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3,71

sur 1490 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Généralement peu attirée par les romans d'anticipation j'ai été très agréablement surprise à la lecture du livre de Jean-Christophe Rufin. Globalia est un livre « nécessaire » qui pousse à la réflexion et est « malheureusement » bien trop d'actualité... Je conseille ce roman à toutes celles et ceux qui pensent encore que les récits d'anticipation ne peuvent être « bien écrit » et ne restent destinés qu'aux plus jeunes lecteurs.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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"Globalia" est un roman moderne et visionnaire qui dresse le portrait d'une société soi-disant démocratique, mais protectrice à l'excès qui a enfermé ses habitants dans une sorte d'énorme bulle où tout est parfaitement calculé, contrôlé, vérifié...
Dans cette société régit par un seul état, on parle l'anglobal et on emploie le globar pour payer.
Mais la prospérité apparente du lieu où l'expression de chacun est favorisée, cache en réalité un régime totalitaire qui surveille chacun étroitement par l'intermédiaire de la "Protection sociale", une sorte d'armée secrète visant à faire respecter l'ordre et qui n'hésite pas à faire de vos proches, vos pires ennemis et espions...
Des fêtes factices et obligatoires sont créées pour satisfaire le besoin de s'amuser, chacun sait tout sur tout le monde, les informations fausses circulent et les habitants sont abrutis par des écrans géants qui se trouvent à peu près partout. On a le droit de vivre très vieux car tout est fait pour que la vieillesse n'existe pas et les habitants sont obligés d'avoir recours à la chirurgie esthétique et autres actions pour rester éternellement jeunes. Bien sûr, dans un monde clos où la mort n'existe pas, les naissances sont rigoureusement contrôlées.
Ah oui ! J'oubliais : le papier et les stylos s'achètent au rayon jouets...car on écrit plus du tout puisque tout est informatisé.
Les politiques sont pourtant élus par le peuple, mais il y a tellement d'élections que les gens ne se dérangent plus pour voter.
Alors on fabrique de toute pièce des stimulants, on fait exploser des bombes et on invente un ennemi qui n'existe pas pour faire peur aux gens et les abêtir un peu plus.
C'est là dans Globalia que vivent Baïkal et Kate. Ils sont amoureux et leur rêve est d'aller voir de l'autre côté de la bulle, de quitter ces paysages factices, cet air artificiel et cette météo toujours trop prévisible.
Alors lors d'une randonnée organisée, ils passent la barrière de verre...
Baïkal, toujours rebelle depuis son enfance veut découvrir ce qu'on leur cache.
Car en dehors des parois de verre, il y a des gens qui vivent : ce sont les non-zones, des êtres misérables, plus ou moins organisés dont certains survivent uniquement grâce à la mafia locale.
Mais très vite, la zone extérieure étant protégée par de nombreuses caméras de surveillance, les deux jeunes gens sont arrêtés, séparés et ramenés à Globalia.
C'est alors qu'un dénommé Ron Altman propose à Baïkal de lui rendre sa liberté s'il accepte de retourner à l'extérieur, lui faisant croire qu'il a une mission spéciale à lui confier. En fait, à son insu, il va le faire passer pour un terroriste...
Baïkal devient alors l'ennemi public numéro 1. le voilà obligé de rester sur place, loin de Kate, au milieu de ces êtres qu'il ne connaît pas mais qui vivent en toute liberté hors de Globalia...

Un livre fort qui au delà des personnages et de l'histoire, nous rappelle quel est le prix à payer pour vivre dans un monde sécurisé.
L'écriture de Jean-Christophe Rufin est très agréable et d'une grande richesse...
Beaucoup de pistes de réflexion sont mises en avant dans ce roman et vous y penserez longtemps...

Lire mon avis complet sur mon blog...

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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De monsieur Rufin, j'avais lu « La salamandre » que j'avais reçu comme un coup de poing dans l'estomac.

Lorsque j'ai trouvé Globalia à la bibliothèque, j'ai hésité, j'avais l'impression de l'avoir déjà lu.
En effet, au fur et à mesure de ma lecture, j'ai retrouvé des éléments connus.
Ma première lecture ne m'avait guère impressionnée, je n'avais d'ailleurs pas pris la peine de rédiger un compte-rendu.

Au fil de cette seconde lecture, j'ai surtout été fascinée par les éléments politiques, sociologues : certains traits de la société Globalienne sont présents dans notre société mondialisée et l'évolution de nos sociétés n'est pas sans m'effrayer.
Dans le récit, l'auteur force le trait jusqu'à la caricature, doit-il cependant le forcer beaucoup ?

