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EAN : 9782809711110
128 pages
Editions Picquier (21/08/2015)
3.57/5   165 notes
Résumé :
Seki pense que j'ai l'âge mental d'un gosse de dix ans, tout au plus, qu'il faudrait que je pense à grandir, à agir en homme.
Le mot homme a peut-être été inventé pour d'autres que moi.
Il ne fait pas partie de mon dictionnaire intime.

Dans ce roman se fait entendre une voix ténue et obstinée, attentive aux mouvements subtils de la nature et des âmes.
Koichi et sa sœur Seki n’avaient que douze et quinze ans lorsque leurs parents... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
3,57

sur 165 notes
Tout est dit dans le titre. Kokoro, littéralement en japonais, le coeur et l'esprit; et dans le roman la poupée de la soeur du narrateur, un confidente d'enfant puis d'un adulte.
Un roman de l'infime, de l'intime, attentif au mouvement des âmes.
Un roman haïku qui se déguste en une heure ou à coup de petites lampées.
Chaque micro-chapitre ( quelques lignes à 3 pages, introduit par un mot japonais ) tisse le récit à la fois doux et mélancolique des retrouvailles entre un frère et une soeur qui se sont perdus l'un l'autre depuis la mort de leurs parents, lui a renoncé au monde et erre dans ses souvenirs d'enfance, elle s'est réfugiée dans la superficialité et la dureté.
Tout est juste, sensible, souvent désarmant d'humanité, parfois drôle lorsque le personnage de la grand-mère apparaît. L'écriture est concise, fluide, riche de sens, très japonaise en fait.
Un petit bonbon hors du temps qui fait du bien et console le coeur et l'esprit.
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Comment vais-je parler d'un livre qui pendant une heure m'a comblée d'un bonheur littéraire total, une heure pendant laquelle je me suis sentie hors du temps, hors de moi-même, pour ne plus penser qu'à ces lignes, qu'à ces mots d'une délicatesse absolue ?
C'est l'histoire d'un amour, d'un frère pour sa soeur.
Seki est belle, très belle, elle vit dans un quartier chic « Là où tout pousse plus vert », elle aime les belles voitures, les belles robes, se donne à fond dans le travail et la réussite sociale.
Koichi a gardé son âme d'enfant « le mot homme a peut-être été inventé pour d'autres que lui », rouler à vélo lui convient parfaitement, il travaille à la bibliothèque mais ne lit pas : »Je ne veux plus rentrer dans les histoires. La mienne, même minuscule, me suffit amplement. »
Le jour où il apprend que sa soeur va très mal, il se ressaisit et renoue avec les liens forts de son enfance, les liens du coeur et de l'âme.
Kokoro est un magnifique roman sur l'enfance, empli de nostalgie, c'est le livre des regrets de ce qui aurait pu être et n'a pas été.
Delphine Roux manie la plume comme une japonaise avec la poésie qui pour moi fait tout le charme de cette littérature.




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Kokoro est une minuscule oeuvre qui parle de coeur et d'âme soeur. [Kokoro] c'est les battements de ton [coeur], mais c'est aussi les reflets de mon [esprit]. Et vice-versa, recto-verso, ainsi ton esprit est relié à mon coeur, comme une dépendance orchestrée par un doudou ou une poupée vaudou.

Koichi et Seki ont vécu une partie de leur enfance avec leur grand-mère, suite au décès de leurs parents brûlés par les flammes de la passion et d'un théâtre. Depuis ce drame, Koichi s'enferme dans sa solitude, Seki s'éloigne de son humeur joyeuse. Les années passent, Seki coupent les liens, la grand-mère est internée en maison de retraite, et Koichi végète dans sa solitude.

Ce petit volume digne des plus beaux moments des éditions Picquier se présente comme un abécédaire où à partir d'un mot, une pensée de Koichi s'élève. Il va ainsi parler de son enfance, de ses souvenirs, de sa grand-mère ou de sa soeur. de son courage ou de ses peurs. de ses peines, de ses souhaits, de ses envies. de sa vie, tout simplement. Une vie de coeur et d'esprit. [Kokoro].
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Il y a des histoires comme celle-ci qui laisse des traces exquises en nous. Une remontée dans le temps qui nous emmène sur les rivages des souvenirs d'une enfance meurtrie. L'histoire simple d'une fratrie à travers le regard d'un jeune homme, Koichi, le narrateur. Inséparables, les liens qui les unissaient paraissent indéfectibles. Seki est une soeur aimante et dévouée. Pourtant, quand un drame survient brusquement dans cette famille, pour se protéger, elle met son coeur en hiver quant à Koichi, il reste indifférent au monde qui l'entoure.

« Doucement elle m'a déshabillé, a tenté de me rassurer, de me caresser là où elle savait donner du plaisir à ceux qui la payaient. Mais rien ne s'est passé. Malgré sa bonne volonté. Mon sexe restait mou, j'étais comme anesthésié, le corps dans cette chambre, l'esprit je ne sais où. »

Mais parfois à trop vouloir se protéger, derrière les boucliers de silence se cachent des douleurs qui gangrènent le corps. Des blessures qui assassinent l'esprit. Koichi comprend alors le rôle qu'il doit endosser à son tour pour panser les coeurs abimés et retisser les liens avec celle qu'il aime plus que jamais.

Je croyais qu'il n'y avait que la force tranquille d'un haïku ou d'une plume japonaise pour décrire la sensibilité avec autant de légèreté et de bienveillance. Je me trompais. Delphine Roux, auteure française, réussit à merveille ce court roman que je condamnais d'avance. Chaque phrase laisse planer cette saveur aigre-douce dont seuls, je croyais les asiatiques capables. Ses mots reflètent une douce mélancolie. Une sagesse sans faim ne laissant à notre âme qu'une note ultime de poésie.

