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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce "Discours" a été élaboré suite à une question proposée par l'Académie de Dijon à Jean-Jacques Rousseau, à savoir : quelle est l'origine de l'inégalité parmi les hommes, et si elle est autorisée par la Loi naturelle.

Pour y répondre, Rousseau divise son "Discours" en deux parties qu'il accompagne de notes parfois laborieuses, chose qu'il reconnaît non sans humour car il propose au lecteur de ne pas les lire, ce qui n'empêche en rien la compréhension de l'oeuvre.

Une fois passé l'introduction, les notes, la bibliographie et la chronologie, il ne reste plus qu'une centaine de pages qui compose le vif du sujet. La première partie du "Discours" est centrée sur une comparaison classique entre l'Homme sauvage et l'Homme civilisé, puis entre Homme et Animaux. Rousseau met l'accent sur le fait que l'Homme, par sa capacité à vouloir, peut s'affranchir des principes fixés par la Nature, ce que ne peuvent pas faire les animaux. C'est la seconde partie qui répondra concrètement à la question posée. L'inégalité selon Rousseau, qui est propre au monde civilisé, proviendrait de l'apparition de la propriété et des évolutions qui en découlent. Deux phrases résument parfaitement le Discours, je me permets de les retranscrire tant elles sont significatives : "Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire, ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d'écouter cet imposteur : vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne. [...] Il suit de cet exposé que l'inégalité étant presque nulle dans l'État de Nature, tire sa force et son accroissement du développement de nos facultés et des progrès de l'Esprit humain, et devient enfin stable et légitime par l'établissement de la propriété et des Lois."

En raison de sa faible longueur, le "Discours" sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes se lit assez rapidement et intéressera toute personne soucieuse d'enrichir sa culture personnelle.
Lien : http://serial-reader.over-bl..
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Discours sur les sciences et les arts, Jean-Jacques Rousseau.

Je ne m'attendais pas à un tel discours sous la plume de Jean-Jacques Rousseau, et l'académie de Dijon, qui a organisé ce concours, a du être aussi bien surprise. Cela ne l'a pas empêché de désigner Rousseau comme lauréat, lançant ainsi sa popularité.
Je m'attendais, vu l'époque d'écriture, à une réflexion sur les Lumières, et nous entrons dans une diatribe contre les sciences et les arts, auxquels il oppose la vertu. Vertu dans son sens premier, celui d'être au service des autres. Il remonte à l'Antiquité et fait référence à de multiples civilisations, souvent disparues dans leur état premier, pour apporter de l'eau à son moulin.
Dans les siècles passés, selon lui, une civilisation qui refusait l'accès aux sciences et aux arts était forte, il était bon d'être ignorant, ces peuples perdaient leur puissance au fur et à mesure qu'ils « s'éclairaient ». Les sciences et les arts sont donc perçus comme « des guirlandes de fleurs sur des chaînes de fer », c'est-à-dire qu'ils servent à camoufler la réalité du régime oppresseur. La culture met un vernis d'hypocrisie sur les actions des hommes, ce qui ne permet plus de clairement comprendre l'Autre. Pour exemple, il met en avant Sparte, connu pour « la sagesse des lois » et son « heureuse ignorance », qu'il oppose à Athènes, dont le recours aux beaux-arts plonge l'état dans le vice. le vrai courage « s'énerve » (au sens littéral, privé de nerf), et les vertus militaires disparaissent, ainsi s'explique la chute de grands empires (grecs, romains…)
Il explique alors le processus de perversion : les arts sont nourris par le luxe, la jurisprudence par les injustices humaines, l'Histoire n'existe que parce qu'il y a des tyrans, des guerres, des conspirateurs. La science est donc INUTILE, car elle éloigne les hommes du droit chemin de la vertu. Si la science est inutile, les autres arts le sont encre plus
Il termine sa démonstration en précisant que ceux qui refusent de se plier aux conventions du succès, et de la gloire, ceux qui refusent de s'avilir (allusion à lui-même) sont donc condamnés à vivre dans l'oubli et la pauvreté.

En conclusion, j'ai été déçue par cette démonstration. Mais qui suis-je pour m'opposer au grand Rousseau ? Malgré sa démonstration, je ne parviens pas à le suivre. Il laisse complètement de côté les références à Dieu si fréquentes à cette époque, les arts et les sciences devant alors pour certains nous rapprocher de Dieu, et non nous en éloigner. Avec ce paradoxe de Rousseau, nous pourrions bien fabriquer un sujet de philo pour le bac, sur le rôle des sciences et des arts dans la société. Peut-être Rousseau avait-il une perception futuriste des Arts, lorsqu'on voit aujourd'hui le décalage entre la réalité de certaines oeuvres et leur valeur. Là effectivement, il y a perversion. Ou la remise en cause de la recherche pure, sans aboutissement concret pour le bien de tous.
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J'ai trouvé intéressant de lire ce discours dont on entend certainement tous parler un jour et dont on lit souvent des extraits, mais rarement l'entièreté. Il est divisé en deux parties: dans la première, il développe longuement sa vision de l'homme naturel/primitif et dans la seconde, il explique comment cet homme est devenu l'homme civilisé de son époque (et aussi de la nôtre). J'ai préféré cette dernière partie, car moins "parasitée" par une série de notes de bas de page ajoutées par Rousseau ultérieurement lorsque son système était mieux établi (il justifie par des citations ce qu'il explique et réfute les critiques qu'on a pu lui faire. C'est intéressant, mais certaines notes sont si longues que j'en perdais le fil de ma lecture) et car comportant une certaine vision historique qui ne manque pas d'intérêt et me semble assez plausible.
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Livre riche d'idées singulières et pertinentes qui, toutefois, perd à mon sens de sa valeur par des arguments spécieux ou démentis par l'anthropologie, et par la haine de l'homme réel qui semble animer Rousseau au profit d'un homme inaccessible, perdu dans le passé et qui ressemble à un idéal de pureté, une mélancolie des origines, bref un problème avec sa mère.

La thèse résumée du Discours sur les sciences et les arts est que l'apparition des sciences et des arts (quelquefois on se demande si ce n'est pas la connaissance en général qui est visée) a corrompu les moeurs et détourné les hommes de la vertu.

Celle du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes est que la socialisation des individus a introduit la propriété privée, donc la domination des uns sur les autres c'est-à-dire l'inégalité entre les hommes.

De nombreux passages sont agréables à lire, Rousseau se montre juste, humain, sensible et visionnaire (v. citations). Par exemple sur la consommation, on croirait que Rousseau connaissait déjà des Patrick le Lay ou des précurseurs du "temps de cerveau disponible". Il note « selon eux, un homme ne vaut à l'Etat que la consommation qu'il y fait ». Et puis en décrivant la propriété privée, et l'accumulation des richesses et des biens « on était malheureux de les perdre, sans être heureux de les posséder ». Fight club n'avait rien inventé, chier.
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Le fond est à pisser de rire, mais la forme inspire le respect.
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