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Orienté par le parfum subtil et suave des rosiers , Jean-Baptiste Poncet arrive dans la ville voluptueuse et mystérieuse d'Ispahan , surnommée " le Paradis le plus Haut " .

L'auteur l'annonce à la fin du roman L'Abyssin : " Alix et lui chevauchèrent jusqu'à Palmyre et , traversant tout le désert, atteignirent les marais de l'Euphrate . "

Il reprend sa profession , avec tellement de foi et de talent , qu'il devient le médecin des gens importants : marchands , diplomates , même les imams le réclament ; il ne néglige jamais le peuple qui le vénère .
Il s'enrichit avec les années , et , s'offre un vaste domaine près de la Mosquée Bleue , qu'il embellit par un énorme jardin médicinal où s'acclimatent les graines emportées lors de leur voyage .
Sa bien-aimée le seconde à merveille en cultivant des buissons de " Pompons des Princes " à la couleur tendrement rosée et à la saveur sucrée .
Le plus joli des bouquets est le fruit de leur amour , leur fille , dénommée Saba en souvenir de l'Abyssinie .
" Saba était rousse , d'un roux sans vergogne , qui claironnait sa couleur et en déclinait toutes les nuances . Tirées en queue-de-cheval , ces flammes rouges encadraient le visage de Saba comme une colère . "
L'ombre qui s'attache aux pas de l'adolescente , c'est George , jouvenceau gauche , timide , à l'allure déglinguée mais son éternel chevalier servant ; il a été adopté par les parents de la belle .

Tout leur sourit et pourtant Jean-baptiste est habité par la nostalgie de ses journées d'antan , quand il voyageait sur les routes accidentées et perfides qui l'ont conduit vers l'Abyssinie .
La chance l'avait toujours aidé mais son art de guérir également .
il pense régulièrement au Negus , mais surtout à Juremi et à Françoise , ses compagnons et complices de toutes les situations ; ils lui manquent tant .

A force d'évoquer un passé d'aventures , le diable et son train arrive enfin .
Il est convoqué par le nazir qui a fait emprisonner un homme , qui n'est pas un homme , dont seul un docteur peut discerner le sexe , donc lui , le meilleur .
D'ailleurs le captif prétend le connaître car il le nomme .
Qui mieux qu'une étrangère pouvait se déguiser malgré le risque encouru ?

Françoise !

" Dans la plénitude de la maturité , il retrouvait soudain une exaltation de jeunesse . Françoise était revenue . Elle était prisonnière , en danger , condamnée peut-être .
Et Juremy , vivant , perdu quelque part , avait besoin de son aide . Il fallait les secourir . "

Il ne doute de rien lorsqu'il part en sauveur sur les routes incertaines de l'Afghanistan et de la Russie , en compagnie de George et d'un Mongol rusé bourlingueur , serviteur de Françoise .
La route est longue et semée de périls .
Reviendra-t-il vers les siens qui subissent une ville assiégée par les Afghans , juste après leur départ .
" Eux ! Les barbares ! La Mort ! "

L'auteur a choisi la période la plus prospère de Ispahan " Ispahan la beauté , Ispahan la tendresse , Ispahan la sensualité et le raffinement , comme une jeunesse amoureuse , comme une heureuse enfant . "
Capitale de l'Iran des Séférides , elle devient la métropole des arts et des sciences islamiques jusqu'au siège des Afghans en 1722 ; ils détruisent la ville et l'envoient dans l'oubli la désolation .
Cependant malgré les thèmes graves de la guerre , de la mort et de la fin d'un règne , il nous raconte la magie des lieux par ses historiettes savoureuses ,épicées de gags .
Grâce à la richesse de ses mots qui chantent ,il enchante , enflamme l'imaginaire , le coeur et la passion , avec cette cette ironie presque sérieuse qui le caractérise .

