La Grande Guerre vient de se terminer. Les prisons sont vides des soldats qu'elles enfermaient, et les rares hommes encore vivants ont regagné leur patrie. Pourtant, dans cette petite ville du Berry, la prison est encore peuplée : un gardien, un soldat, et dehors, un chien qui aboie. L'animal s'arrête enfin quand le juge militaire débute l'instruction qu'on vient de lui confier.
Morlac n'est pas une gueule cassée, mais comme tout un chacun envoyé au front, ses séquelles sont internes. Paysan, il a quitté ses terres pour creuser des tranchées et labourer des corps de coups mortels. Lantier du Grez, son juge, est un homme que sa condition sociale a conduit à diriger ses si peu semblables. La voix de Jaurès s'était tue, et la lutte des classes avait continué : le peuple n'était pas allé par hasard au carnage.
Mais alors, ce bon chien, qui a suivi Morlac durant toute sa guerre, qu'attend-il ? Il avait un collier, mais ce n'est pas ce qui lui a conféré sa fidélité à son drôle de maître. C'est un roman sur l'amitié qui ne se dit pas, un roman de la terre.
Paru dans Blake 63
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