Un petit livre en passe de devenir mon livre de chevet ...
Une petite cinquantaine de pages qui se lisent simplement, au détour d'un petit moment de pause dans nos vies trépidantes. Il est bien rare que je relise un ouvrage, et celui-ci en fait partie.
Une sorte de bouée à laquelle j'ai tendance à m'accrocher, vers laquelle j'aime à revenir, comme un temps de respiration et d'espérance ...
J'admets volontiers que mon introduction à ce billet est un peu ... Exagérée peut-être ? Et pourtant ... Ce "dialogue" entre Mgr Olivier Leborgne, évêque d'Amiens, et @
François Ruffin, député France Insoumise de la Somme, est vivifiant à bien des égards.
Il souffre bien sûr du défaut de ce type d'ouvrage. le terme de dialogue est un peu excessif, puisque le livre n'est que la retranscription des réponses faites par ces deux hommes publics aux questions posées sur la spiritualité, la foi, la politique, l'engagement dans la cité, et tant d'autres thèmes que je ne saurais tous les énumérer ici. C'est d'ailleurs le second écueil de cet ouvrage, ou plus exactement son côté très frustrant ! J'aurais tant aimé que cet échange soit plus long, plus étoffé, que chacun puisse, en temps réel, réagir aux propos de l'autre ...
Reste que cet opuscule revêt pour moi un caractère essentiel. D'une part parce que mon histoire personnelle, du point de vue de mes croyances politiques et religieuses, me rapprochent des idées défendues, évoquées par Mgr Leborgne et
François Ruffin. La "bonne soeur rouge" à l'origine de leur rencontre est une de mes tantes ... Les chiens ne font pas des chats, selon l'expression consacrée ... D'autre part parce que ce dialogue, même en partie fictif, est porteur d'espérance et d'humanité, de foi en l'homme. Parce que ces lignes, tout autant qu'elles dressent un constat parfois terrible - et surtout terriblement lucide, par exemple sur les ravages de l'ultra libéralisme ou de l'individualisme à outrance - portent en elles une invitation à se battre, à s'investir, chacun à son niveau, avec ses moyens, et au-delà de toute considération partisane. Symboliquement, cette invitation, ces mots, sont ceux d'un athée revendiqué (c'est du moins comme çela que je le ressens) et d'un prélat de l'Eglise catholique. J'ai parfois ressenti durant cette lecture un même sens de l'engagement, un même appel à une forme de résistance que dans le petit opus de
Stéphane Hessel, "
Indignez-vous".
De la parole aux actes ... le pas est parfois bien grand, mais nul doute que je me replongerai de nouveau dans ces pages pour y puiser une foi en l'homme et en ses justes et légitimes combats sans cesse renouvelée.