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3,89

sur 3058 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un prisonnier.
Un juge.
Un chien.

Ce dernier aboie mais la caravane ne passe pas pour autant.

On ne sait pas quel méfait à commis le prisonnier et on ne le découvrira qu'à la toute fin. J'ai aimé cette manière astucieuse de garder le secret.
Une plume qui va à l'essentiel. Peut-être trop car je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages. Non, je mens, le chien Guillaume, m'a beaucoup touché. Mais c'est sûrement parce que je me suis imaginé mon shih tzu, Kenzo, sur le champ de bataille … Même si Kenzo ne bataille que pour me réveiller pour sa balade matinale. Non, pardon, je ne suis pas là pour raconter ma vie …

Du coup, je ressors un peu déçu. Un bon livre, court, bien écrit mais qui ne m'a pas bouleversé outre mesure. Je devais avoir trop d'attentes.

Allez, Kenzo vous embrasse quand même ! ;-)
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Ce court roman publié en 2014 est un bel hommage de Rufin aux poilus -de toute nation- de la grande guerre. Il raconte avec justesse la naïveté patriote de jeunes gars des campagnes abandonnant à leurs épouses le soin des champs et des bêtes, l'enfer des tranchées et des combats à la baïonnette, la courante incurie des états-majors, ne sachant souvent opposer à l'acier que des barricades de chair humaine.

Rufin montre avec brio et sans insister comment la révolution soviétique s'est nourrie de cette souffrance. Parce qu'elle a aussi laissé des traces sur la psychologie de la France de 1919 auss , certaines passages évoquent aussi irrésistiblement Joyeux Noël, ou le Voyage au bout de la Nuit.

En outre, ces riches références n'empêchent pas Jean-Christophe Rufin de construire les ressorts de son roman autour de sa propre expérience, comme il le fait souvent. Ainsi le mystérieux collier rouge est-il issu d'un réel fait divers, raconté par un camarade de Rufin à propos de son grand-père.

Cela rend plus intime le récit, et fait passer le contexte historique au second plan derrière une intrigue quasi-policière, un suspense que l'écrivain voyageur entretient parfaitement, distillant méthodiquement au lecteur les pièces du puzzle.

Pour autant, je dois avouer qu'il m'aura manqué dans cette lecture un élément essentiel : l'émotion ! Malgré l'excellent film de 2018 avec François Cluzet -visionné après la lecture, et très fidèle à l'ambiance du livre, malgré quelques libertés sur la fin-, je ne partage donc pas l'enthousiasme de beaucoup de lecteurs.

La première raison en est probablement que mes précédentes lectures de Rufin avaient placé la barre très haut : ses talents de conteur et son rythme de reporter m'avaient fait dévorer ses grands romans d'aventure que sont l'Abyssin et Sauver Ispahan. Dans le Collier Rouge, son expérience du voyage ne sert que peu.

Il s'agit au contraire dans "l'affaire du collier" de conter un lent interrogatoire, sous la chaleur de l'été écrasant la campagne française, de créer une ambiance lourde et dépressive, qui embaume les personnages; marqués par leurs souffrances passées... et d'en faire ressortir auprès du lecteur contemporain le contraste dérisoire avec la raison du procès.

Autre frustration personnelle, elle aussi probablement voulue par l'auteur, qui sort avec ce livre de sa "zone de confort" : point de personnages romanesques, aux émotions fortes et aux actes héroïques. Bien au contraire, Valentine, Lantier ou Morlac, tous héros de roman en puissance, apparaissent au final comme des éclopés de la vie, luttant pour retrouver une raison d'avancer malgré les souffrances subies. On est bien en 1919, et c'est donc à raison que Rufin rompt avec son style habituel, par fidélité à la trame et au contexte de son roman.

De même -et cela est en partie détourné dans le film-, le rapport de Morlac à Guillaume -le chien- est empreint de réalisme : bien sûr le chien, véritable héros de chair -mais aussi anti-héros symbolique du fanatisme patriote-du roman -et je ne dirai pas pourquoi pour limiter le spoil- suscite la sympathie du lecteur, mais il ne reste qu'un cabot dans cette société paysanne d'après guerre, à l'heure où la vie humaine elle-même a été ramenée à si peu de choses...

