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3,74

sur 926 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les livres d'Histoire retiendront la date du 11 septembre 2001 comme le commencement d'une longue guerre d'un genre nouveau, opposant les forces obscurantistes se réclamant de l'islam radical et les pays occidentaux.
Depuis lors la pieuvre extrémiste dirige ponctuellement ses attaques suicidaires contre les pays qu'elle considère mécréants. Dotée de moyens financiers considérables provenant de trafics en tout genre, elle s'est implantée dans les endroits du monde où les conditions de vie sont les plus extrêmes, l'Afrique notamment.

Une grande partie du roman “Katiba” se situe dans la partie occidentale du Sahel : de la capitale mauritanienne Nouakchott au désert du Ténéré dans le nord du Niger en passant par le centre du Mali et l'extrême sud de l'Algérie.
Cette vaste étendue semi-aride se confond avec le monde des Touaregs au nomadisme déclinant. Du fait de son relief, propice au camouflage de petits groupes mobiles, cette zone géographique est devenue ces dernières années le terrain de prédilection des cellules terroristes d'Al-Qaïda au Maghreg islamique (Aqmi), ces petites unités combattantes aussi appelées katibas.

Alternativement le lecteur est convié dans un lieu infiniment moins poussiéreux, à l'ambiance nettement plus feutrée : le Quai d'Orsay. Ce haut lieu de la diplomatie française est la cible d'une opération djihadiste minutieusement planifiée par le chef d'une katiba sahélienne au charisme irrésistible : Kader Bel Kader.

Le projet d'attentat vise un ministre arabe de passage à Paris et nécessite pour sa réalisation le concours de Jasmine, une fonctionnaire du Quai d'Orsay de nationalité franco-algérienne.
Au tout début de l'intrigue, alors que cette jolie trentenaire atterrit à Nouakchott, elle sait pertinemment que ses moindres faits et gestes sont observés scrupuleusement par les services secrets d'horizons les plus divers, et pourtant elle n'en a cure…

Ce roman de Jean-Christophe Rufin, paru en 2010, est un thriller parfaitement orchestré, d'une incroyable intensité dramatique.
Un puzzle diabolique, fait de pièces éparses réparties dans différents pays, petit à petit se met en place tout en gardant suffisamment de zones d'ombre pour captiver le lecteur jusqu'à l'épilogue haletant au possible.

La prose de l'écrivain est un régal ; voici un petit aperçu de son style, de son aisance à introduire un personnage :
“C'était un de ces grands vieillards du désert qui forcent le respect. Les marques de ce qu'ils ont enduré, le miracle de leur longévité, la sagesse que leur ont conférée des années de privation et de solitude, tout contribue à faire d'eux des reliques vénérables. Il est impossible de leur prêter la moindre intention hostile. Les épreuves paraissent les avoir délivrés de toute énergie pour commettre le mal.”

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Voilà un livre qu'il est sympa !
Du suspens , des rebondissements, une bonne étude géopolitique , et une écriture certes sobre mais non dénuée de beauté. Bienvenue dans la littérature qui ne se la pète pas, qui distrait tout en restant de qualité.
Dans le Sahara, les Katiba , regroupement de Djihadistes, se multiplient et occupent l'espace sans se faire repérer. Kader, une des leader a d'autres ambitions que le racket local. Il compte user de ses relations avec Jasmine, employée au Quai d'Orsay, qu'il a connue en Mauritanie et aidée par le passé. Parallèlement une agence privée est mise sur le coup et Dimitri , beau gosse qui a la particularité d'être médecin , est chargé de surveiller la ténébreuse Jasmine.

Voilà pour la trame. Vu comme ça , cela ne vend pas du rêve, cela semble un peu convenu. mais ça , c'est juste parce que c'est moi qui vous le raconte.
Monsieur Ruffin fait cela avec talent, exposant sa science sans nous en abrutir . Il nous livre un roman foisonnant, expliquant relativement bien le fonctionnements des groupes armés du Sahara et nous livrant une vision attachante de la Mauritanie.
Un très bon moment de détente.

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En passant par Nouakchott, un roman de terrorisme et d'agences de renseignements internationales.

Dans le désert de Mauritanie, une « katiba », un camp d'entraînement pour un groupe d'islamistes, des luttes de pouvoirs entre différentes factions du mouvement terroriste.

