Car ce que nous aimons en elle (la Grèce) c'est cet effort incroyable pour faire triompher la lumière sur les ombres.
J'imagine que j'ai dû, cette fois-là comme les autres, être surtout charmée par l'harmonie de l'île avec ses plages ouvrant sur une mer plus bleue qu'ailleurs, ses monastères sur les hauteurs, l'odeur de la végétation méditerranéeenne, et la douce tranquilité des petits cafés sur les places, entre les murs blancs, à l'ombre des platanes.
La mer, qui vous distrait de tout. Nous savions bien que c'était "la mer où navigua Ulysse" mais c'était aussi la joie de l'été, de l'air, et de notre jeunesse
D'abord il y avait l'émotion réitérée de passer des textes au monde réel. Car ces noms prestigieux, qui avaient hanté, non seulement mes études, mais toute la culture de mon pays, de l'Europe, de l'univers civilisé, soudain étaient là, devant moi.
Je ne découvrais pas comme Caillois : je reconnaissais et je savourais la stupeur de cette reconnaissance.
Je revois Caillois tel qu'il était alors, maigre, acéré, le visage en lame de couteau - avec déjà, ces yeux sombres et inquisiteurs, qui semblaient toujours à l'affût et toujours prêts à l'ironie.