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- un beau et grand château ancien comme il se doit
- un grand-père dragon
- une reine – mère
- une vraie princesse lunaire pétrie de délicatesse et de fragilité, poursuivie par les forces du mal jusque dans son intimité
- un prince sans épée
- un petit page rendu mutique par on ne sait quel puissant sortilège

Les personnages sont en place. 1, 2, 3… l'histoire sort du sac. Et elle commence… avec par un « Camille était morte. Parce que, moi, sa mère, je l'avais tuée. »
Mais rassurez-vous, les choses ne sont pas aussi claires que cela est écrit. Heureusement.

Rapidement, j'ai vite compris que cette écriture à la fois tendre et à la fois amère m'apportait des mots, des personnages souvent en inadéquation avec leurs propos.
Dans ce premier roman, j'ai donc trouvé des rêves d'histoires à n'en plus finir, j'ai traversé un monde mi-hallucinatoire, mi-réel, j'ai entendu un dialecte poétique qui sait parler aux coeurs sensibles. Comme le mien.
Il faut accepter l'idée qu'il ne se passe pas grand-chose dans cette histoire. le rythme est lent, mais les images sont belles.

Il ne se passe grand-chose en apparence. Car c'est à l'intérieur que les grandes révolutions se révèlent majeures. Pour cela, laissons-nous effleurer par le doux langage et les refrains hypnotiques de cette trajectoire familiale douloureuse.

Dans cette famille, comme dans les autres, les princesses ont malgré tout des choses à exprimer, une existence à construire. Il aurait fallu respecter ce fait indéniable.
« On ne se rend compte de rien lorsqu'on ne vit pas. » dit d'ailleurs la princesse.
Qu'est-ce qu'être vivante quand on possède tout mais que les fantômes sont encore dans le château ?
Peut-on échapper à la possessivité d'un parent sans s'en rendre responsable ?

Le travail des mères se révèle en effet complexe ; il faut lâcher ceux qu'on aime le plus et faire de ce renoncement un geste d'amour. La complaisance s'arrête pourtant, quand la dépendance s'installe. le prix à payer de certaines princesses pour apaiser les Dieux se révèle bien lourd si l'omnipotence a fait son lit dans le quotidien.
J'ai aimé ce roman, parce que son thème me touche profondément et qu'il aborde un sujet grave et tabou : détruire l'autre parce qu'on l'aime trop.

Lorsque j'ai été invitée à le lire, un autre livre "Parents toxiques Comment échapper à leur emprise" de Susan Forward était sur ma table de salon, en train d'être lu, analysé, digéré.

Pas étonnant donc que Refrain, qui restitue puissamment le temps du sursaut de vie, qui dénonce avec une infinie mélancolie CE grand scandale (caché dans les relations intrafamiliales et qu'on n'évoque jamais) m'ait sincèrement touchée.
Merci à l'éditrice de m'avoir permise de le découvrir…
Lien : http://justelire.fr/refrain-..
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A la fin du confinement, j'ai passé une commande à ma librairie préférée. J'ai fait une liste des ouvrages que je souhaitais lire et demandé aux libraires de la compléter en me proposant des romans qu'elles avaient lus, aimés, et qu'elles me conseillaient. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Mathilde Roux et de son premier roman "Refrain".

Il était une fois une femme, Roxane, qui revenait sur les terres de son enfance, dans la Montagne Noire, à la mort de son père qui habitait un château. Elle était accompagnée de Camille, sa fille et de Jack, son petit-fils. Une drôle de famille que ces trois-là : Roxane, une mère dure, Camille, une jeune femme hors du temps, conteuse, lunaire, qui vit à côté de ses pompes, Jack qui ne parle pas, et puis Mickaël…

J'ai beaucoup aimé l'écriture aérienne, élégante, poétique, grave et pourtant truffée de réflexions drolatiques "Lui, Mickaël, restait un prince vaguement métrosexuel. Sans métro et tout à fait commun dans son short à carreaux et son vieux tee-shirt de promotion.", de jeux de mots en guise de titre de chapitre, et d'allusions humoristiques : "En tous les cas, elle les appellerait (ses deux chiens) Gustave et Adolphe. Simplement, elle ne souhaitait pas passer pour une nostalgique du IIIème Reich… le choix de leur nom s'était imposé à elle. Gustave comme Flaubert, et Adolphe comme le personnage de Benjamin Constant."