Par ces paroles , il résume très bien sa façon de nous conter L Histoire et ses méandres :
" La vérité ! coupa le nazir . L'air tout à fait indigné . Croyez-vous un instant que je m'en soucie ? Rien n'est plus fade , plus décevant , en un mot plus inutile . Voyez-vous , Poncet , la vérité n'est pas pour les hommes . Quand même ils prétendent la découvrir ou la préserver , elle ne leur appartient jamais . Ils ne peuvent être que son esclave . Ils la subissent , la répètent , s'en affligent et finalement s'y résignent .
Tandis qu'un mensonge ! Ah , Poncet un grand , un vrai mensonge , voilà qui fait de chacun l'égal des dieux .Nous créons des mondes pour le mensonge , nous donnons vie à ce qui n'existe pas .Sans cette faculté , il n'y aurait ni génie , ni conquête , ni religion , ni amour . "





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Sauver Ispahan, c'est d'abord et avant retrouver les héros d'un autre roman de Jean-Christophe Rufin, ceux L'Abyssin. En effet, Jean-Baptiste Poncet et Alix de Maillet, amoureux, ont tout laissé en Égypte et se sont enfuis vers l'est. Vingt ans plus tard, en aout 1721, ils sont établis dans la capitale de l'empire perse où ils vivent confortablement, entourés de leur fille naturelle Saba et d'un fils adoptif, Georges. Ils ont même leurs entrées chez le nazir, un personnage de haut rang. Partout, les médecins et les apothicaires sont en demande.

Sauver Ispahan, c'est également l'émerveillement, l'évocation de lieux, de paysages, de coutumes. Un vrai voyage dans le temps. Je me suis perdu avec les personnages dans l'animation et les dédales des cités du Moyen-Orient, près des caravansérails, des marchés aux étals attrayants. Il y a aussi la riche diversité ethnique (Persans, Afghans, Mongols, Turcs, Arméniens, Russes, sans oubliers les Francs dans leurs ambassades), les paysages montagneux du Caucase. Ces descriptions m'auront fait rêver. Encore !

Cette fois-ci, Rufin fait plonger très rapidement ses personnages dans l'intrigue et l'action. Une étrangère arrive dans les environs d'Ispahan et réclame Poncet. Une espionne ? Mais non, c'est Françoise, une vieille amie. Pour éviter tout problème en ces temps de guerre où les étrangers ne sont plus les bienvenus, l'apothicaire invente une histoire à dormir debout, une intrigue complexe de maitresse du célèbre cardinal Alberoni. Ça me semble cousu de fils blancs. Je me doute bien que l'auteur n'y recourt pas sans raison mais ça m'a semblé trop gros. La vraie raison de sa venue : retrouver son mari, Juremi, prisonnier quelque part en Russie. Ainsi, Poncet, Georges et leur guide Ali partent pour une nouvelle mission, vers le nord. Les débuts de ce voyage m'ont tenu captif. La nouveauté de ces lieux où la littérature occidentale m'a peu amené, les péripéties rocambolesques, qui alternent entre l'action et l'humour, tout me semblait propices à un bon moment de détente.

Toutefois, à partir du moment où le groupe traverse la frontière russe et chevauche vers l'est à travers la steppe, mon enthousiasme s'est atténué légèrement. C'est que le récit semblait porter essentiellement sur l'action. Je n'étais plus dans l'émerveillement devant des paysages nouveaux, des coutumes étranges (bon, peut-être un peu quand ils tombent sur des groupes de Ouzbeks). Encore plus quand les Afghans se rebellent et attaques la capitale perse. Pareillement pour Alix et Françoises, restés à Ispahan, s'enlisent dans des intrigues de palais. Même le vieux père de Maillet fait le voyage jusque là, pour des raisons autres. Je nageais à travers trop d'intrigues secondaires.

Bref, je suis content d'avoir retrouvé des personnages sympathiques et attachants (pour la plupart), des aventures excitantes et beaucoup de dépaysement, mais je reste un peu sur ma faim.
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2ème partie de mon triptyque personnel de l'été 2018 ;
après le ciel, et avant de parler de la mer, voici le soleil :

Le soleil dont le livre de Jean-Christophe Rufin nous propose la découverte est celui de l'Ispahan du XVIIIème siècle. Cette ville perse, qui est toujours un centre important en Iran, était la capitale et la perle de l'empire Safaride à cette époque. Cette dynastie née du soufisme avait connu son apogée au XVIIIème siècle, profitant de la situation géographique remarquable de sa capitale pour maintenir son indépendance et un équilibre diplomatique entre les empires moghol et turc.

