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3,63

sur 477 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me suis laissé tenter par ce roman à la médiathèque il y a déjà un mois. C'est un titre qui est passé assez inaperçu je trouve, peut-être à cause de sa couverture que je ne trouve pas très attrayante. Il a néanmoins été primé par le Grand Prix de l'imaginaire en 2021 dans la catégorie Roman Francophone ce qui a de quoi rendre assez curieux quand même je trouve.

Le roman est court, 147 pages. Une plume agréable au vocabulaire riche. Une histoire qui se laisse peu à peu dévoiler. On se situe ici sur un récit post-apocalyptique, un virus transmis par les oiseaux aurait balayé la quasi-totalité d'humanité, on suit une petite famille dans une sorte de huis clos au sein d'un sanctuaire, une zone montagneuse, boisée où s'est réfugié une famille.

L'aspect post-apo n'est pas vraiment mis en avant, ne le lisez pas pour cela, non ici il ne s'agit que d'un arrière-plan, au premier plan c'est cette famille qui est mise en avant et notamment le personnage de Gemma, narratrice de ce récit à la première personne du singulier. Gemma, la plus jeune de la famille, elle ne connaît que le Sanctuaire et ses limites, que son père violent mais qu'elle aime car c'est son père. A côté de ce père quelque peu tortionnaire, sa grande soeur se sent enfermée dans ce lieu qui fait office de prison tandis que leur mère est mélancolique de la vie d'avant le virus. J'ai aimé les relations entre les personnages de plus en plus mal à l'aise par ce père au comportement si problématique et touché par la relation entre les deux soeurs qui se soutiennent.

Un jour, la vie de Gemma va basculer, elle va dépasser les frontières du sanctuaire, rencontrer un vieil homme au comportement violent qui m'a plusieurs fois mis mal à l'aise notamment par son comportement lubrique que j'ai trouvé de trop. Une rencontre marquante pour la jeune fille mais pâle en comparaison avec celle d'un aigle, un oiseau ! Entre peur d'un virus et fascination pour ce rapace, et culpabilité de ressentir cette fascination pour ce dernier.

Le Sanctuaire est un roman assez lent, avec de belles descriptions de la nature, une très belle plume. Une histoire avec une fin percutante. Un petit roman dont je ne regrette pas la découverte.
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La vie après la pandémie

Écrit avant le Covid-19, se second roman de Laurine Roux a un côté indéniablement prémonitoire, car le Sanctuaire met aux prise une famille réfugiée en forêt après une pandémie dévastatrice. Et pose la question de la légitimité d'un déconfinement.

C'est l'histoire d'une famille qui vit recluse dans une cabane, au coeur d'une forêt nichée dans un massif montagneux, à quelques encablures d'une mine de sel. À la suite d'une pandémie, elle a trouvé refuge là, retrouvant des réflexes ancestraux, se nourrissant de cueillettes et de chasse. C'est dans ce Sanctuaire qu'est née Gemma, la narratrice de ce roman. Avec sa soeur June, elle est soumise à un entrainement de type commando par son père, à la fois pour l'aguerrir et lui donner les armes pour survivre. S'il est le seul à pouvoir franchir les limites de leur territoire, il n'est pas le seul à pouvoir raconter le monde d'avant. Sa femme écrivait des romans. Et, si elle ne dispose plus de papier pour écrire, elle n'a pas vraiment arrêté. Elle parle. «Sa voix coule. June et moi nous asseyons à ses pieds, attendons que le flot nous emporte. Les mots tombent en courbes ou en angles droits. Les lignes parallèles deviennent des rues qu'elle goudronne en répétant, noir, noir comme le dessus d'un gâteau brûlé, avec cet arôme d'huile de cade, et grâce à ces lignes elle construit des lotissements les soirs d'août, quand le sucre des tilleuls se mêle au macadam. Sa voix installe des bancs sous les catalpas, y dispose des familles qui se promènent main dans la main.»
Tout bascule le jour où, avec leur père, les deux filles croisent un aigle. Comme les oiseaux sont susceptibles de transporter la maladie, il faut les tuer et les brûler. Mais la flèche de Gemma n'atteint que l'aile du rapace. Sur la piste de l'animal, elle va quitter le périmètre autorisé, sans se rendre compte qu'elle est suivie par un vieil homme qui va l'assommer. Quand elle se réveille, elle se retrouve dans une grotte en compagnie de l'aigle et de son agresseur qui lui promet la vie sauve, ainsi qu'à sa famille, si elle promet de ne pas révéler son existence. Un lourd secret qui la perturbe beaucoup. «L'avertissement de l'homme n'en finit plus de rôder sous mon crâne. Il sait où nous habitons. Si je parle, il nous saignera tous.»
Mais la curiosité est trop forte et cette loi d'Airain édictée par son père vacille. le vieil homme vit avec les oiseaux et n'est pas malade. Elle veut en avoir le coeur net. Aussi décide-t-elle de profiter du départ de son père en expédition pour tenter de retrouver l'oiseleur.
On pourrait voir dans ce second roman de Laurine Roux, après le délicieux Une immense sensation de calme, l'idée de coller à l'actualité et de peindre un monde post-pandémie très noir, mais il s'agit bien davantage d'un roman d'initiation. Quand Gemma à ses premières règles, elle découvre que le monde de l'enfance et de l'innocence s'achève pour elle. Que le monde est plus complexe, plus vaste, plus violent aussi qu'elle ne l'imaginait jusque-là.
Elle comprend alors cette phrase de sa mère, qui éprouvait devant les toiles de Monet «ce trouble irrésolu, nacré, qui laisse penser qu'un autre monde est possible». Mais avant de le découvrir, il lui faudra franchir un rite de passage que je vous laisse découvrir, car la fin du livre est tout simplement époustouflante !


