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3,57

sur 165 notes
Tout est dit dans le titre. Kokoro, littéralement en japonais, le coeur et l'esprit; et dans le roman la poupée de la soeur du narrateur, un confidente d'enfant puis d'un adulte.
Un roman de l'infime, de l'intime, attentif au mouvement des âmes.
Un roman haïku qui se déguste en une heure ou à coup de petites lampées.
Chaque micro-chapitre ( quelques lignes à 3 pages, introduit par un mot japonais ) tisse le récit à la fois doux et mélancolique des retrouvailles entre un frère et une soeur qui se sont perdus l'un l'autre depuis la mort de leurs parents, lui a renoncé au monde et erre dans ses souvenirs d'enfance, elle s'est réfugiée dans la superficialité et la dureté.
Tout est juste, sensible, souvent désarmant d'humanité, parfois drôle lorsque le personnage de la grand-mère apparaît. L'écriture est concise, fluide, riche de sens, très japonaise en fait.
Un petit bonbon hors du temps qui fait du bien et console le coeur et l'esprit.
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Comment vais-je parler d'un livre qui pendant une heure m'a comblée d'un bonheur littéraire total, une heure pendant laquelle je me suis sentie hors du temps, hors de moi-même, pour ne plus penser qu'à ces lignes, qu'à ces mots d'une délicatesse absolue ?
C'est l'histoire d'un amour, d'un frère pour sa soeur.
Seki est belle, très belle, elle vit dans un quartier chic « Là où tout pousse plus vert », elle aime les belles voitures, les belles robes, se donne à fond dans le travail et la réussite sociale.
Koichi a gardé son âme d'enfant « le mot homme a peut-être été inventé pour d'autres que lui », rouler à vélo lui convient parfaitement, il travaille à la bibliothèque mais ne lit pas : »Je ne veux plus rentrer dans les histoires. La mienne, même minuscule, me suffit amplement. »
Le jour où il apprend que sa soeur va très mal, il se ressaisit et renoue avec les liens forts de son enfance, les liens du coeur et de l'âme.
Kokoro est un magnifique roman sur l'enfance, empli de nostalgie, c'est le livre des regrets de ce qui aurait pu être et n'a pas été.
Delphine Roux manie la plume comme une japonaise avec la poésie qui pour moi fait tout le charme de cette littérature.




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Kokoro est une minuscule oeuvre qui parle de coeur et d'âme soeur. [Kokoro] c'est les battements de ton [coeur], mais c'est aussi les reflets de mon [esprit]. Et vice-versa, recto-verso, ainsi ton esprit est relié à mon coeur, comme une dépendance orchestrée par un doudou ou une poupée vaudou.

Koichi et Seki ont vécu une partie de leur enfance avec leur grand-mère, suite au décès de leurs parents brûlés par les flammes de la passion et d'un théâtre. Depuis ce drame, Koichi s'enferme dans sa solitude, Seki s'éloigne de son humeur joyeuse. Les années passent, Seki coupent les liens, la grand-mère est internée en maison de retraite, et Koichi végète dans sa solitude.

Ce petit volume digne des plus beaux moments des éditions Picquier se présente comme un abécédaire où à partir d'un mot, une pensée de Koichi s'élève. Il va ainsi parler de son enfance, de ses souvenirs, de sa grand-mère ou de sa soeur. de son courage ou de ses peurs. de ses peines, de ses souhaits, de ses envies. de sa vie, tout simplement. Une vie de coeur et d'esprit. [Kokoro].
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Il y a des histoires comme celle-ci qui laisse des traces exquises en nous. Une remontée dans le temps qui nous emmène sur les rivages des souvenirs d'une enfance meurtrie. L'histoire simple d'une fratrie à travers le regard d'un jeune homme, Koichi, le narrateur. Inséparables, les liens qui les unissaient paraissent indéfectibles. Seki est une soeur aimante et dévouée. Pourtant, quand un drame survient brusquement dans cette famille, pour se protéger, elle met son coeur en hiver quant à Koichi, il reste indifférent au monde qui l'entoure.

