans laquelle il s'inscrivait. C'est mon avis personnel, à la lecture de l'ouvrage et bien sûr que chacun se fera sa propre opinion; c'est le but - aussi - de pareille lecture.
Seul bémol : l'absence d'illustrations et - surtout ! - de cartes.
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Deux petites étoiles car je n'ai pas eu le courage de terminer ce gros livre.
Passionnant, mais un peu trop dense, et je l'avoue un peu touffu, pour une lecture de confinement... Je n'ai pas accroché au style d'écriture non plus...
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Ce premier tome est vraiment passionnant - J'avais peur de faire face à des descriptions et des analyses un peu trop sophistiquées. Loin de là ! On est rapidement pris par le tourbillon du temps. l''Histoire avec un grand H se déroule devant non yeux. Je suis vraiment impatient de poursuivre ce voyage dans le temps. Pour les férus d'Histoire, franchement plongez-y vous ; vous ne le regretterez pas. Ma meilleur lecture de l'année pour l'instant. Bravo
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Très bon livre où on apprend pleins de choses mais un peu rébarbatif sur le long terme. C'est pas le livre qui donne envie d'être lu d'une seule fois, pour ma part je le lis petit à petit car il y a beaucoup de choses à retenir. Cependant il est très complet et enrichissant. Je le recommande
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Un ouvrage essentiel pour appréhender l'ensemble de l'histoire de l'humanité, de la préhistoire à la chute des empires romain, en Europe et Han, en Chine, en passant par la Mésopotamie et l'Egypte.
Les auteurs tentent, avec du recul et des choix nécessairement partiaux, de dégager les lignes de forces, les causes qui peuvent expliquer l'évolution de l'humanité, les grandes influences culturelles, les progrès techniques, les interactions entre les peuples.
Une lecture exigeante, si enrichissante parce qu'elle incite à ouvrir d'autres livres pour en savoir plus.
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Raconter l'histoire du monde est peut être une ambition démesurée d'historien mégalomane mais ce genre d'ambition est tout le sel de cette belle activité humaine qu'est la science historique : non pas la description par le menu des détails de la vie des hommes en tel temps et en tel lieu (description bien évidemment nécessaire, parfois également passionnante, parfois ennuyeuse d'érudition stérile), mais la mise en mouvement sous nos yeux des hommes du passé pour mieux comprendre non seulement les raisons et les causes qui les ont poussés à agir ainsi qu'ils l'ont fait et surtout ce que nous leur devons et ce en quoi ils ont forgé notre monde, nos vies et nos idées...

Dans ces "seulement" 450 pages consacrées à l'apparition des humains et à la naissance des premières civilisations jusqu'au VI ème siècle, les auteurs tentent de comprendre pourquoi et comment sont apparues les premières grandes civilisations ; celles qui ont laissé des traces matérielles, mais surtout des traces majeures dans les sociétés contemporaines. L'un et l'autre étant probablement liés d'ailleurs. Peut être d'autres sociétés de ces temps anciens (évoquées en marge et dont l'existence est avérée principalement par leurs contact avec ces civilisations) ont su développer des cultures riches et complexes mais fautes de traces nous n'avons hérité de rien. Ou nous n'en savons rien.

Les auteurs se centrent sur trois aires géographiques principales où sont nées les premières civilisations : la Mésopotamie et puis plus largement le pourtour méditerranéen, l'Inde et la Chine. Dans ces univers, la néolithisation et l'apparition de l'agriculture ont débouché sur des sociétés complexes, organisées, disposant d'États puissants, des sociétés qui ont inventé l'écriture, développé des techniques sophistiquées, des religions élaborées et parfois très abstraites. Ils s'attachent à montrer les liens, les rapports entre ces civilisations à la fois dans le temps et dans l'espace.

Des contacts ont probablement existé dès les temps anciens entre le monde indien et le monde mésopotamien. La multiplication et l'élargissement des contacts est certainement la cause de l'accélération des évolutions à partir de foyers de civilisation distincts au départ. Dans le même temps ces foyers se sont construits sur des fondements très différents dont les principes et les valeurs sont restées toujours présents aujourd'hui dans une continuité millénaire. Les auteurs présentent une vision de très longue durée des civilisations indienne et chinoise. La présentation n'est pas tout à fait la même pour notre aire culturelle qui occupe plus de pages et dont nous maitrisons mieux les étapes (un peu d'ethnocentrisme?). Mais les ruptures et les changements y paraissent plus marqués.

Et les autres me direz vous ? l'Amérique, l'Afrique et l'Europe, voire l'Océanie. de cette dernière, rien n'est dit. l'Amérique est bien plus récemment humanisée (l'auteur évoque un peuplement humain il y a 20 000 ans seulement ) et un essor de l'agriculture bien plus récent ; environ 2700 avant JC. Les civilisations précolombiennes ne sont que brièvement évoquées ici. L'Afrique reste à part : berceau de l'humanité, lieu de développement d'une très brillante civilisation égyptienne (dont l'auteur souligne qu'elle a laissé peu de postérité, est morte d'épuisement et d'incapacité à s'adapter et a eu peu d'influence culturelle sur le reste du monde), le reste de son territoire est resté pour l'essentiel aux marges des grands courants jusqu'à une époque récente. L'Europe est également à cette époque un territoire isolé où agriculture se développe ainsi que des techniques de travail de la pierre et la métallurgie mais sans donner lieu à une civilisation comparable aux empires de Mésopotamie ou de la Chine ancienne à la même époque.