Quand se déroule notre histoire, Ispahan est en déclin, mais elle est encore une oasis culturelle et artistique, perdue au milieu du désert, que sauvegarde le Zayandeh rud, une des rares grandes rivières permanentes du plateau iranien, sans lequel la ville n'existerait sans doute pas. Bien que toute l'histoire ne s'y déroule pas, tous les personnages vont et viennent autour de ce pot de confiture, et Ispahan est donc pour moi sans aucun doute le personnage principal du roman.

Cette situation particulière du héros Ispahan explique aussi sans doute que son faire-valoir, l'apothicaire Jean-Baptiste Poncet, s'y soit installé. J'avais déjà fait connaissance avec ce personnage et sa femme Alix, dans leur jeunesse (ils ont la quarantaine dans Sauver Ispahan) aventureuse relatée das l'Abyssin. Je recommande cette lecture dont le titre complet, qui le résume bien est "relation des extraordinaires voyages de Jean-Baptiste Poncet, ambassadeur du Négus auprès de sa majesté Louis XIV".

Jean-Baptiste, qui, par sa personnalité curieuse et optimiste, m'évoque Tintin le reporter, commence à s'ennuyer dans la réussite bien établie de son couple et de ses affaires. Aussi, quand il apprend que l'un de ses vieux amis est prisonnier au fin-fond de la Sibérie, il sautera sur l'occasion pour répondre à l'appel du voyage et de l'aventure, à travers le Caucase, l'Afghanistan, et jusque dans les steppes de l'Oural. Je laisse le soin au prochain lecteur d'identifier qui me fait penser au Capitaine Haddock et à Dupond et Dupont dans on entourage...

Mais la grande Histoire n'attend pas Jean-Baptiste, et celle-ci va se faire par les héroïnes. En cela sauver Jean-Christophe Rufin s'éloigne du monde viril d'Hergé. Là où l'amitié et beaucoup de chance vont sauver Jean-Baptiste du pétrin qu'il est allé chercher au bout du monde, les femmes restées au bercail à Ispahan -Alix, mais pas que...-, se trouvent confrontées à la vraie mission : sauver Ispahan, dont le destin sembler se sceller aux quatre coins du monde d'alors, depuis Paris, Rome, Istanbul, jusque dans les montagnes d'Afghanistan. A force d'intelligence et d'amour, ces femmes parviendront-elles à rapatrier leurs hommes égarés et à sauver la perle d'Ispahan ? C'est ce qu'il restera au lecteur à découvrir au long de ces 620 pages d'aventures, inspiration au voyage.

Bien que l'Abyssin ait semble-il connu plus de succès que Sauver Ispahan (qui en est donc la suite, mais les deux peuvent tout à fait se lire indépendamment), j'ai personnellement autant apprécié cette suite. L'une des différences importantes est que l'Abyssin est inspiré du récit réel de la mission de Jacques-Charles Poncet en Abyssinie, alors que Sauver Ispahan est romancé plus librement. L'environnement historique mondial est cependant justement resitué.

Le parcours de l'écrivain s'exprime de manière évidente dans ces deux romans : médecin, ancien président d'Action contre la faim et pionnier de Médecins sans Frontières, Jean-Christophe Rufin est aussi diplômé de Sciences Politiques et a fait une carrière diplomatique, notamment en Afrique, en Bosnie, en Amérique du sud.

Le succès de l'Abyssin en 1997 l'a amené à accélérer sa production littéraire depuis les années 2000. Pour moi, Rufin perpétue la tradition des Kessel, Hemingway, Cendrars, London que j'affectionne particulièrement, écrivains humanistes qui appuient leurs romans sur la richesse d'un vrai vécu. C'est aussi visiblement un être parfois éruptif -c'est lui qui le dit dans les medias !- , resté libre au-delà de ses différentes fonctions, qu'il semble avoir traversées comme un caméléon. Cela se ressent dans ses personnages et dans la vision de la vie fraîche, optimiste, solaire, qu'il propose dans ses romans. Promis, j'irai aussi voir les Mémoires de Lorenzo Da Ponte, qu'il nous recommande à ce titre.