« Doucement elle m'a déshabillé, a tenté de me rassurer, de me caresser là où elle savait donner du plaisir à ceux qui la payaient. Mais rien ne s'est passé. Malgré sa bonne volonté. Mon sexe restait mou, j'étais comme anesthésié, le corps dans cette chambre, l'esprit je ne sais où. »

Mais parfois à trop vouloir se protéger, derrière les boucliers de silence se cachent des douleurs qui gangrènent le corps. Des blessures qui assassinent l'esprit. Koichi comprend alors le rôle qu'il doit endosser à son tour pour panser les coeurs abimés et retisser les liens avec celle qu'il aime plus que jamais.

Je croyais qu'il n'y avait que la force tranquille d'un haïku ou d'une plume japonaise pour décrire la sensibilité avec autant de légèreté et de bienveillance. Je me trompais. Delphine Roux, auteure française, réussit à merveille ce court roman que je condamnais d'avance. Chaque phrase laisse planer cette saveur aigre-douce dont seuls, je croyais les asiatiques capables. Ses mots reflètent une douce mélancolie. Une sagesse sans faim ne laissant à notre âme qu'une note ultime de poésie.

« Parfois Seki me donnait la main comme une mère. Mes doigts pâles dans les siens, nous avancions en cadence. Ma grande soeur qui m'aimait comme une mère. Mon inséparable qui me tendait son existence, au risque de tomber ; qui m'aidait à avancer. »

[Kokoro], à la recherche d'une âme çoeur et retrouver l'envie d'une nouvelle vie.

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Kokoro de Delphine Roux fait partie des romans acheté à petit prix chez Noz. Je ne prends jamais de grand risque en achetant ce genre d'ouvrage et je tombe parfois sur de petites pépites :)
Kokoro signifie coeur en japonais. Et le coeur de ce frère et de cette soeur ont été brisés quand leurs parents sont morts...
Koichi et sa soeur Seki n'avaient que douze et quinze ans lorsque leurs parents ont disparu dans un incendie. Depuis, ils ont le coeur en hiver.
Cet événement a fait grandir la soeur, qui change de plus en plus au fur et à mesure que les années passent.
Alors que le frère, lui, a oublié de grandir. Certes il a un travail, mais pas de vie de famille, pas d'amis, il reste dans ses souvenirs et n'avance pas vraiment...
Un jour, il apprend que sa soeur va mal.. très mal...
Alors soudain, dans sa tête, un déclic se fait...
Kokoro est un très joli roman qui se passe, pour mon plus grand bonheur, au Japon. J'ai eu la chance de partir à Tokyo en mars dernier, et depuis mon retour je ne me lasse pas de lire des ouvrages, romans, s'y déroulant. J'espère d'ailleurs y retourner un jour, en attendant j'y retourne via mes lectures.
J'ai beaucoup aimé le ton de ce roman, plus précisément le ton très enfantin du narrateur qui n'est pourtant plus un petit garçon ! Il n'est pas attardé, loin de là. Toutefois le décès de ses parents l'a changé profondément et fait qu'il ne veut pas grandir. Il en est capable, comme il va le prouver. Mais avant ce déclic, il va vivoter, en travaillant dans une bibliothèque notamment. Pas un travail enrichissant, juste le minimum pour toucher un salaire. Il sort peu, il fait peu de choses...
J'ai trouvé le narrateur très touchant. Sa soeur l'est moins car elle est froide, elle aussi a changé du tout au tout mais son but à elle : réussir, en faire toujours plus quitter à en faire trop..
Les chapitres sont courts, l'auteure va à l'essentiel et ça fonctionne bien. Au début de chaque chapitre, il y a un mot en japonais et sa traduction en français.
Kokoro est vraiment un joli roman, qui m'a charmé et que je ne regrette absolument pas de m'être acheté.
Je vous le recommande sans aucune hésitation.
Je mets un très joli cinq étoiles :)
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Quel sublime petit livre... A la fois apaisant et envoutant.

