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EAN : 9782812606977
277 pages
Editions du Rouergue (20/08/2014)
3.63/5   568 notes
Résumé :
Allongé dans son lit en costume de deuil, ce 15 février, à l'heure de son anniversaire, Mortimer Decime attend sagement la mort car, depuis son arrière-grand-père, tous les hommes de sa famille sont décédés à onze heures du matin, le jour de leurs 36 ans.
La poisse serait-elle héréditaire, comme les oreilles décollées ? Y a-t-il un gène de la scoumoune ? Un chromosome du manque de pot ?
Que faire de sa vie, quand le chemin semble tout tracé à cause d'u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (193) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 568 notes
Un grand merci à Babelio et aux Editions du Rouergue pour cette douceur...

C'est son anniversaire aujourd'hui. Mortimer Decime va avoir trente-six ans. Mais au lieu d'aller s'acheter une petite part de gâteau et y poser délicatement trente-six bougies, il est allé s'acheter un beau costume... sombre... d'enterrement. Chemise et veste assorties, dépareillées avec ses chaussettes décorées oursons jaunes et rouges. Qu'importe, il se sent prêt. Prêt à partir sereinement. le bail est résilié, la voiture vendue, le frigo et les placards vidés. C'est allongé sur son lit (accessoirement de mort) qu'il attend la Grande Faucheuse. Prévue normalement pour 11h, si elle n'a pas de retard. Tout comme ses ascendants mâles, de son arrière-arrière grand-père, Morvan, à son père Maury, Mortimer doit mourir à 36 ans. C'est écrit, à croire que c'est dans les gènes. Attendant patiemment sa dernière heure, il est surpris et quelque peu mécontent qu'on vienne toquer à sa porte. C'est son amie Paquita, la vivante et virevoltante Paquita, étonnée de le voir dans un tel accoutrement. Elle discute tandis que Morty jette un oeil sur la pendule constamment. Quand arrive 11h, rien ne se passe, il est toujours vivant...

Une fois encore, Marie-Sabine Roger séduit et nous émeut dans son nouveau roman. Morty Decime (et non Décimé, faut pas exagérer non plus!) est si touchant qu'on se laisse porter par son histoire quelque peu invraisemblable. Entre les prénoms de ses aïeux commençant tous par "mor", les conditions dans lesquelles ils ont trouvé la mort, tout y est pour nous plonger dans un récit loufoque et prêtant à sourire. Ses amis Paquita (et ses fameuses crêpes) et Nassardine (et son moins fameux khawa) sont emplis de tendresse, d'amour et d'humanité. Ce roman, d'une douceur réconfortante, est, à l'instar d'un gâteau, tendre, généreux, moelleux et croustillant à la fois. L'on retrouve avec plaisir la plume de Marie-Sabine Roger, toujours aussi vive, pimpante et drôle.

Trente-six chandelles... sur lesquelles je souffle avec regret...
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La mort ne prendra pas par surprise Mortimer : elle l'emportera le jour de ses trente-six printemps. Tout comme elle le fit, avec une régularité de métronome, pour son père, son grand-père, son arrière-grand-père, comme tous ses aïeux de sexe masculin… Trente-six ans ! Une espérance de vie de « serf pestiféré au coeur du moyen-âge ». Mine de rien, connaître à l'avance l'heure et la date de sa mort change totalement la donne dans l'existence d'un homme ! Plus d'incertitude, pas d'avenir à construire, ni d'éventuelle vieillesse à préparer… On peut prendre sa vie à bras le corps, vivre pleinement ses rêves, devenir grand voyageur, aventurier, corsaire… Mortimer aurait pu avoir cette vie-là, mais il procrastine, remet toujours ses grands rêves au lendemain, et « perd son temps pour rien tout en se lamentant de le voir s'écouler ». Il arrive poussivement à l'âge fatidique de trente-six ans qui mettra fin à une existence terne et sans intérêt. Mais les choses ne se passeront pas comme prévu… Car il survivra à son destin morbide. Une seconde vie – une seconde naissance – pleine de doutes et d'espoirs s'ouvre alors pour un Mortimer démuni et empêtré par son « hérédité lourde comme une enclume ou un piano à queue ».
Une gentille bluette, un conte philosophique à quat'sous raconté avec toute la goguenardise de Marie-Sabine Roger, toute sa générosité et son amour de la vie. Tout autour de ce malheureux Mortimer, s'agite une galerie de personnages magnifiques et drôles que l'on aimerait tant rencontrer au coin de sa rue. Nassardine le sage, l'homme du désert aux yeux de braise, et son kahwa tragique… Paquita la pulpeuse, son corps « page central pour journaux masculins », et son monde merveilleux… Et puis Jasmine, « petit moineau aux allures de fille », au look de fée clochette ; Jasmine qui prend chaque jour comme il vient, la rêveuse à la vie foisonnante ; Jasmine la confectionneuse de chapeaux extravagants et improbables…
Avec Marie-Sabine Roger, c'est tout simple ! j'en ai encore pris plein les yeux et plein le coeur…