On l'aura compris, j'ai beaucoup d'admiration pour cet homme, proche de Sylvain Tesson et amoureux de nature et de montagne. Je l'avoue, si une de mes randos m'amenait un jour, discret comme une marmotte, à l'apercevoir écrivant sous somnifères de bon matin dans son chalet de Saint-Gervais, je serais sûrement ému comme un jeune fan : ) . Pour finir, quelques coups de gueule de JC Rufin pris sur le net dans le Parisien, dont je me fais l'écho avec plaisir :

"J'aime , J'aime pas…

Les quads

C'est un instrument militaire qui a été détourné par les civils pour rendre invivables les coins de nature les plus inaccessibles. Je me trompe certainement, mais j'ai l'impression que ces engins sont généralement pilotés par des nostalgiques de Rommel qui se croient à El-Alamein. Quand on a marché cinq heures au calme, sué sur un sentier, atteint un sommet et que l'on y trouve ces machines infernales, on sent monter en soi des instincts de chasseur préhistorique...

Ceux qui écoutent de la musique dans la nature

En allant grimper dans la montagne Sainte-Victoire, j'ai croisé des promeneurs. Ils portaient une sono débitant du rock. J'aime le rock, j'aime la montagne... mais le mélange des deux est aussi immangeable que des huîtres avec du chocolat."

Fin de la 2ème partie de mon triptyque personnel de l'été "il y a le ciel, le soleil et la mer"... je terminerai prochainement par un commentaire d'Océan Mer, d'Alessandro Barrico.

Bel été 2018 !

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Comme pour les Trois Mousquetaires, nous retrouvons nos héros vingt ans après les péripéties de leurs aventures de jeunesse. Le décor à changé mais garde son charme imprégné de décadence, de corruption et d'intrigues. Les personnages se lancent à la poursuite de projets chimériques qui leur font traverser le feu et la glace, la trahison et les angoisses de la captivité.
Naturellement toutes ces épreuves seront surmontées, grâce à la fidélité et au courage, grâce aussi à des rencontres providentielles et merveilleusement improbables.
On se fiche comme d'une guigne de savoir si Ispahan sera sauvée, et d'ailleurs, comment peut on être Persan au siècle De Voltaire?
Ce roman a l'ambition de nous faire changer de perspective: l'Europe vue depuis les plaines d'Asie, L Histoire vue selon les Turcs, les Afghans et les Perses, dont la culture et la langue étaient si mal connues. Notre apothicaire s'accommode de toutes les religions et de toutes les coutumes, et porte avec élégance le cafetan et les bottes des cavaliers de la steppe. Il chevauche le chameau et l'éléphant et ne se courbe devant aucun puissant.