"Refrain" est un roman à la lisière du conte, ou encore de la chanson. Vous n'y trouverez pas pour autant eau de rose ou bonbon au miel. Vous n'assisterez pas davantage au mariage des héros, ni à la naissance de leurs nombreux enfants. Ce récit aborde avec justesse, émotion et originalité les sujets importants que sont la différence et son acceptation, la tolérance ou pas, l'amour sous toutes ses formes et ses difficultés, le chemin vers l'indépendance.

Récit, certes, troublant, déstabilisant, mais tellement tendre et touchant. Un beau premier roman.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Le résumé poétique de ce livre, ainsi que sa belle couverture mystérieuse, m'ont tout de suite attirée. Je me voyais déjà dans un ouvrage plein de poésie à l'ambiance gothique et mélancolique. Cela n'a malheureusement pas été le cas.

Camille est une jeune femme qui vit dans son monde. Rêveuse invétérée, elle gagne sa vie en racontant des contes et des histoires. Elle a un fils, Jack, qui ne parle pas. Bien qu'elle ne se sente pas capable d'être mère, elle entretient avec lui une relation forte, ils se comprennent même sans mots.

Les deux vivent avec la mère de Camille, Roxanne. Elle les surcouve, se charge de tout organiser, tout décider et surtout tout contrôler. Ce personnage m'a horripilée, elle manipule sa fille pour lui donner l'impression qu'elle ne vaut rien et qu'elle n'est capable de rien sans elle. C'est une relation malsaine, nocive entre mère et fille que l'autrice nous décrit, à l'opposé de celle entre Camille et Jack, toute en pureté et innocence.

Je pense que ce roman n'était pas pour moi : les thèmes ne m'ont pas parlé (voire m'ont un peu énervée : pourquoi une personne rêveuse devrait elle être incapable de faire sa vie ou même d'être mère ?), j'espérais également que le château serait le théâtre de souvenirs enfouis, de nostalgie, mais je n'ai pas non plus retrouvé cela. le format court du roman n'aide pas à s'attacher aux personnages ou à leurs interactions : je n'ai par exemple pour ma part pas été touchée du tout par la relation entre Camille et Michäel...

Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est Camille, personnage au départ effacé, qui malgré sa nature introvertie, va pousser sa chance et enfin prendre les choses en main. On ne comprend pas trop le pourquoi de ce changement de comportement, mais il a lieu. J'ai beaucoup aimé les dialogues décousus de la protagoniste, montrant son imagination fertile et farfelue.


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Il y a Roxane, la mère toute puissante et abusive qui gère la vie de sa fille au point de lui faire croire qu'elle n'est capable de rien ou si peu ou si mal.

Il y a Camille, la fille qui ne semble pas tout à fait à l'aise dans ce monde, qui se sent mieux dans ses contes dont elle en a fait son métier.

Il y a Jack, le fils de Camille qui ne parle pas mais dont le lien si fort avec sa mère se passe de son.

Il y a Mickaël, l'homme obsédé par la famille de Roxane qui habite depuis toujours dans un grand château dans son village natal et qui abrite des secrets.

Ils sont tous fort attachants et créés en profondeur.

Mais la mort s'immisce dans leurs vies et rebat toutes les cartes dans une évolution des personnages qui restent à mes yeux magnifique.

L'histoire est belle, l'histoire est forte.
L'écriture m'a emportée, les personnages m'ont accompagnée ou est-ce l'inverse ?
Camille m'a profondément touchée et l'aider à traverser ses épreuves et se rencontrer elle-même m'a souvent titillée.

Bref, vous l'aurez compris j'ai adoré ! Et j'ai dévoré ce roman avec délectation.