L'auteur émet une hypothèse : la civilisation est née là où les conditions matérielles favorisaient l'agriculture (vallée du Nil, de l'Indus, Croissant fertile, Fleuve Jaune et Yangzi ) mais nécessitaient que les hommes collaborent pour maitriser les forces de la nature. "Dans les grandes vallées fluviales il fallait, si l'on voulait survivre, travailler collectivement pour contrôler l'irrigation et exploiter la terre, alors que, dans la plus grande partie de l'Europe, une famille pouvait grappiller seule de quoi subsister. Il n'est pas besoin de disserter à perdre haleine sur les origines de l'individualisme occidental pour reconnaitre là un véritable trait distinctif d'une grande importance pour l'avenir" (page 217).

Les auteurs s'intéressent ensuite aux périodes dites "classiques" : antiquité grecque et romaine et transition chrétienne, dynastie Han et empire Maurya, ; soit globalement les siècles qui précédent et suivent la naissance de JC. Nous sommes ici en terrain de plus en plus connu.
l'importance du monde grec est particulièrement mis en exergue et semble particulièrement fasciner l'auteur : la culture grecque a apporté la raison au monde des hommes, les a aidé à sortir de l'obscurantisme et de la superstition par la réflexion rationnelle . " la civilisation grecque représenta tout simplement l'effort le pus important que l'homme ait accompli jusqu'alors pour devenir maitre de sa destinée. En l'espace de quatre siècles, la Grèce avait inventé la philosophie, la politique, l'essentiel de l'arithmétique et de la géométrie, ainsi que les grandes catégories de l'art occidental" (pages 283).

La transition chrétienne est l'autre moment central dans la présentation des auteurs : le moment du passage de l'empire romain vers ce que seront l'Europe et l'Orient médiévaux. Réunis par l'empire, ils deviendront deux pôles de civilisations différents. le rôle de l'église catholique se glissant dans les structures de l'empire, en Occident, est essentiel.
Cette période est, d'ailleurs, depuis longtemps pour moi un sujet de fascination et d'émotion historiques : moments indéfinissables où ce qui était n'est plus tout à fait et ce qui adviendra n'est pas encore là. Tout est changement dans l'histoire, sinon il ne s'agit pas d'histoire mais il s'agit là d'un moment particulier où les hommes ont pu vivre à l'échelle d'une vie ou de la mémoire de quelques générations le passage de la grandeur, même affaiblie, d'un empire qui apportait la culture, la paix et la stabilité aux troubles et à l'incertitude d'un monde éclaté qu'il fallait reconstruire ou tout au moins dans lequel il fallait réussir à vivre. Ma lecture de Boece m'a beaucoup marqué.
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Mais revenons-en à nos auteurs : finalement une lecture passionnante que l'on a du mal à lâcher, un souffle historique, une hauteur de vue et une force d'évocation certaine qui tente de donner à sens au chaos de l'histoire humaine en retenant ce qui leur apparait fondateur. Les spécialistes de telle ou telle période peuvent y trouver des oublis ou des simplifications. J'ai moi même parfois été étonnée de l'importance donnée à certaines étapes comme par exemple le long passage sur Saint Augustin. Mais tenter de s'extirper des sables mouvants des détails pour tisser une vue d'ensemble est plus important et plus enrichissant.

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Jusqu'à maintenant les ouvrages que j'avais pu lire se tentant à écrire une histoire mondiale, n'avait été que des anthologies d'histoires particulière. Cet ouvrage réussit pour une part ce défi.

Tout d'abord, j'ai trouvé le style d'écriture fluide, j'ai vraiment ressentis un plaisir de lecture et le sujet m'a passionné j'ai dévoré les 3 tomes rapidement.
Concernant l'ambition d'écrire une histoire mondiale, c'est bien entendu illusoire de le faire seul en moins de 2000 pages, mais on doit reconnaitre un certain talent.
Le contenu adopte angles intéressants par exemple l'auteur n'oublie jamais de mentionner la condition féminine au cours des différentes époques et civilisations. Un point extrêmement souvent oublié est auteurs qui balaye la question comme si la moitié de l'humanité n'avait pas eu d'autre rôle d'enfanter les générations suivantes.
La diffusions des techniques et des religions est aussi abordé. J'ai pu apprécié aussi l'engagement de l'auteur qui se mouille par moment en avançant des hypothèses (plus ou moins solides, mais j'ai pu apprécié).

Bref une lecture fertile intellectuellement et agréable
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Fragilité de l'espèce humaine, condamnée, à l'instar de l'homo Erectus ou de Néanderthal?

Etonnante civilisation sumérienne  relatant déjà le déluge, la création du monde à partir de la mer, l'homme issu de l'argile....

Fabuleux voyage des origines au moyen âge, parfois un peu trop exhaustif pour moi,  traitant de philosophie, droit des femmes, origine de l'écriture, des sciences au coeur des civilisations sumeriennes, hindoues, chinoise,  grecque...
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Une somme bien construite, qui ne sort pas du style ni du cadre.
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