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le Sanctuaire. Un écrin de verdure. Un lieu magique.
Y vivent un Papa, une Maman et leurs filles Gemma et June.
La nature les entoure, les protège, les nourrit.
Gemma est la petite sauvage de la famille, elle n'a pas connu le monde d'avant.

« Je bois à même la vasque, mes gencives dégoulinent. J'ai grandi ici, dans cette forêt ; ce sont les plantes et les animaux qui m'ont élevée. Je n'ai jamais eu de peluche, je n'en ai pas besoin. »

Le monde d'avant, d'avant la pandémie. le virus transmis par les oiseaux a muté, il tue.

Une ode à la nature sauvage, au pouvoir des mots, des histoires qui bercent l'enfance, à l'amour d'une mère, d'un père. Un amour immense. Fou.
Le Sanctuaire est un conte poétique, initiatique, poignant et cruel sur la liberté, l'emprise, la détermination. La fin est surprenante et un titre qui donne tout son sens au roman.
Un univers singulier. Un livre très marquant !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Difficile de chroniquer le Sanctuaire sans trop en dire, sans me laisser influencer par tant de chroniques déjà lues, mais aussi sans m'affranchir du délicieux souvenir de l'échange d'hier avec Laurine Roux, lors d'un Vleel puissant et passionné.

Certains y ont vu une dystopie ; d'autres une étonnante analogie avec la pandémie actuelle ; et quelques-uns enfin un récit post apocalyptique… Tout cela est tout à fait exact selon la lecture faite de ce livre dont les interprétations peuvent être plurielles.

Mais plutôt que de tenter de placer le Sanctuaire dans un genre introuvable (et pourquoi vouloir toujours classer les livres ?), je préfère d'abord me souvenir de ces magnifiques bouffées de nature salvatrice respirées pendant ces courtes mais intenses 150 pages : un souffle d'air, un vol de rapace, une plante inconnue mais guérisseuse, un sentier à flanc de montagne, une caverne secrète où tout bascule, le souffle que l'on retient pour ne pas rompre l'équilibre fragile du spectacle sauvage et naturel que l'on contemple… Une nature résiliente quand le chaos frappe le monde.

Je préfère ensuite saluer cette approche subtile d'une famille complexe, dont les personnages – le père, Alexandra la mère (qui a bien un prénom…), June et Gemma les deux filles – continuent à me questionner après ma lecture. Une famille où l'amour s'exprime constamment, sous toutes ses formes et même les plus excessives quand il est confronté à une forme de pression mentale permanente qui plane sur le Sanctuaire.