De Mathilde Roux (II) Chez Edistart Editions
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Je remercie les éditions Edistar et masse critique Babelio pour cet envoi. J'ai demandé ce livre, car j'ai adoré l'atmosphère qui l'imprégnais à la lecture de la quatrième de couverture. J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de ce roman et l'histoire en elle-même qui évoque un amour maternel difficile à donner ou à obtenir. On va suivre surtout trois personnages Roxane la mère, Camille la fille et son petit fils Jack et autant vous dire que leur relation est compliquée et anxiogène. Il y a tellement de tensions et de non-dit dans cette famille que l'on est mal à l'aise. D'autant plus que l'histoire se déroule dans un manoir en plein milieu de la montagne noire. le plus de l'histoire, c'est vraiment son atmosphère qui est bien maîtrisée.

Un soir, va débarquer un personne qui va offrir une porte de sortie, une échappatoire à cette famille. Cela va permettre à Roxane, mais aussi à Camille de prendre conscience de ce qu'implique la parentalité. J'ai énormément aimé ce personnage qui vient libérer les tensions et il est celui qui m'a le plus touché.

Une bonne lecture, j'aurais apprécié que cela soit un peu plus développé et j'ai mis du temps à apprécier Roxane et Camille. Les personnages sont là pour nous rappeler ceux des contes de fées et j'avoue que l'auteure arrive avec son histoire à mettre en place tous les parallèles nécessaires, mais j'avais parfois quelques difficultés avec cela car cela donnait un côté trop irréel aux personnages pour moi.
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Ce livre, fait partie des livres de 2019 que je n'avais pas encore chroniqué. Commencé en Égypte, comme en témoigne le triptyque de photographies sur le Nil, je l'ai fini en octobre ou novembre. Et si j'ai tant tardé c'est que je suis embêtée. La maison d'édition Edistart, basée à Montpellier, ville où j'ai grandi, ma ville de coeur, est un projet très fort de Gwendoline. Elle a monté cette maison seule, et je la trouve très courageuse, je l'envie même. J'ai échangé avec elle sur les réseaux avant de la rencontrer l'année dernière grâce à Babelio. Alors j'avais envie de la soutenir, j'avais envie d'adorer ce livre.

Malheureusement ce ne fut pas le cas. le livre n'est pas mauvais, il possède de belles qualités littéraires et d'écriture. J'ai aimé l'idée, j'ai aimé la métaphore, j'ai aimé l'ambiance fantasmagorique et j'ai aimé la couverture. Mais je suis passée à côté. Les personnages ne m'ont pas touché car je ne me suis reconnue en aucun, et surtout pas en l'héroïne dont la candeur et la personnalité éthérée sont bien éloignées de moi. C'est une rencontre qui ne s'est pas faite.

Si vous êtes parents, que vous avez l'âme rêveuse et que vous aimez les histoires d'amour et de famille, ce livre devrait vous plaire. Pour ma part je vais continuer à suivre de près Edistart !
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
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Un roman qui m'a un peu déconcertée, dans le sens où vu la couverture et l'intro, je ne m'attendais pas du tout à ça. Plus à une sorte de thriller.

La lecture m'a donc paru étrange toute une partie du roman. Bien écrit, avec des jeux de mots et quelques dialogues à la fois mordants et décalés, il m'a quand même fallu attendre l'arrivée de Michael pour que ça se décante de mon côté.

Il faut dire que le sujet principal : l'amour maternel, est exposé de manière peu ordinaire et quelque peu dérangeante, puisque la mère est du genre castratrice et sa fille tellement écrasée et décalée qu'elle ne parvient pas à être mère pour son fils. Maman poule, je dois avouer que ça m'a secouée. Ce qui n'en était pas moins intéressant du coup.

Deux femmes qui s'aiment mais ne savent pas comment le faire. Elles ne se comprennent pas, chacune évoluant dans sa bulle, se protégeant de l'autre. C'est triste. Et puis arrive un homme, à l'ouest lui aussi. Qui fait plus ou moins éclater les bulles. Je n'en dirais pas plus !

Je dirais que même si je comprends toujours pas les personnages et leurs choix, leur évolution est intéressante. Tous à la recherche d'eux-même ou qui campent sur leur position. Ils m'ont touchée à certains moments.