[KOKORO], mot japonais signifiant le cœur et l'esprit, nous conte l'histoire de Koichi (narrateur du livre) et de sa sœur Seki, jeunes adolescents de douze et quinze ans lorsque leurs parents disparaissent dans un incendie. Si Seki se réfugie dans le travail et avance en construisant un foyer, Koichi lui se mure dans le silence et fait le choix du renoncement.

La douce mélancolie de la narration de Koichi immisce le lecteur dans son quotidien, nous permet de comprendre ses doutes, sa tristesse, mais nous donne également envie de le bouger et l'aider. La vie de Koichi s'est arrêtée, il erre dans le passé. Seule sa grand-mère trouve toujours grâce à ses yeux. Il lui rend fréquemment visite dans sa maison de retraite.

« Aux Pins bleus, il y a même des consoles vidéo. Nos ainés sont toujours de la partie, peut-on lire en gras sur le panneau d'affichage de l'entrée. Souvent cette envie de kidnapper Grand-mère, de l'emmener loin de tout ça. Cette envie qu'on regarde les vagues ensemble, qu'on marche sur le sable comme les silhouettes des images. »

Mais lorsque dans la dernière partie du livre sa sœur va mal, c'est le déclic.Tout bascule. Naturellement, Koichi prend les choses en main et tout redémarre. Le soleil ré-illumine sa vie et il renoue avec le bonheur disparu depuis si longtemps.

[KOKORO] contient à peine plus de 100 pages, composées de micro-chapitres allant de quelques lignes à 3 pages grand maximum. On y retrouve tout ce qui fait le charme d'un roman japonais.

Douceur et poésie:
« Je voudrais rapetisser, retrouver une voix claire, l'énergie, la densité d'une sève de printemps »

Tristesse et mélancolie:
« Dans ton jardin secret, n'oublie pas un carré pour les mauvaises herbes »

Mais également phrases chantantes et très visuelles:
« Sur le tas de sable du jardin, j'élaborais des cités de cailloux, dessinais des sentiers feuillus. Je créais des royaumes pour les escargots, leur aménageais des chambres nuptiales: il fallait des bébés gastéropodes. »

Le style est épuré et fluide, l'écriture simple, concise et agréable, abordable et compréhensible pour tout un chacun. L'auteur va à l'essentiel et n'encombre pas le lecteur de termes superflu. Le verbe est parfois omis.

Chaque titre de chapitre est un mot japonais avec sa traduction française illustrant parfaitement les quelques lignes qui suivent.
Tout s'enchaine avec une grande facilité, on est totalement immergé dans l'histoire malgré la lenteur assumée du récit. Quand on tourne la dernière page, on est submergé par l'émotion. On est triste que cela soit déjà terminé, même si on voit venir la morale de cette très belle petite histoire.

Vous l'aurez compris, il est difficile de passer à côté de ce texte. Lecture courte mais pas insignifiante, je vous conseille vraiment de lire ce premier roman de Delphine Roux. C'est une nouvelle pépite de cette rentrée littéraire.

4,5 / 5


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Koichi et Seki avaient respectivement douze et quinze ans lorsque leurs parents sont décédés dans un incendie. Leur grand-mère a pris le relais pour les élever.
Aujourd'hui Koichi et Seki sont adultes, au moins physiquement. D'après sa soeur, Koichi se comporte toujours comme un petit garçon, leurs relations sont difficiles : Seki évite son frère - pour mieux cicatriser ? parce qu'il lui rappelle leur traumatisme ? parce que leurs vies ont pris des trajectoires aussi différentes ? parce que la lose de son frère montre à Seki ce qu'elle aurait pu être si elle avait laissé le chagrin et la résignation prendre le dessus ?... Koichi est aux petits soins pour leur grand-mère, placée en maison de retraite, tandis que Seki, elle, ne veut/peut plus la voir...