Et enfin dire combien l'écriture de Laurine Roux est délicate et apaisante, sans jamais sombrer dans la facilité. Bienveillante avec tous ses personnages, elle l'est tout autant avec les animaux qui colonisent son récit, avec une mention spéciale pour l'aigle qui veille, défend, alerte et sauve. Et surtout communique… Heureux celles et ceux dont les rapaces vivent au-dessus de leur maison, et qui savent leur parler !
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Le sanctuaire, c'est le lieu où se sont réfugiés Gemma et sa famille suite a un terrible virus qui a décimé une bonne partie de la population. Ils y vivent seuls (de crainte de contamination) de chasse et de cueillette. Seul le père se rend parfois à la ville pour y récupérer des provisions. Mais, un jour, Gemma fait une étrange rencontre qui va bouleverser sa perception du monde telle que racontée par ses parents, et la vie de ses proches.
Il y a un peu du roman de Sandrine Collette Et toujours les forêts dans ce récit court et incisif. Comme dans ce dernier, il y est question de survie, de nature mais aussi et surtout de relations familiales. La plume est gracieuse, à hauteur de la jeune héroïne.
Une réussite.
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****

Au sanctuaire, un lieu isolé au milieu des bois, Gemma vit avec sa soeur et ses parents. Un virus transmis par les volatiles aurait décimé toute la population. Il a donc fallu s'adapter... Si Gemma se fond dans son environnement, c'est un peu plus difficile pour June, sa soeur, et Alexandra, sa mère, qui toutes deux se remémorent leur vie d'avant... le père au contraire, veut tirer un trait sur le passé et faire de ses filles des guerrières...

Après Une immense sensation de calme, Laurine Roux nous entraine une fois encore dans les étendues de terres, de forêts, au creux des grottes et des montagnes.
En suivant les traces de Gemma, on sent toute la puissance de cette nature qui entoure la famille, leur isolement, leur force aussi.
Chacun s'adapte à sa façon, avec courage. Parfois, la solitude et la nostalgie prennent le pas sur un présent rythmé par les saisons. Une chanson, un souvenir, une histoire... La voix d'Alexandra berce ses filles entre passé et présent, entre le monde d'avant et cette cabane qui les abrite aujourd'hui.

Mais quand le doute s'immisce dans le quotidien de Gemma, tout vacille. Et si son père ne disait pas tout ? Et si les frontières du sanctuaire pouvaient être dépassées ? Et si la vie n'était pas que celle qu'on lui imposait ?
Dans les yeux de ce grand aigle, Gemma y voit la liberté... Et elle ira jusqu'au bout. Malgré le père, sa violence et ses certitudes.

Laurine Roux nous enchante et nous glace. Avec une écriture poétique, sensuelle et parfaitement maitrisée, elle nous questionne sur l'amour qui étouffe, qui enferme, et cette nature qui libère... Gloria !
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Ce roman est-il une dystopie ? Un post-apocalypse ?

Au départ, ça y ressemble, ça en a la couleur, le goût mais lorsque je suis arrivée à la fin, j'ai compris que ce roman se situait au-delà des étiquettes, au-delà des genres.

Vous le comprendrez lorsque vous l'aurez lu et d'après vos interprétations à vous. Selon mes déductions, c'est plus puissant que du post-apo, je dirais même plus : c'est encore pire, encore plus glaçant.

Un père, son épouse et ses deux filles vivent dans les montagnes après une pandémie qui a éliminé une partie de la population suite à un virus transmis par des oiseaux. Alors, quand la petite famille en voit un, c'est l'élimination directe et passage au lance-flamme, rien de moins.

Ce récit de survie dans la nature m'a emporté loin dans les airs car l'auteure a réussi à décrire la Nature, sa puissance, son souffle prodigieux, donnant la sensation que je me trouvais dans les forêts, dans ces montagnes.

La Nature ne fait pas de cadeau et nos survivalistes doivent sans cesse rester sur le qui-vive, être entraîné, ne jamais louper leur gibier s'ils ne veulent pas mourir de faim. le père est intransigeant et mène la vie dure à ses filles.

Mais c'est aussi un père aimant, protecteur. Trop aimant ? Oui, sans aucun doute… Jusqu'où pourrait-il aller pour protéger ses filles, sa famille, leur sanctuaire ?

Oserais-je une analogie ? Oui, j'ose… le père m'a fait penser à ces dictateurs qui empêchent leurs concitoyens de quitter le pays car ils ne veulent pas qu'ils voient ce qu'il y a ailleurs.

Ce roman m'a emporté là où je ne m'y attendais pas, me taclant violemment à certains moments. L'auteure fait évoluer intelligemment ses personnages, certains remettant en question l'ordre établit, se rebellant, d'autres campant sur leurs positions. J'étais en terres inconnues et je me suis laissée porter par le récit et la belle plume de l'auteur.

Alors que j'ai du mal avec des romans sans dialogues, ici, pas de soucis, car ce style va comme un gant à ce genre de huis-clos où les actions sont plus importantes que les discours.

