En tous cas, si j'ai appris une chose avec les Russes, c'est qu'il ne faut chercher à comprendre ce qu'ils font. Ils sont tombés directement de la lune dans ces steppes.
Ils n'allaient pas jusqu'à penser que le bonheur ne les rendrait point heureux.
C'est une de ces journées que l'on a hâte de voir finir, puante de présages indéchiffrables et probablement funestes.
...à mesure qu'ils s'enfonçaient dans les profondeurs, la lourde paupière du ciel s'entrouvait sur un nouveau jour.
Une longue pratique de l'Orient lui avait enseigné une politesse toute de forme qui n'entamait en rien sa liberté d'allure et de pensée.
Si le mendiant ne voyait pas de beurre dans ses rêves, il mourrait de faim.
Ils cheminaient comme on vit : sans concevoir d'arrêt, ni de but, même pas de fin. Peut-être se seraient-ils persuadés qu'ils étaient déjà morts tout à fait si Jean-Baptiste, un soir, ne leur avait rappelé ce proverbe qu'un Abbysin lui avait autrefois confié : "Si le mendiant ne voyait pas de beurre dans ses rêves, il mourrait de faim."
La bataille fut longue et confuse...Il se vérifia une fois de plus à cette occasion que la guerre n'est décidément pas morale.
A tous ceux qui fixent à l'homme les limites de la vie, ce groupe étonnant venait infliger un troublant démenti, comme un signe d'intelligence adressé par des complices d'une rive à l'autre de la mort. (...)
Or ce n'étaient ni cette force, ni cette royauté, ni ces dieux qui avaient permis à ces hommes de survivre à travers les siècles, mais la grandeur de leurs rêves, la beauté de leur imagination et la puissance de leur art.
On voyait qu'il était la proie d'une de ces terreurs sans objet rationnel mais violente comme une tempête et qui déracine toutes les constructions de l'esprit, une véritable terreur sacrée.