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Maud a douze ans et a toute la vie devant elle, mais un soir alors qu'elle rentre de l'école, un mec la viole dans une impasse. Quelques minutes qui se transforment en une éternité de terreur et de dégoût. Bravement, sans même pleurer, Maud va rentrer chez elle. Et ne dit rien. A personne. Garde enfouie en elle ce terrible secret, cette grosse boule pleine d'épines qui la ravage de l'intérieur, ses hideux cauchemars, ses jappements de chiot effrayé, cette obscénité qui fige, ses appels au secours qui résonnent sans fin dans ses nuits, cette ombre à l'odeur de poubelles qui la hante. « Loup y es-tu ? M'entends-tu ? »
Maud est une adolescente de dix sept ans. Elle n'a plus toute la vie devant elle. Elle est morte. Morte de l'intérieur. Elle ne croit plus en rien, surtout aux beaux sentiments. Elle a de l'aversion pour ce monde, pour ces gens qui ne l'ont pas secourue quand le Loup a planté ses crocs en elle. C'est une « enragée sans muselière ». Un condensé de mépris, de haine. Toujours « posée en équilibre sur le bord du malheur ». « Maud coucou pâle en string de coton noir ». Une jeunesse, une beauté qu'elle jette en pâture aux hommes, bavant de désirs pervers en la matant. Sa vengeance. Sa provocation. Et toujours derrière elle le souffle fétide et incandescent de l'ombre.
Il y a quand même Denis et Madame Leblanc, deux bonnes âmes qui jettent un peu de lumière dans sa vie. A force de sourires, de gentillesses, de calme, peut-être parviendront-ils à la sortir de son trou noir ?
Livre effrayant ! Pas une seule fois, Maud n'emploie les mots de papa et de maman pour désigner ses parents. Des parents hors de son existence. Deux sinistres ectoplasmes.
Un papa et une maman, les vrais je veux dire, ceux qui le sont pour la vie, qui appellent leur rejeton « mon coeur » sans même s'en rendre compte, qui voient leur gamine sortir brusquement des écrans radars se seraient interrogés, inquiétés, révoltés, auraient tout bousculé sur leur passage, fait dix mille kilomètres rien que pour lui prendre la main… Livre révoltant.
Un roman âpre et dur, heureusement court car nauséeux. Un style direct, froid comme la lame qui lacère. Qui saccage notre petite tranquillité. Un livre qu'on a hâte de finir, mais qu'on n'est pas prêt d'oublier.
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Une nuit froide, une rue sombre. Un vendredi, sur le retour de l'école. Un type derrière elle qu'elle n'avait pas remarqué. Au passage couvert, il l'a abordé. Lui a demandé l'heure, armé de son plus beau sourire. Lui a peloté les seins. Plus fortement dès qu'elle a tenté de le repousser. Puis tout est allé très vite. Au recoin du mur, une main sur la bouche. Des mains calleuses qui forcent. Des doigts qui s'insinuent. Des chuchotements à l'oreille. Et le cri. Intérieur. Pour elle. le déchirement...
Depuis, Maud, aujourd'hui 17 ans, est emplie de rage. Son enfance lui a été volée. Sa blessure, jamais, ne l'a quittée. Bien au contraire, elle se fond en elle. Aujourd'hui, elle attise les hommes, veut leur faire payer leurs comportements. Un cutter dans la poche, maîtresse de la situation. Elle s'en fout, Maud. Elle n'a plus d'espoir...

Que d'émotions dans ce court roman que l'on parcourt d'une traite, le souffle retenu... Maud a été violée à 12 ans. Un acte dont elle ne parlera à personne, un mauvais souvenir qu'elle gardera gravé en elle. Une blessure qui fera ce qu'elle est aujourd'hui : une jeune fille déchirée, meurtrie, révoltée qui se montre insensible, détachée et arrogante. Qui pourrait penser qu'il y a autant de souffrance en elle ? Comment anesthésier cette douleur lancinante ? Comment exprimer cette rage latente ? Marie-Sabine Roger dépeint, avec beaucoup de justesse et d'émotions, les sentiments et sensations de Maud. Des phrases courtes, tels des uppercuts. Moult adjectifs pour décrire et exprimer aussi fort que possible ces états d'âme, l'horreur et l'indicible. Une plume incisive, froide parfois. Un roman percutant et poignant...
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Cri de douleur
Mal-être
Solitude
Secret
Haine
Innocence volée
Injustice
Violence
Incompréhension
Face à l'horreur subie, une petite fille de 12 est devenue une jolie adolescente. Elle ne peut cependant pas se construire, vivre, se projeter. Elle ne peut envisager de relations avec autrui, que ce soit ses parents, ses copines, les garçons. Comment sa vie peut-être être ? Elle est morte dans cette impasse.
L'écriture de Marie-Sabine Roger est cruelle, violente, incompréhensible, inatteignable. Tout comme Maud...
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"Comment écrire un commentaire correct et posé après un récit tellement fort qu'il nous percute, nous étreint, nous tétanise?
Oú le traumatisme fige le corps, le blesse,le ronge comme un acide, semblable à une plaie qui suinte, oú douceur et candeur sont tombées en poussière, au fond d'une impasse.
Oú l'héroïne, Maud a été violée à l'âge de douze ans par un salaud .