Une Française qui a séjourné à Nouadhibou en Mauritanie avec son mari diplomate, et qui travaille maintenant à Paris, au service du protocole qui accueille des dirigeants étrangers.

Une agence de renseignements privée a reçu une information au sujet d'un attentat en préparation et envoie des enquêteurs sur le terrain.

Ce sont les ingrédients principaux d'un roman qui tient du thriller et du commentaire social, avec le dépaysement de paysages lointains.

Je n'irai probablement jamais à Nouakchott, mais grâce à la magie de la littérature, un peu de la Mauritanie est entré dans ma carte mentale.
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Katiba est un roman d'espionnage de haute volée, conforme aux schémas habituels du genre : une belle espionne, un bel espion, chargés par leurs officines respectives de se rencontrer et surveiller mutuellement. Mais derrière cette façade du roman d'action, et de l'action, rassurez-vous, il y en a en veux-tu-en-voilà, se cache une étude très poussée des ressorts de la géopolitique, mêlant intérêts économiques des grandes puissances, prétentions territoriales et essor du djihadisme, ainsi qu'une fine analyse psychologique de ce qui meut les individus lorsqu'ils sont à la recherche de leur identité. Les protagonistes principaux, Dimitri et Jasmine, auxquels se joint Kader, constituent un trio auquel il est difficile de ne pas s'intéresser, pour ne pas dire s'identifier, tant leurs défauts et qualités, malgré leurs outrances, sont ceux que tout un chacun porte en soi. J'ai particulièrement apprécié la façon dont l'islam "combattant" est vu "de l'intérieur" et non pas diabolisé selon les canons des médias occidentaux. Un roman d'espionnage "intelligent", mêlant l'expérience personnelle de l'auteur et des témoignages dignes de confiance, comme expliqué dans l'excellente postface de l'auteur, sans que cela nuise jamais à l'efficacité du récit, que l'on dévore du début à la fin…
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Un bon thriller rondement mené avec des proposés mauvais qui, peut-être, sont des bons, un mauvais qui se nomme terrorisme, une agence de « recherche » privée américaine dont les bureaux sont installés dans les Ardennes Belges, cette agence qui reste sous la houlette de la CIA, un gentil prince saoudien en visite sous les ors de la République et un attentat qui, bien que déjoué par l'agence, ira presque jusqu'au bout. Et Dim, le gentil médecin, un peu espion mais surtout fort amoureux de Jasmine….He bien, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture un peu abracadantesque….
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Jean Christophe Rufin nous prévient, l'histoire qu'il nous raconte n'est qu'une fiction, mais une fiction aux accents de vérités.
le terrorisme islamiste, ça existe.
Des fous de Dieu aspirant à un paradis peuplé de mille vierges, ça existe.
Des fanatiques assoiffés de pouvoir et suant la haine de l'Occident par tous leurs pores, prêts à toutes les exactions - des avions projetés contre des immeubles aux USA, un camion fou à Nice qui fonce sur la foule, des attentats dans les métros, ici ou là, et tant d'autres opérations meurtrières,- ça existe.
Des agences de renseignement troubles aux motivations complexes, ça existe sûrement aussi, même si elles ne font pas la une des journaux.
Et des individus tiraillés entre deux cultures, ça existe aussi chez nous.
Avec tous ces éléments Jean Christophe Rufin nous a concocté un formidable roman qui nous tient en haleine du début à la fin, en distillant une bonne dose d'angoisse.
Charly Hebdo, le Bataclan… on y pense en tournant les pages.
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Voilà un livre qu'il est bien.
Oserais je le comparer à un Tom Clancy français? Allez oui, j'ose.
Parce que l'intrigue est bien ficelée tout du long. On en apprend un peu plus tout du long, on est surpris parfois par les événements. le passé de diplomate de l'auteur donne une profondeur à son récit, selon ses propos en postface. Et il est vrai que l'on se prend à suivre les protagonistes dans ce jeu d'échec grandeur nature où les pièces blanches et noires meurent vraiment en fonction des décisions de ceux qui jouent la partie. Une partie où seul le résultat compte, quel qu'en soit le prix. Merci au généreux donateur qui a mis ce livre entre mes mains. :)
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Dans Jean Christophe Rufin j'aime tout, enfin si je peux dire. Je trouve que l'homme est hyper intéressant, j'aime ce qu'il a à raconter et j'aime son style d'écriture
Lorsque je lis un policier ou un thriller, ce qui n'est pas mon style favori, je n'ai pas la démarche de chercher la trame de l'histoire, au contraire je me laisse porter par l'aventure. Je me suis donc laissée porter par Katiba, entre le désert et le Quai d'Orsay.
Pas de déception pour ce bouquin que je vais conserver dans ma bibliothèque parmi les autres romans de l'auteur.