Esclave ou ambassadeur, médecin ou aventurier, savant ou espion, le sieur Poncet endosse tous les costumes. Et garde un coeur d'adolescent en retrouvant sa chère Alix.
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Si vous avez aimé L'Abyssin, vous adorerez "Sauver Ispahan" : après 20 ans de tranquillité, Jean-Baptiste Poncet commence à avoir la bougeotte et le voilà reparti pour de nouvelles aventures orientales, trépidantes et exotiques magnifiquement racontées par la plume de Jean-Christophe Rufin... un délice !
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Ce roman de cape et d'épée est très bien écrit, j'apprécie toujours autant le style de l'auteur, à la fois claire et imagé.
Il s'agit de la suite de "L'Abyssin" et nous en retrouvons donc tous les personnages, plus quelques nouveaux : leurs enfants et des personnages secondaires picaresques.
Nous parcourons l'Iran, l'Arménie, la Turquie, l'Ouzbékistan et l'Afghanistan avec nos anciens héros, le docteur Poncet et sa famille, Jurémi, et quelques autres. L'histoire se passe au XVIIIème siècle, le monde est différent.
L'amour est présent et triomphant, sans que ce roman soit une bluette, nous voyageons sans cesse, quoi de mieux pour me faire rêver.
J'ai terminé ce livre "sur les chapeaux de roues ou plutôt à dos d'éléphants" pour le rendre à la bibliothèque sans amende (honorable) après prolongation, comme cela m'arrive parfois.
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Voilà un bon roman d'aventure! Un peu trop long, certes, mais intéressant et captivant. Jean-Christophe Rufin, que je lis pour la première fois, maîtrise la plume et le récit. C'est bien tissé, bien construit. On devine aisément le dénouement mais qu'importe on se laisse transporter par l'histoire racontée; une histoire tirée par les cornes, parfois drôle, parfois tragique, mais qui fait son effet. Les longueurs peuvent faire l'ennui, qu'on se le dise, surtout à la fin du roman, mais le talent de l'auteur suffit à vite l'oublier. En bref et pour résumer, je conseillerais…
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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Le dépaysement assuré, les personnages hauts en couleurs, les connaissances de J.C. Rufin sur l'Orient et ses splendeurs, la truculence, parfois, de ces scènes insolites dont il a le secret, ce roman fleuve nous tient constamment en haleine.
L'auteur a habilement mêlé des personnages encore imprégnés d'obscurantisme, à d'autres qui ne jurent que par la Raison, en ce Siècle des Lumières encore balbutiant. . Ce choc des cultures ne manque pas d'intérêt, et l'Orient est le cadre idéal pour oser ces mises en perspective.
Des critiques, qui sont aussi celles de nos philosophes du XVIIIème, y sont distillées : les guerres absurdes, le fanatisme religieux, les croyances et autres superstitions, l'incompétence de certains monarques, la soumission de peuples ignorants ...
Un clin d'oeil aux grands récits d'aventures, avec des personnages qui parcourent le monde, affrontent les pires dangers, mais restent protégés par une opportune Providence : chacun trouvera sa part de rêve ou de réflexion dans ce roman historique mené avec brio.
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Sans avoir lu L'abyssin, j'ai passé un excellent moment avec Sauver Ispahan. Un moment de rêve, d'aventure, de culture et de beauté orientale. L'auteur partage avec nous une culture et un vocabulaire d'une richesse impressionnante, fascinante, envoûtante.... et je pourrai encore continuer longtemps dans les éloges! Un tout petit bémol, qui ne tient certainement qu'à moi et qui explique pourquoi je n'ai pas donné 5 étoiles: cette histoire est trop belle, positive et heureuse pour être "crédible". Mais cela n'entame en rien la qualité de ce roman que je conseille très vivement.
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J'ai choisi ce livre car j'ai récemment visité Ispahan, dont l'atmosphère et les magnifiques monuments m'ont enchanté. Je n'ai jamais lu "L'Abyssin", dont "Sauver Ispahan" est la suite. Dans ces deux romans, on trouve les mêmes personnages principaux; mais il n'y a aucun inconvénient à commencer par le second livre.
Nous sommes en 1721. Jean-Baptiste Poncet et son épouse Alix sont deux Français établis à Ispahan. Le souverain est Hussein, un chah safavide qui laisse la Perse aller vers la décadence, au moment où les belliqueux Afghans menacent son empire. le lecteur, qui va suivre notamment les nombreuses aventures de Jean-Baptiste et de ses compagnons, ne reste pas longtemps à Ispahan (et je l'ai un peu regretté). En effet, le héros est aussitôt entraîné par l'auteur dans un long et dangereux voyage qui lui fera traverser le Caucase, le Sud de la Russie et l'Asie Centrale. le livre fourmille de détails intéressants et précis sur le mode de vie des peuples que rencontre Jean-Baptiste. Manifestement, J.-C. Rufin s'est beaucoup documenté sur tout cet environnement géographique et historique, généralement méconnu; il s'en explique brièvement à la fin du volume. A côté de l'aventure principale, d'autres intrigues assez compliquées, qui impliquent d'autres protagonistes, se développent à Ispahan et ailleurs, avec des prolongements… jusqu'à Rome: certains des développements paraissent un peu tirés par les cheveux (volontairement ?). Mais, dans l'ensemble, ça marche ! Le lecteur est vite captivé par le récit, qui est pourtant fort long.
L'auteur maîtrise avec beaucoup d'habileté l'art de la narration et, en même temps, il nous ouvre l'esprit. Les personnages sont attachants et l'attrait de l'Orient me semble fascinant. Pour moi, c'est un très bon roman d'aventures, bien replacé dans son contexte historique et, à mon avis, nettement supérieur à "Rouge Brésil".
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