Maud est violente, remplie à ras bord de colère froide et de désespoir, barricadée et pleine de larmes, les yeux ouverts , l'âme close,le corps usurpé, l'esprit saccagé.
Elle ne s'aime pas , ne s'aime plus !
"Vivre est un long péril, sans accalmie, une vie de détritus, une vie de poubelle ;"

L'auteur peint avec réalisme, tendresse lumineuse, -- ----fidèle à ses personnages fragiles et marginaux ------les séquelles du Viol: dégoût de soi et des autres, révolte et repli sur soi, obsession et angoisse,image brouillée, colére constante, rage soudaine et férocité , " L'âme de Maud est un charnier qui pourrit de ses carnages".

Elle fait semblant d'être vivante, aimer autrui : "Impossible ".......

Plumes et propos vifs,sensibles : c'est percutant ,cru, rude, lancinant, sans concessions, noir , à fleur de peau.
On reste abasourdi, sans voix, terriblement ému devant cette adolescence dévastée jusqu' à une fin inattendue .......
Un très beau texte choc lu d'un souffle à l'écriture épurée pétrie de sensibilité et de justesse !
Magistral !
Je n'ai lu que : "Bon-rétablissement "de cet auteur .
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Elle a du talent Marie-Sabine Roger pour faire de beaux portraits. Des portraits bien souvent de gens fragilisés.
Et c'est bien le cas de Maud, dix-sept ans.
Maud qui est pleine de colère, de violence et de désespoir.
Maud qui a été violée à douze ans et n'en a rien dit à personne, pas même à sa mère.
Maud que ce silence empoisonne, que ce viol a détruite
127 pages sans un mot de trop, sans une phrase inutile
127 pages fortes sur les ravages incompressibles provoqués par un viol, surtout si c'est sur une enfant.
Maud est détruite à jamais, n'a confiance en personne, ni en ses parents qui n'ont rien su voir, ni en sa camarade, ni même en son étrange voisine chez qui elle fait le ménage, ni même en Denis, le barman qui pourtant la respecte.
Toute sa douleur, toute sa souffrance, elle les a transformées en violence, sans appel, irrémédiablement.
Maud reste en moi, plusieurs jours après ma lecture.
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Quelle plume, quelle tension, quelle histoire.
Waouh !
L'écriture de Marie-Sabine Roger est toujours un brin acerbe, réaliste, humaniste.
Dans ce livre, pas de répit.
Le sujet est grave: un simple viol. Et même dans le titre, on y dénote une pointe d'ironie.
J'aime l'approche de Marie-Sabine Roger sur le monde qui l'entoure: touchante, sensible, avec l'intelligence d'une provocation subtile pour interroger les consciences, faire réfléchir sur de vraies thématiques comme le handicap, la vieillesse, l'illettrisme.
Maud raconte son histoire.
Le viol qu'elle a subit à 12 ans: plus vraiment enfant et pas encore femme.
Le lecteur vit avec elle ses souffrances, ses peurs, ses angoisses, ses colères durant cinq ans.
Le texte est rude, cru, réaliste.
Une vraie baffe littéraire. La fin m'a littéralement scotchée parce qu'elle ne correspondait pas exactement à ce que j'imaginais.
Tout en noirceur et violence, comme la thématique qu'elle aborde ici.
Un vrai beau texte.