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Au Sahara, l'assassinat de quatre touristes occidentaux par al-Qaida met en alerte les services de renseignement de Washington aux Emirats, d'Alger à Paris. Leur intérêt se porte bientôt sur une femme : Jasmine, une fonctionnaire apparemment sans histoire du Quai d'Orsay, qui semble être au coeur d'une opération de grande envergure.
Avec Katiba, Rufin nous entraîne sur les terres africaines. Cette Afrique qui nous fascine, ce continent le plus peuplé du monde, le plus jeune aussi ! Avec Katiba on voit comment l'Afrique du Nord déborde grandement sur l'Afrique Noire. Comment ici les clans dirigent la vie quotidienne, Comment les religions, la religion divisent plus qu'elles ne rapprochent les peuples.
Une Katiba c'est un camp de combattants islamistes installé dans le Sahara. C'est à la fois une cache (souvent des armes et des vivres) et un relais, un lieu où l'on prie, où l'on négocie et tue. Ce repère invisible en avion ou par satellite est le plus souvent enterré.
La katiba correspondant généralement à un bataillon ou à une compagnie) est le nom utilisé en français pour une unité ou un camp de combattants lors de différents conflits en Afrique du Nord ou dans le Sahel.
Wikipédia nous apprend que pendant la guerre d'Algérie, il s'agit d'une unité de base de l'ALN (branche armée du FLN), équivalent d'une compagnie légère, qui peut atteindre cent hommes, ou la section, d'une trentaine d'hommes. L'action offensive exige de la katiba qu'elle se déplace clandestinement, et rapidement, d'un point à un autre, aussi éloignés que possible. L'unité de l'ALN pratique l'effet de surprise. Les marches se font, pour une bonne part, de nuit.
Le terme a depuis été repris par les mouvements insurrectionnels maghrébins, notamment islamistes, durant la guerre civile algérienne, en Libye (katiba de Tripoli) et ensuite dans le Sahel par AQMI.
Avec Katiba Jean-Christophe Rufin nous entraîne dans un monde aux prises avec les nouvelles dérives totalitaires du XXIe siècle.
Bien avant tout le monde Rufin nous parlait d'AQMI. Des ravages que cette organisation terroriste islamique faisait subir aux populations locales. Mais aussi sur leurs intentions de porter préjudice à tout ce qui touche de près ou de loin aux intérêts occidentaux en Afrique.
Katiba la réalité qui remonte à la surface, c'est la réalité qui vous saute à la gueule, la réalité qui rattrape la fiction.
Mais attention Katiba n'ai pas un essai sur AQMi, non c'est belle est bien un grand roman d'espionnage, un roman d'aventure. Et l'on retrouve dans les personnages de Rufin tout le souffle romanesque qu'on lui connait. C'est aussi un texte plein d'émotions.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Non, Katiba n'est pas le nom de l'héroïne. le terme désigne en fait un camp de combattants islamistes en Afrique du Nord. Me voici donc plongée dans le désert saharien entre le sud-algérien et le nord de la Mauritanie. Mais aussi dans les salons dorées du Quai d'Orsay.

Un roman foisonnant et dépaysant, car même les américains s'en mèlent, sans oublier une nouvelle agence de renseignement sud-africaine.

Voici donc un roman d'espionnage auquel j'ai tout compris, chose assez rare pour être soulignée. Un espionnage "à la française" dans lequel il est question de la délicate place de l'Algérie, ainsi que du terrorisme islamique.

J'avais lu, il y a quelques années, "Globalia" du même auteur, roman d'anticipation dont j'avais trouvé la fin un peu légère. Rien de tel dans ce dernier roman de l'auteur. le suspens est maîtrisé du début à la fin et va crescendo, les personnages crédibles de bout en bout, et les paysage magnifiquement bien décrits.

Bref, j'ai été conquise par cette histoire de préparation d'un acte terroriste.

L'image que je retiendrai :

Celle du désert du Sahara, si vaste que les trafiques en tout genre y pullulent : armes, hommes, drogues...
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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