Ce tome fait immédiatement suite à Justice Society of America 2: Thy Kingdom Come. Il constitue le milieu de la trilogie qui se termine avec Justice Society of America: Thy Kingdom Come, Part III. Il contient les épisodes 13 à 18 de la série mensuelle, ainsi l'annual 1.
On retrouve avec plaisir l'équipe de la JSA de plus en plus pléthorique qui est sur les traces de Magog, le tueur de faux dieux. Les différentes confrontations finissent par les emmener en Afrique où ils assistent à la résurrection de Gog qui se révèle être un dieu ayant survécu au troisième monde (mais si, celui qui a disparu quand les New Gods sont nés avec le fourth world créé par
Jack Kirby). Et contrairement à toute attente (et aux souvenirs du Superman de "Kingdom Come"), Gog se lance dans une série d'actions bénéfiques, guérissant les malades (Dr. Mid-Nite retrouve la vue), et permettant à Power Girl de regagner Earth 2.
Ce tome fait prendre conscience que
Geoff Johns et
Alex Ross ont contribué à part égale au scénario. D'un coté on retrouve le thème de la famille et des relations intergénérationnelles chères à Johns. de l'autre on retrouve la notion d'héroïsme et de responsabilité des héros au sein d'une multitude d'individus dotés de pouvoirs, notion chère à Ross.
Les dessins alternent entre
Fernando Pasarin (3 épisodes, également illustrateur de Les Fils de la Louve, Tome 4 :
La Louve et l'Aigle),
Dale Eaglesham (3 épisodes) et
Jerry Ordway (l'annual 1).
Alex Ross a peint quelques cases par ci, par là et illustre l'ensemble des couvertures. Les planches d'Eaglesham sont toujours aussi agréables à l'oeil et dynamiques. Les traits de
Pasarin se sont adoucis et sont plus précis, ce qui diminue le hiatus qui existait précédemment entre son style et celui d'Eaglesham. Ces 2 illustrateurs utilisent un style clair qui leur permet de mettre le maximum de personnages dans les scènes de combat, sans que le dessin devienne illisible ou surchargé.
Jerry Ordway a retenu un style très daté années 1970, ce qui correspond exactement à l'atmosphère de cet épisode sur Earth 2.
Ce qui m'a vraiment séduit dans ce récit, c'est (1) que Johns et Ross prennent le temps d'installer la relation entre Magog et Gog, (2) qu'ils prennent le temps d'installer la bonté de Gog par des actions humanitaires remettant en cause l'efficacité de l'engagement des héros de la JSA et (3) que Johns dépeint toujours aussi habilement les relations entre les personnages. Il y a une séquence dans laquelle le Superman de notre terre surprend le Superman de Kingdom Come en train d'épier Loïs Lane. Et cette séquence avec l'échange qui s'en suit est d'une justesse et d'une sensibilité admirables.
Petite précaution avant lecture : ce tome est à réserver à ceux qui n'ont pas peur des foules de superhéros : Superman (de notre terre), Superman (de Kingdom Come), Power Girl,
Green Lantern (Alan Scott, premier du nom), Flash (Jay Garrick, premier du nom), Wildcat et son fils Wildcat II, Mr. Terrific, Hourman, Liberty Belle, Dr. Mid-Nite, Sandman (Sandy Hawkins, fils adoptif de Wesley Dodds), Stargirl, Damage, Starman (Thom Kallor de la Legion of Super Heroes), Citizen Steel, Ma Hunkel, Mr. America, Thunderbolt, Amazing-Man, Lightning, Judomaster, Lance, Obsidian et même une apparition inexpliquée (ou alors je n'ai pas compris) du
Green Lantern de Kingdom Come. Et je ne vous ai même pas cité les membres de la Justice League de Earth 2.