Parfois, je pense que tout le monde est parti très loin de la baie bleue et que je reste, pris au piège du temps, attendant en vain que la marée pourpre de septembre me ramène autre chose que des souvenirs. Ne te fais pas trop de souci pour moi. La mer est coutumière de ces choses : avec le temps, elle ramène tout, particulièrement les souvenirs.
Ce matin, pendant que je démêlais les mailles d'un filet pris dans les récifs,ça m'est arrivé encore une fois. Pendant une seconde, j'ai cru t'apercevoir sous le porche de la Maison du Cap, en train de regarder silencieusement l'horizon, comme tu aimais le faire.Lorsque les mouettes se sont envolées,j'ai compris qu'il n'y avait personne.
Les lumières de septembre m'ont habitué à me souvenir de l'empreinte de tes pas disparaissant avec la marée.Je savais ,alors,que l'hiver ne tarderait pas à effacer le mirage du dernier été que nous avons vécu au bord de la baie bleue.
Une de ces histoires que la presse aime publier en première page. Les mauvaises nouvelles, surtout quand elles sont scabreuses et effrayantes, sont d'une remarquable efficacité pour soulager les porte-monnaie du public.
Cela n'était pas sans rapports avec le fait que sa mère tenait la boulangerie du village, qui faisait en même temps office d'agence d'information, de service d'espionnage, et de cabinet de consultations sentimentales.
Comme lui avait dit une fois son défunt mari, ça ne valait pas la peine de perdre son temps à vouloir changer le monde; il suffisait d'éviter que le monde vous change.
De retour au village,Ismaël révéla d'un seul coup à Irène où il était allé les trois jours précédents. Il commenca son récit au moment où il avait appris la nouvelle.
Il était parti sur le Kyaneos en direction du phare ,essayant de fuir un sentiment qui ne permettait aucune fuite.Les heures qui avaient précédé l'aube lui avaient permis de mettre de l'ordre dans ses pensées et de concentrer son attention sur une lueur nouvelle au bout du tunnel: démasquer le responsable de cette horreur et le faire payer.Le desircde vengeance semblait être le seul antitode à sa douleur. ( page 130).
« Dans un monde de rats, ils avaient rencontré un ange. »
« C'est comme si elle avait passé un pont pour atteindre une rive sur laquelle je ne sais comment la rejoindre. »
Marcher dans Cravenmoore, c'était comme s'enfoncer dans un rêve à la fois enivrant et terrifiant. [P.149]