Un jour, dans la forêt profonde, des enfants de l'école vinrent jouer aussi. [.......]
Ils jouèrent à la guerre contre les ennemis, à la pêche à l'ours, et au Roi
de minuit, au trapedingue, à la courlotte, au sauterue, au qui-dit-chope
et à mille autres jeux drôles et inconnus, inventés par Rikimini.
Il y en avait tant que la journée fut brève,
elle passa comme dans un rêve.
Assis près de son banc l'attendait un ami.
Tranquille, l’œil mi-clos, quelque chose de doux,
quelque chose de chaud, dans sa fourrure rousse...
Un gros doudours !
Il entendait tous ces rires d'enfants qui s'amusaient
si bien sans lui, dans les cours, les jardins, les stades.
Des rires comme des échardes.
Le lendemain, le doudours était encore plus haut.
Rikimini se sentait à l'abri, près de lui.
Tranquille et protégé, il laissait galoper ses idées dans sa tête.
Il inventait des inventions, trouvait des trouvailles secrètes,
et découvrait des découvertes.
Le doudours approuvait, sans rien dire.
Rikimini rêvait tout haut.
Mais les rêves qu'on ne peut raconter à personne,
bizarrement, semblent moins beaux.
Rikimini était petit, tout petit, et tout rikiki.
Il n'avait pas beaucoup d'amis, à part son écharpe
et sa scie, son bonnet rouge et ses moufles de laine.
A l'école, toujours, on se moquait de lui.
Rikimini n'a pas d'ami ! Rikimini est rikiki !
[police rouge pour cette dernière phrase]