Le loup maintient toujours une distance suffisante pour éviter le coup de fusil. Mais il reste assez prêt pour attirer le berger à sa poursuite.
De toutes parts, l’eau jaillit de la montagne, des cascades puissantes sautent des barres rocheuses, dessinant des gorges profondes où les torrents s’engouffrent, taillant la pierre éternellement. Une eau vive et pure se déverse à profusion vers les basses vallées. Une eau miraculeuse que l’homme va souiller en un jour.
La neige s'est réfugiée sur les hauteurs, seules d'étranges coulées blanchâtres persistent, vestiges de l'hiver. Le torrent chargé par la fonte se regonfle d'énergie et son roulement berce à nouveau la forêt. De toutes parts, l'eau jaillit de la montagne. Des cascades puissantes sautent des barres rocheuses, dessinant des gorges profondes où les torrents s'engouffrent, taillant la pierre éternellement. Une eau vive et pure se déverse à profusion vers les basses vallées, une eau miraculeuse que l'homme va souiller un jour. Dans les lacs d'altitude, c'est la débâcle. La glace se rompt, libérant un vert d'émeraude, dense et profond, serti par le blanc éclatant des névés. L'herbe se redresse et de ses profondeurs jaillit une multitude de fleurs, avant-garde colorée du printemps. Partout la nature se réveille. Les animaux sont heureux et effarés comme des survivants. Et partout, ça farandole, ça bourdonne. Ça siffle. Ça zinzinule, ça croasse, ça trompette. Ça glabit. Ça hurle.
L’hiver est arrivé. Les sommets se sont à nouveau blanchis. Les glaciers sales et gris de l’été ont retrouvé leur virginité. Le torrent s’est apaisé, puis s’est tu, figé par le froid, étouffé par l’épaisseur de la neige. Partout le silence, entrecoupé seulement par le grondement des avalanches et le rugissement des tempêtes.
Ça fait plus de 5000 ans que mes ancêtres les chassent ici. C'est une guerre qui date d'avant les rois de France, qui dure depuis toujours. Alors c'est pas la République qui va me casser les couilles.
Dans les lacs d'altitude, c'est la débâcle. La glace se rompt, libérant un vert d'émeraude, dense et profond, serti par le blanc éclatant des névés.
L'herbe se redresse et de ses profondeurs jaillit une multitude de fleurs, avant-garde colorée du printemps.
Partout la nature se réveille. Les animaux sont heureux et effarés comme des survivants. Et partout, ça farandole, ça bourdonne...
Ça siffle.
Ça zinzinule, ça croasse, ça trompette.
Ça glapit.
Ça hurle.
Le troupeau remonte à l'estive.
La seule source de chaleur ici est sa propre vie.
- ça doit quand même être long quatre mois tout seul
- Je suis pas seul, j'ai mon chien
- D'accord mais ça ne remplace pas les gens
- Les gens . . .
Les loups et les bergers, ça ne va pas ensemble. C'est eux ou c'est nous. Ça fait plus de 5000 ans que mes ancêtres les chassent ici. C'est une guerre qui date d'avant les rois de France, qui dure depuis toujours.
L'hiver est arrivé, les sommets se sont à nouveau blanchis, les glaciers sales de l'été ont retrouvé leur virginité le torrent s'est apaisé, puis s'est tu, figé par le froid, étouffé par l'épaisseur de la neige. Partout le silence, entrecoupé seulement par le grondement des avalanches et le rugissement des tempêtes. Un silence si profond que l'on distingue le battement de son propre cœur.