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Citations sur Pourquoi écrire ? (43)

" Je veux bien admettre qu'il soit plus aisé au ministre de la justice de faire voter une loi qui déclare la littérature illégale que d'empêcher quiconque d'acheter par correspondance un revolver pour quinze dollars; mais il n'en reste pas moins vrai que les armes à feu tuent chaque année plus de personnes dans ce pays que les œuvres satiriques."
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S’il est des juifs pour trouver plus stimulantes et plus justes les histoires conçues par les romanciers que les sermons prononcés par certains rabbins, c’est peut-être parce que, dans certaines régions d’eux -mêmes, la sensibilité ni la conscience ne peuvent être touchées par la rhétorique de l’autosatisfaction et de l'apitoiement sur soi.
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Moi, j’invente des histoires, je les confronte, et c’est ma manière de poser des questions. La bêtise des hommes vient de ce qu’ils ont réponse à tout. La sagesse du roman, c’est d’avoir question à tout.

Milan KUNDERA, 1986 - Parlons travail, entretien avec Philip ROTH
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ROTH: Vous pensez que la destruction du monde est pour bientôt?
KUNDERA:Tout dépend de ce que vous entendez par "bientôt".
ROTH: Demain ou après-demain.
KUNDERA:Le sentiment que le monde court à sa perte est très ancien.
ROTH: Alors, aucune raison de s'en faire.
KUNDERA: Si, au contraire.Pour qu'une peur habite l'esprit humain depuis les âges les plus reculés, il faut bien qu'elle ait un fondement.
ROTH: En tout cas, il me semble que cette inquiétude constitue la toile de fond sur laquelle se déroule toutes les intrigues de votre dernier livre, y compris celles qui sont d'une veine carrément humoristique.
KUNDERA: Si on m'avait dit, quand j'étais enfant:"Un jour ton pays sera rayé de la carte", j'aurais pris ça pour une absurdité, c'était inimaginable. L'homme sait bien qu'il est mortel, mais il tient pour acquis que son pays possède une sorte de vie éternelle.
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Maintenant? Je suis un oiseau qui s'est envolé de sa cage, et non pas- à l'inverse du célèbre casse-tête auquel était confronté Kafka- un oiseau qui se cherche une cage? L'horreur d'être enfermé dans une cage a perdu de son charme. C'est vraiment un grand soulagement, quelque chose qui se rapproche du sublime, de n'avoir à se soucier de rien d'autre que la mort.
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Je parle ici de l'éducation d'un adulte et non de celle d'un jeune garçon: cela concerne le vide, la douleur, et cette inévitable composante de la vie, la trahison.
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KUNDERA : (…) Ce qui nous terrifie dans la mort, ce n’est pas la perte de l’avenir, mais la perte du passé. L’oubli est une forme de mort toujours présente dans la vie.

(in "Parlons travail", entretien avec Milan Kundera en 1980, p. 365)
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J'avais bien lu quelques livres qui se projetaient dans un avenir historique imaginaire, notamment 1984.Mais alors que j'ai une grande admiration pour ce dernier roman, je n'ai pas pris la peine de le relire pour en étudier la méthode. Dans 1984-écrit en 1948 et publié un an plus tard- Orwell postule qu'il se produit un énorme bouleversement historique à la suite duquel son monde devient méconnaissable. Il existait au XX° siècle, c'est certain, des modèles politiques de ce genre de catastrophe dans l'Allemagne de Hitler aussi bien que dans la Russie de Staline.Mais comme je n'ai aucun talent pour mettre en scène des évènements à l'échelle orwellienne, j'ai imaginé à la place quelque chose d'une taille plus réduite, quelque chose qui aurait de plus bien pu se produire lors de l'élection présidentielle de 1940, moment où le pays était âprement divisé entre Républicains isolationnistes, qui, non sans raison, ne désiraient prendre aucune part à une deuxième guerre atroce en Europe vingt ans à peine après la fin de la première-...et Démocrates interventionnistes, qui, eux non plus, ne voulaient pas forcément repartir en guerre... (genèse Complot contre l'Amérique)
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Kafka, cependant, n'est guère une vermine pour Dora Dymant ni pour lui-même. Loin de Prague et du toit paternel, il semble délivré, à quarante ans, de la haine de soi, du doute permanent sur sa personne et d'un sentiment de culpabilité qu'exprimait son besoin de dépendance et d'effacement-toutes choses qui l'avaient conduit au bord de la folie vingt années durant.
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KUNDERA : (…) Les gens se plaisent à dire : La révolution est belle, le mal, c’est la terreur qu’elle engendre. Mais ce n’est pas vrai. Le mal est déjà présent dans la beauté, l’enfer en germe dans le rêve de paradis, et si nous voulons comprendre l’essence de l’enfer, il faut commencer par examiner l’essence du paradis qui en est l’origine. Car si l’on n’a aucun mal à condamner les goulags, rejeter la poésie du totalitarisme qui mène au goulag via le paradis demeure aussi difficile aujourd’hui qu’hier.

(in "Parlons travail", entretien avec Milan Kundera en 1980, p. 364-365)
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