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Que feriez-vous si vous saviez la date et l'heure fatidique de votre mort ? La première impression venant à l'esprit serait d'en profiter à fond, tout de suite, de tenter de réaliser ses rêves.
Certains essaieraient d'avoir une belle vie, si courte soit-elle, et laisser sur leur chemin les traces d'une bonne personne que tous pleureraient... d'autres choisiraient la voie de tous les risques pour eux-mêmes ou pour les autres...
Mais pas le choix de Mortimer Decime !
Depuis le 17 siècle (documents d'état civil, coupures de presse à l'appui), une malédiction plane sur la famille Decime. de génération en génération, les enfants mâles meurent le jour de leur 36ième anniversaire. D'ailleurs, à l'origine, leur nom s'écrivait Décimé, mais un des ancêtres l'a fait changer pour éviter les quolibets.

Mais revenons à Mortimer. Alors, que fait-il de sa courte vie ? Et bien, rien. Il végète. Il prend les occasions qui se présentent à lui, sans aucune conviction. A la limite de la déprime. Il se prépare pour le grand jour, alors, à quoi bon ?
Il y a quand même une chose qu'il tente désespérement, c'est de ne pas tomber amoureux et bien évidemment, ne pas avoir d'enfants. Plus personne ne sera le jouet de cette stupide malédiction ! Saura-t-il envelopper son coeur d'une forteresse ?

Quel délire et quel humour ce livre ! Quelle tendresse et quelle profondeur aussi ! J'étais bien avec Mortimer, ses amis Paquita et Nassardine, Jasmine, la jeune fille aux chapeaux. En tournant la dernière page, j'ai eu un mal fou à me dire c'est fini. The end. On remballe tout.

Marie-Sabine Roger et son immense talent m'emplissent toujours de tant d'émotions. C'est vous, c'est moi, qu'elle raconte. C'est eux.
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Je sortais de plusieurs lectures assez dramatiques (même si très appréciables) et j'avais envie de me changer les idées avec un livre humoristique. J'ai donc choisi (entre autres) celui-ci et je ne le regrette absolument pas.

Ces trente-six chandelles sont non seulement drôles (j'ai éclaté de rire plus souvent qu'à mon tour) mais également empreintes d'amitié, d'amour, de tendresse, de douceur et j'ajouterai d'une certaine philosophie : peut-on rater sa vie à cause de la peur et de la certitude de la mort ?

Les personnages sont adorables et l'écriture pétillante. Que demander de plus ? Une belle découverte de cette auteure et un livre qui fait du bien !

A lire !
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Connaitre la date de sa mort : rêve ou cauchemar ?
Le héros de cette histoire, Mortimer, sait qu'il mourra à 36 ans. Tous les hommes de sa famille depuis des générations sont morts le jour où ils fêtent cet anniversaire maudit, et d'ailleurs tous ont un prénom prédestiné, commençant par « mor ».
Quelle famille ! Quel destin !
Et pourtant, il arrive que le destin se grippe…
Après un passé difficile, le futur sera-t-il possible pour le héros ? Encore devra-t-il se prendre en mains, aidé par un couple charmant et cocasse.

Ce roman d'une de mes auteures préférées a bien rempli son contrat : me faire rire. En effet, j'ai retrouvé la verve de Marie-Sabine Roger qui aime parler de la vie et de ses aléas avec fraicheur. J'adore sa façon de croquer les situations quotidiennes (entre autres la scène de la « mort » et la scène chez le toiletteur pour chiens, qui sont hilarantes).

L'amour et ses difficultés de communication, la mort et ses circonstances dramatiques, les secrets de famille, le choix de la profession, tels sont les thèmes abordés de façon bienveillante et scintillante.
Après tout, le héros en a vu 36 chandelles !

