Ce recueil de poèmes de
Danièle Rosadoni, est un hommage à une écriture magistralement simple et directe, les mots coulent et s'enchevêtrent sans défauts, dans une fluidité sonore, un pianissimo lent mais douloureux, qui raconte sa rupture avec l'être aimé : "mort ironique et vaine tu ne veux pas même savoir que je t'aime."p52
Je ne connais pas d'autres textes de cette agrégée de lettres classiques, ce que je ressens en la relisant, c'est bien la maîtrise de la langue, qui tient sa place, et ne cherche pas à épater.
Chaque page se dresse comme un tableau funeste ou beau, teinté de brumes ou ensoleillé, selon l'humeur ou la distance qu'elle se donne pour faire revivre chaque scène, "où un jour nous marchions sur la plage...et tu m'as dit que tu commençais à m'aimer"p25
Ces textes sont des fragments de discours amoureux, par leur expression vécu, dans la légèreté du coeur ou l'élan amoureux qui dérègle les sens et vous transporte vers un état où tout flambe.
Ce livre est aussi livre de rupture, l'incompréhension d'une distance nouvelle qui met le couple dans une instabilité qui annonce une exigence, la demande est exprimée comme un manque qui grandit alors Danièle redevient mendiante, "prête à me trahir je recommence à me Haïr."p71 Ce poème est écrit en rimes imparfaites mais qui donne un rythme , une force à ces moments de doute.
Entre l'écriture dépouillée de mots savants, et la force des sentiments amoureux
Danièle Rosadoni nous mène au coeur de sa souffrance, au plus intime de cet amour merveilleux qui peu à peu se délite.