Mes impressions de 1ere lecture semblaient fades ; lors de cette seconde lecture, je confirme que les ressorts de l'intrigue ne sont pas toujours bien ficelés.

Par contre en me centrant sur la psychologie des acteurs et des groupes d'acteurs, leurs stratégies, les caractéristiques sociétales, l'ouvrage est passionnant et en même temps quelque peu angoissant car les dérives de nos sociétés s'y reflètent et ne laissent pas augurer du meilleur pour demain.

Je ne regrette pas cette seconde lecture, j'e l'ai appréciée, c'est sans doute l'aspect analyse sociétale qui m'a le plus captivée.

Le nom de Rufin s'ajoute à mes auteurs à lire aussi bien en romanesque qu'en essai.
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Hors Zone SF ?

On ne va pas tourner autour du pot : c'est un bon ouvrage. M. Rufin a inventé une ambiance, des personnages, une culture pleine de trouvailles qui font sourire ou donnent le frisson, ou les deux. Bref on passe un bon moment.
Mais comme l'un des autres commentateurs, je m'insurge en effet sur la non appartenance affichée de ce roman à de la SF. Car si Globalia n'est pas de la SF, qu'est-ce ?
2 options sur cette prise de position de M. Rufin :
- Soit M. Rufin n'assume pas sa part de SF, hélas trop souvent assimilée à de la sous-littérature et planquée dans les rayons les plus mal éclairés et poussiéreux des bibliothèques,
- Soit il profite de sa notoriété d'auteur de littérature dite "normale" et il sème le ver de la SF dans les rayons "normaux" des bibliothèques, avec l'espoir de créer des addictions...
Je me plais à penser non sans malice, que certains responsables de bibliothèques vont peut-être malgré tout reléguer ce roman dans leur (non)zone SF.

Je lui laisse le bénéfice du doute. Avec mes remerciements pour cet agréable roman.

Alors, faut-il le lire ?
Oui. Je recommande. Parfait pour les vacances, c'est un bon cocktail de réflexion (on y va molo quand même), de détente et d'humour. En le refermant, vous allez trouver notre monde et votre vie plutôt chouette et libre (?...)
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Première lecture à vie pour de moi de Monsieur Rufin !!! Et j'ai ADORÉ !!! Je suis une fan de roman d'anticipation. Je l'avais depuis très longtemps, trop longtemps sur ma liste ce bouquin. Il m'aura quelques jours de congé pour me décider à le lire.... et je m'en mords les doigts. J'aurais du le lire bien plus tôt !!!! Une fois amorcé, ce bouquin est un véritable tourne-page. Impossible de le lâcher. Je l'ai lu en une journée, malgré ces quelques 500 pages. Une histoire bien menée, qui en mets en scène des personnages qui ne courent pas les rues : la démocratie, les droits civiques, les devoirs citoyens, les responsabilités étatiques, le contrôle et le pouvoir des gouvernements. Ça fout les jetons tout ça. Et ça nous fait poser des questions. Avec tout ce qui se passe dans le monde aujourd'hui, j'ai vu cette lecture comme nécessaire. Vraiment, à se mettre sous la main. Ne serait-ce que pour s'en servir comme modèle.... à éviter !
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Voici une relecture.
Et c'est étrange, d'avoir cette impression de découvrir un autre livre.
Je l'ai lu il y a une 10aine d'années, et ce qui m'avait alors marqué était l'aspect Globalisation et donc uniformisation. Mais je n'avais pas du tout intégré la partie "nouvel ennemi" et la relégation dans en dehors de la civilisation d'une partie de la population.
Et c'est justement ce qui m'a sauté aux yeux cette fois ci.
Et j'avais également oublié la référence à Walden. Ce fut d'autant plus "amusant" de la redécouvrir alors que je suis justement en train d'en écouter l'audiobook.
Bref, ce fut un bon moment de relecture facile.
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Voilà pourquoi je ne suis pas Charlie, pourquoi je ne l'ai pas été, pour quoi je me garderai le plus possible de l'être jamais ! Et dans ce beau cortège panurgien dont la plupart n'avaient jamais lu ni un Hara-Kiri, ni un Charlie Hebdo, je n'aurais pas voulu être présent avec un T-shirt affirmant de face JE NE SUIS PAS CHARLIE et arborant de dos, pour rester dans l'esprit du journal, un magnifique pénis tendu à la verticale en guise de doigt d'honneur et en-dessous INTERDIT D' INTERDIRE. Je me serais fait huer, injurier, molester, jeter à la Seine ou dans le meilleur des cas dans un fourgon cellulaire. Au nom de quoi ? Au nom de cette belle liberté ! Dans une totale unanimité démocratique : "SALAUD LE PEUPLE AURA TA PEAU" ! Tout cela parce que j'aurais voulu défendre, adversaire que je suis des dérives du système, à la manière de Charlie Hebdo, la liberté d'expression.

