Carlotta, prenant bien soin de ne pas déranger le sommeil auguste des escargots, s’approcha et…resta muette de saisissement ; un bruit venait de s’échapper de l’appentis, une sorte de gémissement noble, légèrement plaintif et désabusé, tout mêlé d’ennui et de courage, mais, de toute façon, quelles que fussent les nuances psychologiques discernables dans ce bruit par une analyse des différents formants sonores dont il se composait acoustiquement parlant, il s’agissait d’un indiscutable, d’un incontournable « hennissement ». Or, à cette époque encore, Carlotta était entièrement sous l’emprise du cheval. Elle connaissait par coeur tous les articles de « L’Encyclopédie du Cheval », était abonnée à Cheval-Magazine, franchissait les obstacles aussi aisément que les théorèmes de géométrie et avait un fiancé, un pur-sang arabo-britanno-poldève nommé Rostang. C’est dire qu’elle pouvait reconnaître un hennissement, même étouffé à six kilomètres.
Elle fit signe à Eugénie d’approcher, le plus silencieusement possible. Elle collèrent leur regard entre les jointures des planches et aperçurent « un poney », le plus délicieux, triste, solitaire, émouvant des petits poneys poldèves, à la crinière abondance et rousse, au pelage gris doré, un représentant de la plus fière, de la plus sauvage, de la plus farouche, de la plus belle race de poneys du monde. Le poney les regarda à son tour, les trouva sympathiques et manifesta le plus extrême désir de faire plus amplement connaissance. C’était tout à fait réciproque. Elles le gavèrent de laitues (s’excusant auprès des escargots qu’elles réveillaient et déplaçaient), lui embrassèrent le museau, lui promirent de lui apporter des carottes, et sur son insistance, lui promirent aussi des radis. Il leur fit savoir qu’il s’appelait Cyrandzoï.
Qu’est ce que la Beeranalyse? Examinons le composition et étymologie du mot. Beer vient de l’anglais ; c’est un mot anglais qui veut dire "bière" . Il vient de l’allemand Bier (en français "Bière"). Analyse contient ana, comme dans "Anna". Enfin il y a lyse, qui sert à terminer le mot harmonieusement. Beer+Anna+Lyse donne Beeranalyse.
La Beeranalyse vient après de nombreuses autres x-analyses, dont elle est le couronnement ; il y a d’abord la patanalyse, d’Alfred Jarry ; il y a eu la psychanalyse avec ses diverses branches anciennes ou récentes comme la S’aimeanalyse de Julio Bouddheveau. Et le père Sinouls, enfin, a inventé, la Beeranalyse.
Cela se passe comme ça : le patient, ou la patiente, entre dans le cabinet de consultation du père Sinouls. Il y a un bureau, un fauteuil devant le bureau, une lampe et des papiers sur le bureau. Il y a un divan. Jusque là, rien de bien nouveau. Mais attention : dans la plupart des analyses classiques, le patient s’allonge sur le divan et parle. L’analyste est assis à son bureau et lit son courrier. Le père Sinouls avait opéré une coupure épistémologique d’une importance décisive, qui sera désormais incontournable..
C’est lui qui s’allongeait sur le divan avec sa bière. Le/la Beeranalysé/Beeranalysée s’asseyait au bureau et parlait.