Pico Bogue, tome 1 : La vie et moi

- Barnabé et Pico, vous m'avez rendu une rédaction absolument identique.
- La rédaction de Barnabé est une oeuvre tellement bien que je l'ai copiée, madame...

- J'ai envie de faire des taches sur ton t-shirt.
- T'as un bug ou quoi?
- Pourquoi un bug? Tu me prends pour un ordinateur programmé pour être sage?
- Exactement.
- Eh ben non! Je suis un être humain! J'ai un libre arbitre, moi!
- Non! T'es qu'un ordinateur qui a buggé!
- Hi! Hi! C'est de l'encre magique effaçable! C'était une blague!
- Je vais effacer ton disque dur et reconfigurer tout ton humour à la récré.

- Oh! là! là! Garde-le ton sacré argent.
- L'argent n'est pas sacré.
- Ha! Pourtant on en a sacrément besoin. Et on passe sacrément de temps à en gagner. Et c'est sacrément mal vu de demander à quelqu'un combien il en gagne.

- Au lit, Pico.
- Une minute. J'ai trop lu. Je suis en train de vider ma tête.
- Tu l'as assez vidée. Elle est dans le rouge, comme mon compte en banque.

- Qu'est-ce que tu aimerais faire, plus tard?
- Bon génie, comme celui de la lampe d'Aladin.
- C'est pas un métier!
- Si! J'exaucerais les voeux de tous les gens pour les rendre heureux... et je serais fier de voir la lumière dans leurs yeux monter... monter... monter...
- Alors mon premier voeu serait que tu viennes me réciter tes leçons.
- Il n'a pas envie de voir la lumière dans tes yeux baisser... baisser... baisser...

Tu sais qu'il y a eu plus de quatre-vingts milliards d'hommes sur Terre avant nous... Je me demande quelle concentration de cadavres ça fait dans la terre...

- Moi j'aime bien les jambes de papa. On dirait des peluches... Pourquoi tu t'enlèves les poils, maman?
- Parce que les jambes des femmes sont + belles sans poils.
- Mais qui a décrété ça?? Pourquoi tu ne te révoltes pas?? Tu es arrivée trop tôt dans l'histoire de l'humanité, maman. Un jour, les poils de la femme ne seront plus inférieurs à ceux des hommes. Et ça commencera avec moi.

- Il est trop mignon, Hugues. Et si mystérieux... Ca m'intimide.
- Imagine-le faisant un prout. Ca t'intimidera moins.

- Ca va, Barnabé?
- Je pensais à mon corps. C'est génial, un corps. Rien que la main, c'est dingue! Et marcher! Marcher c'est extraordinaire! Mettre un pied devant l'autre... Et les yeux! Et les oreilles! Et toute la machinerie interne! C'est incroyable, hein?
- Oui... et alors?
- Je me sens pas à la hauteur.