Ce court roman d'une auteur française aux accents asiatiques m'a fait exactement le même effet qu'un haïku. Je n'ai pas la sensibilité pour apprécier ce ton, cette forme. Avec mes gros sabots, je ne vois dans la brièveté et la légèreté du texte que vide et superficialité, où les amateurs de cet art savourent délicatesse, subtilité, poésie... Quant à la fin, eh bien c'est le genre de dénouement qui m'agace...

Mon avis est totalement à contre-courant, les autres lecteurs ont aimé, voire adoré ce petit ouvrage tout en finesse.
Lire les jolis billets de Chrisdu26 et de Letitbe, notamment :
- http://www.babelio.com/livres/Roux-Kokoro/741117/critiques/915078
- http://www.babelio.com/livres/Roux-Kokoro/741117/critiques/875193
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Un Picquier francophone, ce n'est pas courant. Je l'ai choisi pour faire le lien avec le mois belge et les lectures francophones de ces dernières semaines.

[Kokoro], cela veut dire coeur en japonais. Dans ce titre, ce coeur est enchâssé dans des crochets typographiques, comme tous les titres de chapitres constitués d'un mot japonais entre crochets et sa traduction. Je ne sais si c'est une habitude japonaise pour annoncer des traductions, en tout cas ces crochets ont pour moi une signification symbolique : ils enserrent le mot, tout comme le coeur de Koichi, le narrateur, est enserré dans les griffes du chagrin depuis le drame qui a tué ses parents. le coeur de sa soeur Seki aussi, qui semble figé dans la glace.

Avec une grande simplicité, une économie de mots qui touche au coeur, Seki raconte le deuil, la séparation d'avec la maison familiale, la dureté de Seki qui ne sourit plus et veut tout contrôler de main de fer, la grand-mère à qui il est profondément attaché et qu'il a fallu placer en maison de retraite. En dehors de son travail qui lui permet de garder la discrétion et la réserve qui sont les siennes, Koichi se plaît dans sa solitude et ne fait pas grand-chose, à part observer la nature, pneser au passé, rendre visite à sa grand-mère avec des douceurs sucrées et à son ancienne maison. Malgré la froideur de sa soeur, il a gardé une connexion particulière avec elle, qui le réveille quand il comprend qu'elle est en difficulté.

De courts chapitres, des évocations déchirantes de douceur et de chagrin, la sensibilité de Koichi, la dureté de Seki, tout est passionnant dans ce court roman. Un coup de coeur plein de délicatesse !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Koichi, le narrateur, avait douze ans et sa soeur Seki quinze lorsque leurs parents ont tragiquement trouvé la mort.

Depuis, chacun poursuit sa route et vit son deuil à sa façon. Koichi vit dans son monde,se raccroche à ses souvenirs. Seki, elle, est devenue une femme ambitieuse et carriériste.

Le roman est divisé en courts chapitres, chacun évoquant des étapes du deuil et celles de leur nouvelle vie. Tout est évoqué avec délicatesse. L'émotion se lit entre les lignes, se devine dans les souvenirs. J'ai été touchée par la personnalité de Koichi qui, sous des dehors immatures, se révèle bien plus fort qu'il n'y paraît.

On pourrait croire que cette histoire se déroulant au Japon est écrite par un auteur du cru. Erreur, la romancière est française. Je retrouve dans sa plume la subtilité d'Aki Shimazaki, auteure japonaise écrivant en français.

Une jolie découverte, un ravissement.
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Un vrai coup de coeur et une belle découverte que ce petit roman court, mais très émouvant, poétique, magnifique de part l'écriture concise et précise et l'histoire. Il est plein de douceur et de lenteur. le temps a une importance primordiale.

Tout est dit dans le 4ème de couverture. Je ne voudrais pas en dévoiler plus. Simplement, j'ai beaucoup aimé ce récit et je souhaite que beaucoup l'apprécient comme moi.

C'est le premier roman de Delphine ROUX et pour moi c'est une réussite. Il restera longtemps dans mon coeur. Une pépite !
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