Citations sur Les moissons du futur : Comment l'agroécologie peut nou.. (5)
Oui, on peut nourrir le monde, si on pratique une agriculture biologique à hauteur d’homme, ainsi que nous l’ont enseigné il y a déjà plusieurs décennies les pères fondateurs de l’agriculture biologique (…). A condition aussi que l’on donne les moyens aux paysans et aux scientifiques de travailler ensemble, pour que le spectre de la faim, mais aussi de la malbouffe, ne soit plus qu’un mauvais souvenir. A condition enfin que l’on revoie de fond en comble le système de distribution des aliments, en l’arrachant aux mains des multinationales et des spéculateurs.
Dans cette indispensable évolution, chacun de nous a un rôle à jouer, car plus que jamais l’acte de consommation est un acte politique.
Si la planète est menacée des pires maux, c'est précisément parce que les humains ont perdu leur "lien à la terre", en oubliant que celle-ci était la matrice originelle de la vie, au point de courir à leur perte et d'hypothéquer le destin de l'humanité.
L'augmentation de la température observée en France pendant les mois de juin et juillet, depuis une quarantaine d'années, accélère la phénologie des cultures, dont les cycles se raccourcissent, ce qui se traduit par des moissons ou des vendanges plus précoces.
« […] – À cause du traité de libre-échange, l’économie de notre pays s’est détériorée. Nous sommes venus ici parce que nous n’avions pas le choix. Et pour qui travaillons-nous ? Pour des entreprises qui exportent des aliments au Mexique, ce qui va pousser encore plus de paysans à la rue et aggraver la crise que connaît le pays. C’est un cercle vicieux » a conclu Roberto, sur le ton résigné des vaincus.
— Contrairement à ce qu’on affirme généralement, les petites fermes sont beaucoup plus productives que les grandes. […] Par exemple, quand on mesure l’efficacité énergétique des grandes exploitations industrielles, on obtient un rapport de deux ou trois maximum. Ça veut dire qu’en injectant une kilocalorie d’énergie, on obtient trois kilocalories d’énergie en termes de nourriture. Pour une petite exploitation, le rapport est de quinze à trente. La conversion énergétique est très élevée.
« La révolution verte était fondée sur la conviction que certains progrès technologiques dans l’agriculture seraient LA solution à l’éradication de la faim et de la malnutrition », a commencé Olivier de Schutter, le rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, lors du « dialogue » d’Accra. « Certes, a-t-il poursuivi, les surfaces irriguées en Asie du Sud ont doublé entre 1960 et 2000. Dans la même période, le nombre de tracteurs est passé de 200 000 à 4,8 millions, tandis que l’usage d’engrais chimique passait de 2 à 70 millions de tonnes. Certes, la production agricole a crû de façon tout à fait notable, mais la faim et la malnutrition n’ont pas été réduites. En Asie du Sud par exemple, entre 1970 et 1990, la production agricole par personne, en tenant compte de la croissance démographique, a augmenté de 9 %. Mais le nombre de personnes trop pauvres pour se nourrir a augmenté aussi de 9 %. Et on peut faire le même constat en Amérique latine. Pour l’Afrique, la question est donc de savoir si l’introduction de variétés végétales améliorées et d’hybrides, qui sont au cœur du dispositif de la révolution verte, ne va pas conduire à placer les petits agriculteurs sous la dépendance de technologies fournies par des sociétés privées à la recherche de la maximisation de leurs profits. Ce qui entraînerait un accroissement de la pauvreté rurale et de l’insécurité alimentaire. »