Le bonheur a les yeux fermés pour écouter sa source.
On envie leur beauté
Elles sont pourtant mortes
Les feuilles d'érable rouges
Les écrivains sont une espèce curieuse dont l'activité consiste à se donner et à donner à leurs semblables de petits bonheurs en décrivant avec la plus minutieuse exactitude de grands malheurs.
En même temps qu'ils sont avec nous, les chats sont ailleurs. Ils nous donnent des nouvelles de nous-même; de la façon dont notre affectivité fonctionne, et nous donnent des nouvelles, plus difficiles à déchiffrer, de l'autre vie, de la part de nuit et de profondeur primordiale de notre existence.
A en juger par ce qu’ils font de la vie mortelle, la plupart des vivants ne semblent pas encore mûrs pour une vie éternelle.
[…] du premier cri au dernier soupir, l’homme est un souffle pensant.
Comme, depuis longtemps, plus personne ne me raconte d'histoires avant que je m'endorme, je me les raconte à moi-même. Quand elles sont réussies, je m'endors avant la fin, que je ne connaîtrai jamais.
Octobre cette année, c'est un été de surcroît, plus beau qu'un vrai été parce qu'il est plus doux et que, chaque matin avant d'ouvrir les yeux, on a peur du temps gris, de découvrir un ciel très bas. Une lumière jaune, le soleil rappelé à l'ordre des saisons, aux bourrasques chargées de balayer l'été et de faire entrer la saison pluvieuse, le temps du matin noir et des portes fermées.
Le téléphone à dix heures. La voix d'Odette. Simone Signoret est morte.
Une seconde, j'espère avoir mal entendu. "Simone Signoret est morte". Non. J'ai bien entendu.
Simone est morte. Je ne sais plus dans quel mess de quel "press camp" cela se passait. Je cherche le nom de cet Américain qui m'a dit un matin, en buvant notre café sur fond de bombardement pas si éloigné que ça : "L'ennui, à la guerre, quand on s'y fait des amis c'est qu'ensuite il faut aller à leur enterrement". La vie en ceci (et sur d'autres points d'ailleurs) ressemble à la guerre.
L’Histoire : ce qui se passa entre le Bang et ma Bombe.