Quand la lumière décline est un roman au titre bien poétique qui annonce un beau programme : un roman fleuve, portrait d'une famille sur quatre générations, avec tout ce qui va avec : amour, mais aussi rancunes, regrets et secrets de famille. le tout dans un contexte politique bien compliqué, puisque le livre, qui oscille entre plusieurs dates de 1952 à 2001, retrace l'histoire de la RDA (Allemagne de l'Est). On a donc droit à un portrait du communisme et de ses failles en toile de fond.
En bref, tout pour me plaire : des secrets de famille, de l'historique, un peu de politique. Mais je suis littéralement passée à côté. Je voyais très bien au fil de ma lecture quel était l'intérêt de ce livre, dans quoi il résidait : un livre comme un témoin de cette époque si particulière, faite d'espoirs mais aussi de beaucoup de désillusions. Les différentes générations illustrent justement cette tendance ; entre les plus jeunes, plus vraiment derrière le communisme, blasés et qui cherchent espoir dans autre chose, mais aussi les parents, un peu désabusés, membres du parti sans trop savoir pourquoi, ou les plus vieux, censés représenter la fierté du régime, alors qu'ils ne sont plus que les masques d'eux-mêmes… Il y avait énormément de potentiel et l'histoire avait de quoi m'intéresser.
Mais j'ai vite été lassée… jusqu'à outrance. Les personnages sont tous plus insupportables les uns que les autres. Cela va bien avec l'esprit du roman, qui montre que quelle que soit la génération, aucune n'est plus intelligente que l'autre, et même avec des croyances politiques différentes, tout le monde fait les mêmes erreurs. Soit. Cela aurait pu être bien exploité. Mais j'ai quitté cette bande de joyeux dépressifs sans trop de regrets. Ils sont relativement prétentieux, sûrs d'eux et intolérants. Cette bande de pseudo-intellectuels ne fait que ressasser ses idées souvent périmées sans trop d'entrain. le tout sur quatre cents pages où selon l'alternance de points de vue ils ne font que maugréer et critiquer intérieurement les autres, c'est long. Vraaaiment long. Surtout qu'il n'y a pas tant que ça d'action non plus. Que le portrait de personnages esseulés et franchement paumés.
Je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment. J'avais envie de légèreté et de bonheur pour l'été, et clairement, ce livre c'était pas l'idée du siècle du coup. Il n'empêche qu'il est plutôt bien écrit, a un fort intérêt historique, est intelligent et il a quand même remporté le Deutscher Buchpreis, soit le Goncourt à l'allemande.
Ce qui me rend encore plus triste d'avoir abandonné ce livre car je ne doute pas du fait que c'était un bijou. Auquel je suis restée impassible. Je le recommande quand même, car je ne doute pas du fait qu'il sera plus apprécié par bien d'autres personnes et que je ne l'avais jamais vu sur la blogo. Il faut dire que ce n'est plus une nouveauté, mais quand même, de toute façon un roman historique comme celui-ci ça ne se périme pas vraiment.
Et même si je n'ai pas lu ce roman jusqu'au bout, je tenais à faire cette chronique douce-amère, pas trop méchante pour une fois, qui me rend plus mélancolique qu'en colère.
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