Bien qu'étranger, il est Parisien, et il n'est que cela. Si l'on en croit le fameux auteur des Fleurs du Mal, il aurait, comme La Fontaine, comme Jean-Jacques, commencé à produire à quarante ans, poussé par une vocation impérieuse qui lui fait tout délaisser. Il est prophète, l'hostilité lui donne un point d'appui. Les méconnus trouvent dans leur orgueil une force suffisante pour créer. Elle leur sert de tremplin. Il n'était pas riche: ce qui est nécessaire pour dédaigner les couronnes de papier doré. Il croyait à son art, et c'est la plus belle mystique, et la meilleure. Il fut Parisien, parce qu'il aimait cette atmosphère unique. Peut-être paya-t-il cher le plaisir de comprendre et de traduire Paris en images.
Constantin Guys, Hollandais élevé à Londres, attiré vers Paris, qui le prendra, l'absorbera et en fera son confident, est un vrai Parisien. Il est inséparable du Paris du Second Empire, où la République était si belle. Le temps est plus ancien pour nous que l'Égypte, la Grèce et Rome, la Renaissance et la Réforme, Louis XIV, Louis XV et même Louis XVI. Il nous paraît être un compromis. Il l'est en effet. Amas de médiocrités dans tous les domaines, le Second Empire est à peu près inexplicable. Il est si loin de la Régence, de l'Encyclopédie et du Romantisme qu'on ne saurait le faire valoir avantageusement.