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Le titre : "Un simple viol". L'adjectif qualificatif donne un côté dur, âpre au mot... Quel titre violent !
L'histoire : celle de Maud 17 ans, la rage coule dans ses veines, la haine envahit son cerveau. Rage et haine orientées contre les hommes (au sens XY) depuis le viol subi à 12 ans par un inconnu qui l'agresse, l'entraîne dans une ruelle et la viole. 12 ans.... Un corps violé, bafoué, humilié.... La peur remplacée par la rage et la haine. Maud veut tuer. Son violeur. Ou un homme quelconque car pour elle ils sont tous violeurs en puissance.
Et puis la haine de soi, l'alcool, la drogue, le sexe sans lendemain.

J'ai lu ce livre avec un espoir. Celui d'une main tendue. Mais Maud s'enfonce dans une spirale sans fin. Un vie détruite. Un livre dur, inexorable.
Un livre court mais terrible.
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Penser, c'est s'incliner à perdre l'équilibre. S'emprisonner sur soi. Sauter à cloche-pied, les yeux bander tout au long d'un chemin de mine. le mal n'est jamais enterré bien profond, il affleure. Un pas de travers, un pas de trop et ta putain de vie, elle te met en lambeaux. Elle te happe. T'arrache le coeur, le cerveau.

Et c'est justement ce que Maud ne peut pas. S'empêcher de penser !
L' innnocence perdue, volée, violée de sa jeunesse la poursuit, lui colle à la peau, bouillonne dans sa tête, inonde son corps de douleur jusqu'à la scarification qu'elle s'inflige à l'aide d'un cutter qui ne la quitte plus pour se protéger depuis le soir où un ignoble individu a détruit sa vie. Si ce cutter est l' atout de sa protection, elle a décider d'en faire l'arme de sa délivrance en traquant les hommes, à la recherche de celui à abattre.

Elle qui rêvait tant de trouver le grand amour aujourd'hui à l'aube de ses dix-sept ans, elle rêve de trouver celui qui lui a volé sa vie, un soir dans une impasse lorsqu'elle avait douze ans. Et parce-qu'elle n'a pas pu se confier ni a ses parents, ni à Madame LeBlanc, une voyante qui l'emploi quelques heures, ni à Denis le sympathique barman qui la secouru un soir où l'alcool a eu raison de son mal être, ni même à son amie Lydia, Maud erre comme une ombre dans la vallée de sa propre mort depuis qu'une main s'est écrasée sur sa bouche en lui signifiant de se laisser faire.

Un simple Viol est une véritable bombe prête à exploser à tout moment. La détresse de Maud est tellement palpable qu'elle nous frappe de plein fouet tant sa douleur enfermée la ronge chaque jour un peu plus, pénètre par toutes les pores de son corps meurtri depuis ses douze ans.
Marie-Sabine Roger nous entraîne dans une sorte de thriller psychologique et l'on se demande bien à quel moment, le cutter de Maud aura raison de la vengeance qu'elle nourrie depuis tant d'années.

Vive, énervée, tranchante, la plume de Marie-Sabine Roger est un faisceau de rage dont Maud doit absolument se départir de quelque façon que ce soit.

Une fin terrifiante qui secoue et laisse sans voix.
Une lecture oppressante, aussi stigmatisante que son cutter.
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Un sujet très délicat, traité avec force.
Une jeune fille de 12 ans se fait violer et par peur, par honte, par pudeur, elle n'ose pas en parler. Elle grandit avec ce souvenir qui la hante un peu plus chaque jour et gangrène toute son existence.
Un roman choc qu'il faut vraiment découvrir et avoir le coeur bien accroché jusqu'au bout.
Un roman qui dit également aux femmes ou aux jeunes filles à qui cela a pu arriver qu'elles ne sont responsables de rien et que surtout il ne faut pas hésiter à en parler, au risque de voir toute sa vie chamboulée et détruite.
Un très beau roman qui m'a chamboulé jusqu'à la dernière page.
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Encore un livre de Marie-Sabine Roger qui m'atteint droit au coeur.
La plume est directe, acerbe, saccadée, le propos est insoutenable, dur. Celui d'une jeune fille qui a la haine contre les hommes, contre le monde, qui a été détruite par un acte ignoble : un homme l'a violée à l'âge de douze ans sur le chemin du retour de l'école. Avec cet acte, l'homme lui a enlevé toute innocence, toute confiance, l'a anéantie. Une famille non présente ne l'a pas aidé, n'a pas vu son traumatisme.
Cette jeune fille est tout en tension, elle attend, elle guette, que quelqu'un ose la toucher et elle lui plantera la lame de son cutter dans le coeur.

Ce roman se lit d'une traite même si le récit est dur, on est en apnée, on ne peut que continuer notre lecture en espérant une fin heureuse pour cette jeune fille.
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