Les surprises de la vie, y en a des moches, y en a des belles, mais toutes, toutes font grandir quand on les regarde en face. (p.294)
Nous repartons vers les autres, côte à côte. J’ai juste le temps d’apercevoir sur le sol, derrière la caravane, le dessin laissé par Janig, celui d’un oiseau aux ailes grandes ouvertes.
Est-ce qu’une moitié de sœur c’est pareil qu’une sœur entière ?
En quelques pages, je ne suis plus Macha mais Catarina ou Mathilde ou Julien ou encore Romain Gary quand il écrit "Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi". Je note dans un carnet des extraits de livres pour ne rien oublier. Je crois que lire me sauve, j'en suis même certaine.
— (…) Prenez votre temps, mes chéries, et n’oubliez pas d’en perdre.
La tendresse est dans sa nature, on se demande ce qu’elle fait ici. Mais heureusement qu’elle est là, elle me fait du bien quand elle me regarde, avec toute cette bienveillance dans les yeux.
Ce n’est pas parce qu’on partage ce qu’on aime le plus au monde qu’on est obligé de s’aimer.
On ne peut pas tomber quand on est le fil d'un tissu plus grand que soi.
C'est peut-être ça, la différence entre l'enfance et l'âge adulte : un jour, on n'a plus personne pour nous dire ce qu'on va faire, il faut décider seule
Ma chère Macha,
Tu ne me connais pas et pourtant je t'aime déjà.
Tu as vu les fleurs que j'ai dessinées sur l'enveloppe? Elles fleurissent ici et là, dans le hameau. Si tu savais comme la lande est belle et blonde en ce moment... J'ai mille choses à t'y faire découvrir.
Sache que j'ai écrit une lettre à une fille qui, comme toi, a eu seize ans cette année. Que cette fille est ma petite-fille. Et que cette fille est ta sœur.
Tes parents n'aimeraient pas cette histoire. Ton père en resterait sur les fesses, quant à ta mère, cela pourrait bien la mettre très en colère, mais alors vraiment très en colère.
Cela dit, j'ai fait une promesse, et il est temps que je la tienne. Pour cela, je dois te convaincre de venir me rejoindre pour te révéler un secret ou même deux.