Il en est de même de la plupart des émotions et des rapports humains filtrant des dialogues entre les personnages : chacun masque ses blessures, dans une pudeur et une dureté qui génèrent la tension dramatique et font la trame du récit.

Pour finir, j'ai regretté l'énergie joyeuse et l'enthousiasme à laquelle M. Rufin m'a habitué, mais je comprends et respecte sa démarche, et le projet d'écriture. le Collier Rouge est donc un roman remarquable de cohérence dans le message qu'il passe, dans l'expression et la narration. Mais pour ma part j'ai été plus touché par d'autres romans d'après Guerre. Quant à l'histoire du chien, il me semble que sa capacité à faire pleurer dans les chaumières devant ses qualités magnifiques, est un contresens par rapport à l intention de l'auteur, réflexion sur l'homme plus que sur l'animal, entre engagement et pacifisme.
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Quoi qu'il écrive, Rufin est et restera un excellent auteur. Il est tout à fait normal de ne pas atteindre à chaque fois les sommets de l'art. Cette image devrait lui plaire, lui qui affectionne l'alpinisme.

Il raconte ici une histoire simple dans laquelle le suspense n'en est pas vraiment un mais il s'agit d'une histoire vraie, ce qui incite à l'indulgence et suscite d'autant plus l'intérêt. Bien que teintée d'amertume, elle est dans le fond assez cocasse. Elle en devient vers la fin presque trop légère.

Voici un livre au style très lisse, propre, poli comme un galet et qui tient largement dans ses 150 pages. C'est une bonne distraction qui nous plonge dans l'ambiance caniculaire de ce premier été d'après-guerre.
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Roman bouleversant sur l'après guerre et la conscience des hommes , de certains hommes, sur la folie que fut celle-ci, sur l'éveil au pacifisme. Rufin signe là une roman humaniste qui rend hommage aux femmes, aux livres ainsi qu'aux chiens, animaux qui, ne l'oublions pas, ont payé un fort tribu pendant cette première guerre mondiale. Guillaume, ce chien, quasi-héros de ce livre, est la clef du mystère que nous découvrons à la toute fin. le juge militaire et le jeune prisonnier n'en sont que les éléments secondaires qui transcendent la volonté de l'auteur de montrer combien l'humanité peut se trouver dans chaque être, chaque animal, chaque acte de bravoure ou de bravade.
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Au gré des alliances et des inimitiés, la guerre quelle qu'elle soit, rompt les serments passés. Seul un animal est capable de fidélité sans rémission, au risque de mettre à mal les incohérences humaines; C'est ainsi que Guillaume, compagnon à quatre pattes du détenu Morlac aboie à s'en laisser mourir devant la prison qui abrite celui qu'il s'est choisi pour maître, à la vie, à la mort.

Tout le problème, pour le lecteur est de savoir ce qui a mené le héros d'un jour à comparaître devant la justice militaire. C'est le (léger ) suspens du roman. Et c'est peu à peu que se mettent en place les éléments du puzzle : le rôle de chacun dans l'histoire, qui peut sembler peu équivoque mais qui intrigue tout de même le commandant en charge de l'enquête; les apparences peuvent cacher parfois une logique tortueuse.

Jean- Christophe Ruffin nous a habitué à des scénario plus complexes et plus construits. Ce court roman est très vite assimilé au risque de ne laisser qu'une trace superficielle et éphémère dans les mémoires de lecteurs, déjà bien saturées d'histoire de guerre.

