- Dis moi que tu m’aimes, le suppliai-je d’une voix brisée, je t’en prie…
- Ne me demande pas ça. T’oublier est la chose la plus dure que j’aie eu à faire de ma vie. Je ne sais même pas comment je vais faire pour revenir à la réalité après ça.
À un moment donné, je dus sortir de la route, couper le moteur et serrer le volant de toutes mes forces pour sangloter sans risquer de heurter une voiture.
Je pleurais sur ce que nous avions été, sur ce que nous aurions pu devenir... Je pleurais pour lui, parce que j'avais fini par le décevoir, parce que je lui avais brisé le cœur, parce que j'avais réussi à lui faire connaître l'amour pour ensuite lui démontrer que ce sentiment n'existait pas, pas sans douleur en tout cas, et que cette douleur pouvait marquer à vie.
Je pleurais pour cette Noah-là, la Noah qui avait été avec lui : une Noah pleine de vie, une Noah qui, malgré ses démons intérieurs, avait su aimer de tout son cœur. Oui, j'avais su l'aimer plus que je n'aimerais jamais personne, et mes larmes coulaient pour cela aussi. Quand on rencontre la personne avec laquelle on a envie de passer le restant de sa vie, il n'y a déjà plus de retour en arrière possible. Beaucoup n'arrivent jamais à éprouver ce sentiment ; ils croient avoir rencontré cette personne, mais ils se trompent. Moi, je savais, je sais, que Nick était l'amour de ma vie, l'homme que je voulais pour être le père de mes enfants, celui que je voulais avoir à mes côtés dans la joie comme dans le malheur, dans la santé et la maladie, jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Nick était cette personne-là, il était ma moitié, et il était temps, à présent, d'apprendre à vivre sans lui.
Cette putain d'odeur avait maintenant envahi le moindre recoin de ma voiture. Et, le plus énervant, c'est qu'une partie de moi l'avait savourée comme un alcoolique qui prend une gorgée de cognac après des années d'abstinence.
Je sentis ce chagrin que l’on a lorsqu’on termine un livre magique et incroyable. Même si je pouvais relire ce livre un jour, ce ne serait jamais comme la première fois. Ici, ce matin, je refermai un chapitre important de ma vie. Un chapitre, oui… mais il ne faut pas oublier qu’après un chapitre il y en a toujours un autre… ou un épilogue, par exemple.
J’avais obtenu ce que je voulais : qu’elle tourne la page. Mais alors … pourquoi est-ce que je sentais ce vide en moi, un vide qui avait disparu dès que je l’avais vu ?
Quand on rencontre la personne avec laquelle on a envie de passer le restant de sa vie, il n'y a déjà plus de retour en arrière possible. Beaucoup n'arrivent jamais à éprouver ce sentiment; ils croient avoir rencontré cette personne mais ils se trompent. Moi, je savais, je sais, que Nick était l'amour de ma vie, l'homme que je voulais pour être le père de mes enfants, celui que je voulais avoir à mes côtés dans la joie comme dans le malheur, dans la santé et la maladie, jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Tout était dit, il n'y avait pas de retour en arrière possible. Quand elle releva les yeux, je sus que je l'avais anéantie.
Sans comprendre et presque par réflexe, j’acceptai le bouquet qu’elle me tendait.
- Pour que tu saches que je suis persuadée que ton tour viendra, Noah, et qu'il viendra avec qui nous savons, toutes les deux.
c’était même le moment où je la détestais le plus. Parce que c’était là, maintenant, que j’avais le plus besoin d’elle, que je ressentais le plus son absence. Je sentis une force invisible me pousser vers elle, la réclamer à grands cris, parce que mon cœur avait besoin de paix, d’une sorte de trêve avec la douleur.
Il fallait que j’aille de l’avant. Il l’avait déjà fait, lui.