Citations sur Cent vingt-huit poèmes composés en langue française de Guil.. (15)
Un homme change ainsi qu’au ciel font les nuages
Tu passais tendrement la main sur mon visage
Et sur l’air soucieux que mon front avait pris
T’attardant à l’endroit où les cheveux sont gris
Ô mon amour ô mon amour toi seule existes
A cette heure pour moi du crépuscule triste
Où je pers à la fois le fil de mon poème
Et celui de la vie et la joie et la voix
Parce que j’ai voulu te redire Je t’aime
Et que ce mot fait mal quand il est dit sans toi
(Aragon)
Passons passons puisque tout passe
Je me retournerai souvent
Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent
(Apollinaire)
La boussole est en os mon cœur tu t’y fieras.
Quelque tibia marque le pôle et les marelles
pour amputés ont un sinistre aspect d’opéras.
Que pour mon épitaphe un dieu taille ses grêles !
(Robert Desnos, Les gorges froides, 1926)
Gonfle-toi vers la nuit Ô Mer Les yeux des squales
Jusqu’à l’aube ont guetté de loin avidement
Des cadavres de jours rongés par les étoiles
Parmi le bruit des flots et les derniers serments
(Guillaume Apollinaire, L’émigrant de Landor Road, 1905)
Face à l’inconnu, à l’incompréhensible, les jeunes n’ont pas forcément d’hostilité. Pour les accompagner dans leur désir de lire, nous avons toujours fait confiance à leur esprit de curiosité. Gageons qu’ils s’aventureront sur les chemins tracés par les poètes. (Henriette Zoughebi, CPLJ Seine Saint-Denis)