« Parfois Seki me donnait la main comme une mère. Mes doigts pâles dans les siens, nous avancions en cadence. Ma grande soeur qui m'aimait comme une mère. Mon inséparable qui me tendait son existence, au risque de tomber ; qui m'aidait à avancer. »

[Kokoro], à la recherche d'une âme çoeur et retrouver l'envie d'une nouvelle vie.

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Kokoro de Delphine Roux fait partie des romans acheté à petit prix chez Noz. Je ne prends jamais de grand risque en achetant ce genre d'ouvrage et je tombe parfois sur de petites pépites :)
Kokoro signifie coeur en japonais. Et le coeur de ce frère et de cette soeur ont été brisés quand leurs parents sont morts...
Koichi et sa soeur Seki n'avaient que douze et quinze ans lorsque leurs parents ont disparu dans un incendie. Depuis, ils ont le coeur en hiver.
Cet événement a fait grandir la soeur, qui change de plus en plus au fur et à mesure que les années passent.
Alors que le frère, lui, a oublié de grandir. Certes il a un travail, mais pas de vie de famille, pas d'amis, il reste dans ses souvenirs et n'avance pas vraiment...
Un jour, il apprend que sa soeur va mal.. très mal...
Alors soudain, dans sa tête, un déclic se fait...
Kokoro est un très joli roman qui se passe, pour mon plus grand bonheur, au Japon. J'ai eu la chance de partir à Tokyo en mars dernier, et depuis mon retour je ne me lasse pas de lire des ouvrages, romans, s'y déroulant. J'espère d'ailleurs y retourner un jour, en attendant j'y retourne via mes lectures.
J'ai beaucoup aimé le ton de ce roman, plus précisément le ton très enfantin du narrateur qui n'est pourtant plus un petit garçon ! Il n'est pas attardé, loin de là. Toutefois le décès de ses parents l'a changé profondément et fait qu'il ne veut pas grandir. Il en est capable, comme il va le prouver. Mais avant ce déclic, il va vivoter, en travaillant dans une bibliothèque notamment. Pas un travail enrichissant, juste le minimum pour toucher un salaire. Il sort peu, il fait peu de choses...
J'ai trouvé le narrateur très touchant. Sa soeur l'est moins car elle est froide, elle aussi a changé du tout au tout mais son but à elle : réussir, en faire toujours plus quitter à en faire trop..
Les chapitres sont courts, l'auteure va à l'essentiel et ça fonctionne bien. Au début de chaque chapitre, il y a un mot en japonais et sa traduction en français.
Kokoro est vraiment un joli roman, qui m'a charmé et que je ne regrette absolument pas de m'être acheté.
Je vous le recommande sans aucune hésitation.
Je mets un très joli cinq étoiles :)
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
[omocha, jouet]

Mon salon est un terrain de souvenirs.
Sur les étagères, le canapé, la table basse, cohabitent train électrique, kokeshis anciennes, boîtes à musique, peluches.
Ces jouets sont ceux du passé, je n’en ai acheté aucun.
Ils m’appartenaient, appartenaient à ma sœur, à mes parents.
Tous gardent trace de récits oniriques, de doigts enfiévrés, de corps en mouvement. J’ai tout gardé. Seki voulait tout jeter. J’ai tout gardé.
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Page 9
Yoka – temps libre
Je ne remplis guère mon temps vacant.
Le plus souvent, j’observe le monde en proximité. Je n’agis pas sur lui, n’essaie pas de le modifier. Pas l’envie, la volonté de ça. Je laisse aller. Un ballottement infime, un doux roulis. Gentil bercement quotidien, de gauche à droite, sur l’assise qui m’accueille. Et puis je sais que d’autres se chargeront des affaires du monde. Que d’autres y trouveront des passions. Autant leur faire plaisir donc. Je n’ai jamais été égoïste.
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[negai, vœu le plus cher]

Un jour, alors que nous allions pique-niquer pour fêter Hanami, grand-mère m’offrit un Daruma. Suivant la tradition, je dessinai en noir une première pupille sur cette figure de papier mâché et fis le vœu de voir à nouveau sur le visage de ma grande sœur le sourire plein d’Okame.

Le Daruma est aujourd’hui sur ma table de nuit. Toujours malvoyant.

Mon souhait s’est perdu dans le vent des cyclones et les ondées d’orage.
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[warabi, fougère]

Parfois, en pensée, une femme à l’allure botticellienne s’invite dans mon lit. Je me vois alors lui caressant le sexe, les seins, l’ondulé de ses cheveux d’ambre. Je lui raconte l’école en bas. La nuit dans l’école en bas, Les murs aux poèmes, aux dessins assoupis.
Je lui dis mon corps qui se tend pour elle. Ses beaux yeux vert fougère, son odeur de sauge, ses ongles comme de petits coquillages polis.
Et elle fond ma bienheureuse, dans le chaud obscur de ma couche.
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[chikara, force]

Il a gelé cette nuit.
L’étang du jardin public est une glace dépolie sous laquelle résistent des algues. Sous laquelle fraient peut-être des carpes plus fortes que le froid. J’aime à le croire en cet après-midi de semaine sans enfants jouant sur le tas de sable.
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Vidéo de Delphine Roux
A l'occasion de la parution de son album L'AMIE EN BOIS D'ÉRABLE, illustré par Pascale Moteki, Delphine Roux revient sur l'origine de cette histoire et ses intentions d'autrice.
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