C'est néanmoins un moment agréable de lecture, bien écrit, mais sans originalité

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Longtemps sur la liste d'attente de la médiathèque pour ce livre, je m'aperçois qu'il y a maintenant déjà plus de 100 critiques et qu'il n'y a plus grand chose à ajouter. Monsieur Rufin sait écrire et raconter une histoire émouvante, sobre, et qui sonne juste. le timing marketing a été parfaitement respecté avec une sortie pile dans les commémorations de 1914. Bref un excellent produit. Si bon que mon fonds contestataire ne peut s'empêcher de sourire à son côté "résistant de la dernière heure", cette critique de l'armée et de cette guerre arrivant bien après l'extinction des passions par l'histoire. Mais le produit a déjà été testé et approuvé par 364 babéliotes. Vous pouvez l'acheter, le rapport qualité prix est satisfaisant, même pour à peine 150 pages.
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Un juge doit décider d'un sort d'un héros de la guerre de 14 qui a provoqué un scandale. C'est sa dernière affaire avant la retraite et il souhaite trouver des circonstances pour libérer l'ancien soldat. Mais contre toute attente ce dernier souhaite être déclarer coupable...

Récit à deux voix qu'accompagne le choeur formé par les gémissements du chien. Entre culpabilité et héroïsme, la frontière est très mince et c'est la guerre elle-même qui est mis en cause dans cette enquête qui va avant tout révéler le désespoir du soldat face à une guerre incompréhensible. Un livre bien construit mais qui apporte une vision très XXIème siècle de la guerre...
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« le Collier rouge » Un livre de Jean-Christophe Rufin (Français, né en 1952)(160 pages) ed. Gallimard 02/02/2014

Jacques Morlac, Un poilu héros de guerre est retenu prisonnier à la campagne dans l'attente de son procès. Il dort sur son lieu d'affectation dans de mauvaises conditions (paillasse). L'enthousiasme de Guillaume, le chien voisin fidèle, qui aboie sa peine d'avoir perdu son maître jour et nuit, va le rabibocher avec la vie.
Les deux vont devenir bons copains.

Certains personnages ne comprennent pas le rôle du chien de compagnie. Pour eux, un chien, ça sert à chasser ou à garder les moutons… Je ne comprends pas toutes les questions qu'on pose à Jacques à propos de Guillaume.

Je n'ai pas trop aimé le style, c'était long.
L'auteur est très gentil, mais né en 1952, on peut comprendre que nous n'ayons pas les même préoccupations.
Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Face à face - presque un huis clos - entre un juge militaire, aristocrate représentant la grande muette, et un héros de guerre, un paysan ayant commis par la suite un acte de transgression pour lequel le militaire doit rendre ses conclusions. Au gré du roman, en repoussant le moment de la révélation de l'objet de l'incarcération, Jean Christophe Rufin convoque évènements et souvenirs qui vont permettre lentement de reconstitiuer le puzzle : celui d'un homme broyé dans une guerre qui n'a pas de sens, malmené, perdant ses illusions. J'ai apprécié ce court roman, l'originalité de l'histoire (inspirée d'une histoire vraie), l'évolution des personnages : le juge, d'une rectitude toute militaire qui à force de persuasion et de patience finira par établir la vérité et révéler son humanité, le prisonnier enfermé dans son mutisme qui se laisse apprivoiser pour enfin faire face à ses propres contradictions, le tout relaté dans un style sobre .
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Je suppose que vous connaissez cette histoire d'un chien nommé Hachiko qui est allé tous les soirs attendre son maitre à la gare de Tokyo alors que ce dernier était décédé depuis dix ans. La fidélité des chiens force parfois l'admiration. Il en est de même pour celui de ce roman.
Dans ce récit, tiré d'une histoire vraie, Morlac, un paysan héros médaillé de la guerre de 14 va en prison pour avoir fait scandale, il est même l'unique prisonnier. On ignore la nature du scandale jusque dans les dernières pages du livre ce qui suscite la curiosité du lecteur. Son chien a élu domicile près de la prison et aboie jour et nuit qu'on lui rende son maitre.
Le juge Lantier doit rendre son rapport et interroge Morlac sur les raisons de ce scandale afin de décider de son sort. Ce serait bien que la justice soit clémente avec lui compte tenu de ses faits d'armes. Mais Morlac n'en a que faire et assume ses actes, il est même prêt à perdre la vie.
Derrière les actes de bravoure ou de courage peuvent quelquefois se cacher des motivations profondes qui nous échappent…
Je n'ai pas éprouvé une grande sympathie pour les personnages humains. Par contre j'ai craqué pour Guillaume le chien.

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