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critiques presse (1)
Lexpress
06 octobre 2014
Raconté sur le ton de la comédie, Trente-six Chandelles de Marie-Sabine Roger est une jolie réflexion sur la mort et la glorieuse incertitude de son échéance.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (178) Voir plus Ajouter une citation
C'était le pus fabuleux chapeau que Jasmine ait imaginé. Il parlait de nous deux, de deux mondes. C'était elle, c'était moi. C'était toute notre histoire.
D'un côté, la fenêtre mansardée de son studio et les toits de Paris, une tasse de café, des tickets de cinéma, un lit aux draps froissés, une petite tour Eiffel, les berges de la Seine avec ses bateaux-mouches. De l'autre Manhattan, les gratte-ciel, les mosaïques jaune et vert de Cathedral Parkway, la station de métro sur la 110è ouest. Le tout agrémenté de ribambelles de croissants et de frises de cupcakes. Un minuscule avion accroché à du fil de pêche tournait comme un mobile au-dessus du chapeau, dans un vol continu de Paris à New York.
J'ai ouvert des tiroirs, des fenêtres, des boites, les yeux de plus en plus brillants, le cœur de plus en plus serré. Je n'en finissais pas de découvrir des choses. là, un mouchoir blanc, pour les yeux de Jasmine. Ici, une machine à écrire, pour mon supposé scénario. Et partout, partout, des petits cœurs, en papier, en tissu, de toutes les couleurs. Jasmine avait pris soin d'accrocher une loupe sur le bord du chapeau, pour pouvoir observer les plus infimes détails. Ici, une façade de restaurant : "Les petits Français". Là, une adorable boutique remplie de chapeaux fous. Tout au sommet du chapeau, il y avait Central Park. Jasmine avait représenté la colline de Great Hill. La pelouse était vert fluo, tout entourée d'ormes immenses aux feuilles en papier de soie. Face au gazon, il y a avait trois bancs en allumettes, avec leurs plaques commémoratives, car on peut adopter un banc à Central Park.
En regardant mieux, j'ai remarqué que sur le banc du milieu la plaque n'était pas réglementaire. C'était une simple feuille en forme de cœur. Je n'ai pas eu besoin de la loupe, pour lire ce qui était écrit : "Jasmine et Mortimer forever".
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Grâce à Bubulle, mon poisson rouge, j’avais été très jeune confronté à la mort. Je devais avoir dans les quatre ou cinq ans lorsqu’un matin, je l’avais retrouvé en train de faire la planche au milieu de son bocal. J’avais eu beau lui faire la respiration artificielle avec une paille, ça n’avait rien donné du tout.
Bubulle était cassé.
Je l’avais apporté à mon père, persuadé qu’il pouvait le refaire marcher, car il était très bricoleur. Mon père l’avait considéré d’un oeil trouble, avant de conclure :
- Il est mort, ton poisson.
J’avais demandé :
- Ça va durer longtemps ?
Il avait répondu :
- Ça va durer toujours.
Puis il l’avait jeté dans les toilettes – soi-disant qu’il allait retourner à la mer. J’avais regardé Bubulle partir dans le tourbillon de la chasse. Mourir, c’était donc ça : un truc définitif et plutôt emmerdant.
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Nassardine a changé de sujet :
- Tu connais la Sierra Leone ?
J'ai hésité, j'ai dit :
- ... C'est la nouvelle Ford ?
Nassardine a secoué la tête d'un air découragé. Il a dit, en montrant les grilles du lycée :
- Mais qu'est-ce que vous apprenez, là-dedans ?
Pour les autres, je n'en savais rien. Pour moi - résolument - je n'y apprenais pas grand-chose. Depuis le début de l'année j'allais en cours avec un stylo noir et une feuille à petits carreaux grand format perforée. Je prenais tous les cours de la journée sur cette même feuille, ce qui m'obligeait à résumer beaucoup, donc à développer mon esprit de synthèse. A la fin de la journée, je froissais la feuille en boule et la balançais dans la première poubelle venue.
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- Encore au pieu, gros paresseux ? ! a jeté Paquita en traversant le studio d'un pas vif, telle une antilope dodue qui trottinerait vers le point d'eau sur des talons de douze centimètres.
Elle a jeté au vol sa fourrure synthétique sur le coin de mon lit, puis elle est allée derrière le bar qui sépare le coin cuisine du coin séjour-chambre-bureau. Paquita est partout chez elle, encore plus lorsqu'elle est chez moi. Elle fait partie de ces gens à géométrie variable qui occupent aussitôt l'espace d'une pièce, quelle qu'en soit la superficie.
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Il m'énerve.
-Tout est simple , pour toi . Jamais de doutes, rien!
-Tout. ....Montre moi un homme qui n'a jamais douté, et je verrai un imbécile. ....Qu'est ce que tu t'imagines? Des doutes , j 'en ai eu plein ! J'ai quitté l 'Algérie à dix-neuf ans, j 'ai tout laissé derrière moi, ma famille, ma culture, ma langue. Je suis parti parce que là-bas c'était la pauvreté assurée et que j 'avais des rêves de garçon de dix-neuf ans. Je voulais une belle montre , de belles chaussures, un bel appartement, une belle voiture. ..Je voulais tout , et plus que ça. Je me suis retrouvé ici à bosser sur chantier quarante huit heures par semaine et à me faire traiter de crouillat et c'était pas facile tous les jours.Je m'en suis posé des questions, quand je me retrouvais seul au foyer, le soir, loin de ceux que j'aimais. Je me suis demandé quelquefois si je n'avais pas quitté la pauvreté pour trouver la misère. Parce que la vraie misère, c'est d'être seul dans la vie.
-Pourquoi tu es resté, alors?
Du menton, Nassardine montre la porte du couloir, qui mène à la chambre
-Pour elle, évidemment. C'est la femme de ma vie. On n 'est pas si nombreux à la trouver, crois-moi. ....
.....Les femmes nous rendent meilleurs mon fils.tu ne le sais peut - être pas encore , mais un jour tu le comprendras.Comme disait mon père : " L homme apporte les pierres et la femme construit la maison.....
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Vidéo de Marie-Sabine Roger
Film de Jean Becker et Jean-Loup Dabadie avec Gérard Depardieu, Gisèle Casadesus et Patrick Bouchitey, 2010.
Adaptation du roman de Marie-Sabine Roger.
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