Dans Globalia démocratie mondiale à pleine maturité n'existent ni Hara-Kiri, ni Charlie Hebdo, ni aucun autre journal à tendance satirique, ni presse contestataire, ni ni ! L'Histoire n'existe plus, elle a été abolie, les livres aussi, tout cela n'a plus cours ; des écrans diffusent en permanence et massivement des recommandations, du sport et ... les dernières infos sur les attentats terroristes venus de l'extérieur. Mais ... que l'on vit confortablement surprotégé dans de grands dômes en plastiques sous un contrôle permanent y compris de la température et du climat, et puis longtemps, longtemps, long... avec une fête annuelle différente chaque jour. LOL Participation socialement obligée, sous peine de stage psychologique de réinsertion : la démocratie globalienne c'est la dictature du plus grand nombre ! Du moins le plus grand nombre le croit : c'est donc forcément vrai !

"Vivre vieux, mourir jeune !" moyennant des transplantations d'organes régulières l'allongement de la vie accroît les besoins et la demande sécuritaire mais n'est qu'une phase temporaire. Oui l'objectif ultime, mortalité zéro et son corollaire impitoyable natalité zéro, est en vue, le tout au profit d'un groupe très restreint de super riches qui ont concentré tout le contrôle de l'économie dans leurs mains. Globalia c'est demain, sauf si c'est déjà aujourd'hui ! A lire absolument, à lire car prophétique, à lire même s'il est déjà trop tard (*).

En plus c'est bien écrit et je me demande si Jean-Christophe Rufin ne deviendrait soudain un ours mal léché. En tout cas j'ai adoré la plupart de ses coups de griffes bien distribués. Un livre qui demande de prolonger la réflexion et de méditer sur ce sujet grave. Et pourquoi ne pas relire et méditer aussi la fable de la Fontaine : le loup et le chien ? Comme quoi se référer à l' Histoire ...


(*) "Réalité augmentée, big data, nano-technologies, clonage, transgenisme, exo-squelettes, robots androïdes, transhumanisme, émergence de post-humains, transcendance de l'intelligence artificielle, université de la singularité... autant de nouveautés qui vont révolutionner le futur, autant de bonnes raisons, me semble-t-il, pour lire ou relire ce roman sous un autre éclairage." Citation extraite de la critique par Krout de L'enfant des lumières de Françoise Chandernagor.
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Un joli roman futuriste.
J'ai eu ce livre à lire dans le cadre du bac. Un livre qui change de mes habitudes littéraires mais j'ai tout de même été aspirée par le concept d'une telle société. Une société où tout est contrôlée même les ennemis (si toutefois il y en a). Globalia sera-t-elle notre futur? En effet, nous faisons face à des humains qui ne vivent que pour consommer. A la recherche de liberté, Baïkal, le personnage principal, pourrait bien s'attirer l'attention de personnes puissantes. Et c'est ainsi que l'histoire débute, avec un personnage qui en veut plus, toujours plus.
L'auteur a une plume limpide, j'ai vraiment apprécié le style d'écriture, avec des descriptions qui sont bien dosées.
Seul bémol: la fin. Je trouve qu'elle aurait pu être un peu plus travaillée.

Même si vous n'avez pas l'habitude de lire ce genre de livres, je vous conseille tout de même de le lire, après tout, il faut parfois explorer de nouvelles terre;)
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très bien
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Roman de haut vol. Les personnages principaux sont convaincants. le principal antagoniste est subtil et ambigu, ce qui sert régulièrement une intrigue ficelée d'une main de maître. La séparation entre le monde protégé et contrôlé de Globalia et les non-zones est nettement marquée et rappelle (désagréablement) le monde d'aujourd'hui. A la lecture de Jean-Christophe Rufin, on prend conscience des dérives auxquelles notre société risque fort d'aboutir dans un futur pas si lointain que ça... Une telle prise de conscience vaut bien la peine de parcourir les quelque 400 pages qui composent "Globalia". La fin est un peu décevante, mais à la décharge de Rufin, je dirai que c'est fréquemment le cas dans les bons livres.
Volume à ouvrir sans hésiter !
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