Bisous
Lien : https://lireoudormir.wordpre..
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Balade nocturne sur une mélodie sans fausse note, REFRAIN dénote par les thèmes abordés. Des thèmes forts et poignants qui interrogent silencieusement sur notre identité face à ce monde cynique et noir. Des thèmes percutants sur l'indésirable, sur le bonheur, sur le malheur et sur la perte qui a de nombreux visages à la fois mélancolique, narcissique et heureux.


Roxanne, Camille et Jack : un trio qui danse sur une musique loin d'être accordée. Roxane, un brin autoritaire et protectrice. Camille, bohème et douce rêveuse. Et Jack éternel petit garçon au rôle évocateur et primordial. Trois mondes éclectiques cohabitant pour le mieux.


Un château et ses mystères enflent les douces mélopées émanant de la forêt noire. Entre légendes et rumeurs, la vie s'écoule dans un autre espace temporel. Château charismatique pour un grand-père exceptionnel. Des pièces imposantes et des murs silencieux témoins de tant de choses dont l'amour et la folie. Une dernière pièce de théâtre doit s'y jouer et si le final semble jouer d'avance, l'imprévu l'ébranlera.


Mathilde Roux signe un premier roman déstabilisant. Un roman emplit de douceur, de bienveillance et de candeur au sein d'une atmosphère malsaine. Ces demi-mots et ces demi-prières frappent cette fatalité apprivoisée mais qui tend à redevenir sauvage. Conte espiègle où l'identité est au coeur d'une libération trop longtemps cherchée.


Plume poétique, verbe enjôleuse, un roman auquel il est difficile de résister. Accaparée par ce trio informe, l'histoire se forme et se déforme pour en créer une autre épique et fusionnelle. Si la redondance du passé semble réconfortant, l'avenir est précieux à celui qui va le chercher et brise ainsi ce cercle vicieux.


Une lecture formidable que je vous invite à découvrir.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Il était une fois dans un beau château :
➖une marâtre abusive qui aimait trop sa fille, qui pensait qu'elle ne pouvait rien faire seule.
➖une princesse un peu loufoque, avec des rêves d'amour, de liberté... à n'en plus finir. .
➖un petit prince muet qui subit, accepte tout mais qui aime sa mère d'un amour fou. .
➖ et un chevalier qui va tout faire pour que sa princesse soit heureuse, qu'elle puisse se délivrer de ses chaînes invisibles (d'un passé familial trop lourd).
L'écriture est belle, poétique entre réalité et fiction, tout comme un joli conte.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Il était une fois Roxane, une femme d'âge mur, sa fille Camille et le fils de Camille, un petit garçon du nom de Jack, comme Jack l'éventreur. Suite au décès du père de Roxane, cette famille atypique va déménager pour aller vivre dans un vieux château, perdu au coeur d'une forêt lugubre… Pourtant, rassurez vous, ce livre n'a rien d'une histoire d'honneur.

Le scénario est sans fioritures mais efficace. Camille, conteuse de profession, est une jeune femme rêveuse, haut perchée et vaporeuse, qui n'a jamais réussi a évoluer et a trouver sa place dans la société. On se demande pourquoi car malgré son araignée au plafond, Camille sait faire preuve de beaucoup de débrouillardise et lorsqu'elle à une idée dans la tête, rien ne peut l'empêcher de la suivre. Cependant on comprend rapidement que le problème vient de Roxane, qui n'a pas su l'aimer de la bonne manière. Catégorisant la singularité lunaire de sa fille comme une faiblesse, Roxane a pris les reine et toutes les commandes de la vie de Camille, sans jamais réaliser qu'au lieu de la protéger, elle lui coupait les ailes. Comme pour verrouiller l'étau de la chaîne autour de sa cheville, Camille est devenue maman. La voilà prisonnière tout autant de son amour pour son fils et de sa propre responsabilité maternelle, que de celle de sa mère.

(suite de la chronique disponible sur mon blog)
Lien : http://stephaniechastel.fr/r..
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