Lui aussi est un roman court, très court, mais pas besoin d'en ajouter, tout est dit dans ces pages, même l'indicible.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un huit clos familial dans une cabane dans la montagne suite à une pandémie. Une écriture vive qui nous tient en haleine
L'auteure trace le contour de personnages multiples et complexes puis les colore d'une palette claire obscure. Je me suis également littéralement laissé bercer par sa plume et ses contes.
Ce roman m'a emporté là où je ne m'y attendais pas. L'auteure fait évoluer intelligemment ses personnages, certains remettant en question l'ordre établit, se rebellant, d'autres campant sur leurs positions.
Avec sa plume Laurine Roux nous conte une bien belle histoire.
Merci aux 68 premières fois et aux Éditions du Sonneur de m'avoir permis de découvrir ce roman et cette auteure.
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Le deuxième roman de Laurine Roux "Le sanctuaire" est plutôt réussi parce qu'il y a un univers, certes assez sombre, et surtout une intensité qui monte crescendo.
C'est l'histoire d'une famille qui a fui une vallée ravagée par une pandémie pour trouver refuge dans la montagne. C'est la plus jeune des deux filles, Gemma, née dans le sanctuaire il y a une dizaine d'années, qui raconte leur vie.
Le père, autant protecteur qu'autoritaire, a façonné un monde à sa mesure quand un virus a détruit le sien. Il cherche à éradiquer les oiseaux vecteurs de la pandémie alors que la mère vit avec une certaine nostalgie du passé disparu.
Chacun doit tenir son rôle et Gemma est chasseuse. Elle part seule dans la forêt avec son arc pour tuer des animaux afin de nourrir la famille. Conditionnée physiquement et mentalement, elle le fait avec une grande maîtrise.
Un jour, elle va transgresser les règles un peu par hasard et rencontrer un vieil homme qui protège des rapaces dont un aigle magnifique. Cet homme libidineux l'impressionne mais il devient son lien avec les oiseaux et le monde inconnu en dehors du sanctuaire. Impossible donc d'en parler à son père qui part régulièrement dans la vallée pour récupérer des biens indispensables à leur survie. D'ailleurs, au cours de ces rapines, on retrouve certaines idées de "La route" de Cormac McCarthy, en étant loin de l'égaler car on est dans un registre différent, plus proche du conte pour Laurine Roux. Précisons qu'il y a une géographie des lieux dont la description est une ode à la nature.
On peut dire aussi que le sujet est sensible en ce moment et il n'était pas facile à traiter sans lasser.


Challenge Plumes féminines 2021
Challenge Riquiqui 2021
Challenge Multi-défis 2021
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Coup de coeur ❤

Sanctuaire, nom masculin. Définition : En anthropologie religieuse, un sanctuaire est généralement un édifice ou lieu rendu ou devenu sacré, par son association au Divin ou Transcendant. le terme désigne donc un site sacré. 

Dans cette histoire, le sanctuaire est un lieu délimité par les arbres dont les frontières ne doivent pas être traversées. le sanctuaire ici, c'est un lieu de survie où vivent Gemma, sa soeur son père et sa mère. Vivre reclus dans la montagne pour échapper aux oiseaux c'est leur quotidien. Ces volatiles couverts de plume seraient responsables de l'extinction de l'humanité… ou presque. 

Une éducation « à la dure », un entraînement quasi militaire, l'apprentissage de la vie en autarcie, la chasse… Voilà le quotidien de Gemma et sa soeur, imposé par leur père. 

La mère quant à elle écrit, chantonne, raconte encore et toujours la vie passée, dans un murmure de folie douce nostalgique. 

Mais tout va basculer le jour où Gemma, parti exterminer un oiseau de plus avec son père, tombera nez à nez avec un vieillard entouré de rapaces. Comment se fait-il que ce vieil homme soit encore en vie ? 

Cet ermite se révèlera lubrique mais il va malgré tout permettre à Gemma de nouer une amitié forte avec un aigle. Un personnage ambivalent qui ne m'a pas permise de le mettre dans une case de « gentil » ou « méchant ». 

Un récit court mais dense. Une violence sous-jacente. Une nostalgie omniprésente. Un huit clos oppressant. Une nature ubiquiste. Un sujet maîtrisé. Une écriture immersive.
Voilà ce qui vous attend entre ces pages. 

Une très belle découverte de l'auteure que je compte bien continuer avec son roman « une immense sensation de calme » qui vient de rejoindre ma bibliothèque.
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