Préhistoires

Ce livre se présente comme un essai. Il évoque les humains de la préhistoire.
J'ai eu envie de le lire après avoir visité "Lascaux IV".

J'avoue avoir eu du mal à le pénétrer. Je ne remets pas en cause les théories développées par l'auteur (je n'ai aucune compétence dans cette matière), mais le style m'a déroutée.
C'est un mélange de pseudo roman avec des personnages qui inventent l'art pariétal, et la présentation de théories, tout-à-fait intéressantes, sur les circonstances qui ont poussé l'humain à évoluer, à s'adapter, à imaginer. Pour moi, cette partie "analyse" est beaucoup plus compréhensible et plausible.

Ni un roman, ni un essai ce petit livre m'a laissé perplexe et même s'il est court, sa lecture m'a parue durer le temps d'un voyage entre la préhistoire et le 21ème siècle (à quelques minutes près).
Quelques bons éléments sur les représentations culturelles durant cette période mais aussi sur une autre période concernant le site mégalithique de Carnac; mais qui n'ont pas retenu toute mon attention, peut-être à relire dans d'autres temps.

Jean Rouaud propose quatre courts textes qui explorent des questions centrales de l'art et de la culture du paléolithique : qu'est-ce qui a conduit nos ancêtres à peindre des animaux au fond des grotte ? Pourquoi étaient-ils fascinés par la terre et les grottes ? Et comment comprendre les alignements de Carnacs ? (Si vous avez compris, c'est qu'on vous aura mal expliqué.) Bien sûr, ne cherchez pas des poux scientifiques sur la tête de l'auteur : c'est l'écrivain qui questionne et c'est le poète qui apporte des réponses, à sa manière, libre, anachronique et pleine d'humour. J'ai particulièrement bien aimé le premier texte (Le paléo-circus).

Un court essai sur l'apparition de l'art: Jean Rouaud fait preuve d'inventivité en suivant, pas à pas, le chemin vers la poésie et la peinture. Je n'ai pas toujours été sensible à sa façon, dès le début, de nous forcer le sourire en multipliant les interventions du narrateur - un contemporain goguenard, un peu montreur d'ours; et, cependant, le sujet de l'ouvrage importe tant qu'on pardonne tout. Nous gagne une solennité inattendue, celle du visiteur des grottes ornées, celle qui marque Bataille à Lascaux ou Michon devant la Grande Beune. Je n'attendais pas l'auteur des Champs d'honneur sur un tel terrain.