Coeur de loup

J'ai eu l'impression que l'auteur n'a pas su choisir entre récit fantastique, roman réaliste et roman d'initiation.
La relation au loups est clairement d'ordre fantastique (leur place et rôle dans la société) mais la référence à la Révolution et à Lénine ancre l'histoire dans un temps donné, à rebours de l'atmosphère qui est proposée dans la scène d'ouverture (trop longue et qui ne s'explique pas complètement au regard de l'ensemble de l'histoire).
Ensuite tout laisse à penser que l'on est dans un roman initiatique, sauf que, jamais, le personnage principal n'évolue : Féo reste systématiquement dans une posture d'enfant colérique, cassante et boudeuse, qui sait tout sur tout et somme toute assez peu sympathique. Il est donc difficile d'avoir de l'empathie pour ce personnage et d'accepter de la suivre tout au long de l'ouvrage. La plupart des personnages masculins sont "idiotisés" quand ils ne sont pas réduits au rôle d'utilités comme l'ensemble des personnages secondaires. Finalement quel est l'apport et la place, dans l'économie du texte, des personnages d'Alexei et Illya ?
Enfin le niveau de langage dans les dialogues pose problème car il ne correspond clairement pas à celui de l'âge des personnages (qui parlent presque tous comme des adultes sentencieux). L'usage du mot "sequin" en première page est assez incongru, laissant à penser que le livre est d'un niveau lexical très soutenu, ce qu'il n'est pas
Les scènes d'action sont assez peu lisibles. On a du mal à visualiser vraiment ce qui se passe.
L'échelle temporelle de l'histoire est peu compréhensible d'autant plus qu'elle est apparemment courte alors qu'on s'interroge sur la possibilité qu'aurait la rumeur concernant Féo de se déployer.

Mignon, mais peu réaliste. La fillette vante le coté sauvage des loups, mais leur monte sur le dos...

Marina et Féodora, sa fille, vivent dans la forêt. Elles sont maîtres loup et "ensauvagent" les loups domestiqués par la noblesse russe. Lorsque Marina est arrêtée par Rakov, le tyrannique bras droit du Tsar, Féo n'a plus qu'une idée : libérer sa mère. Au cours de son périple, elle rencontre des enfants qui vont l'aider et mener la révolution.

Les points positifs :
Le thème de la révolution russe est abordé sous forme d'un conte. Les illustrations sont splendides.
Les points faibles :
Malgré une promesse d'aventure intense, le rythme est plutôt lent. Les personnages sont présentés de façon caricaturale : les hommes sont paralysés par la peur de la répression, ils parlementent, ils discutent sans agir. Quant aux enfants, ils sont courageux, spontanés, débrouillards, et mènent la révolution…
La fin est sans surprise, c'est dommage.