Bruges est la Venise du Nord, et si
Georges Rodenbach a choisi cette ville pour son roman : c'est pour son romantisme légendaire et sa beauté, mais aussi parce qu'il voulait valoriser cette cité ou, d'ailleurs il n'a jamais vécu !
Rodenbach est un écrivain, un poète qui avec Mallarmé sont des représentants du symbolisme au XIX ième siècle, c'est pour cette raison que son roman ressemble beaucoup à un tableau en évoquant en toile de fond les canaux, les églises, les clochers, le béguinage de Bruges avec des" fondus" de gris, de tons sombres et diffus.
Hugues Viane son anti-héros est veuf, inconsolable, ténébreux et a décidé de s'installer dans cette ville car elle convient à son deuil ! Il erre le long des quais, sans but et,
Rodenbach qui inaugure le récit-photo, interpose tout au long du roman des " clichés " de la ville .
Quand il aperçoit une silhouette qui ressemble à celle de sa bien aimée : illusion ou réalité ? il la suit, la rencontre, la fréquente et, ne voit en elle avec ses cheveux longs blonds que la réincarnation de son amour. Jane est une danseuse qui va profiter de cette ressemblance et de cette transposition d'amour pour le faire accéder à tous ses caprices. Il ira même, contre la volonté de Barbe la pieuse servante jusqu'à la laisser pénétrer dans le" mausolée" ou se trouvent les objets intimes de la défunte et, en particulier sa tresse ! Hugues, face à cette réalité et à la confrontation avec l'illusion qu'il a bercé, la tue !
Bruges la grise, Bruges la fervente,
Bruges la morte vient de vivre un drame de l'amour !
L.C thématique d'août 2021 : un nom de ville dans le titre.