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3,58

sur 680 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un roman fin et délicat, tissé comme une toile d'araignée, fine, fragile à voir mais qui vous piège solidement !

Un drame lie Wade , sa première femme Jenny et Ann sa seconde épouse. Au-delà de ce drame, il y a l'effacement de ce que l'on sait, de qui on est, de ceux qui sont morts, avec la démence précoce de Wade qui grignote sa mémoire. Un trouble jeu se joue entre les personnages et l'appropriation des souvenirs d'un autre, jeu qui ajoute un aspect sinistre et inquiétant.

Le lieu de vie rude et isolé, les familles défaites de chacun, envoient un éclairage qui assombrit encore plus ces pauvres personnages perdus dans une vie qui le plus souvent, leur échappe.

Pas certaine de bien rendre mon ressenti mais un très beau roman, troublant
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Idaho, un roman troublant et pertinent.

Nous y suivons notamment l'histoire d'une femme dont le mari perd peu à peu la mémoire et les souvenirs de sa première famille, disparue.

C'est un roman à la construction un peu particulière, on ne sait jamais vraiment là où l'on va mais le parcours est plaisant avec de belles évocations de la nature, des passages émouvants sur le pouvoir de la mémoire mais aussi sa distorsion.

Encore une très belle lecture de chez Gallmeister.
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Wade et Jenny avaient une famille, avant. Une famille avec deux petites filles. Et puis il y a eu la catastrophe. Maintenant c'est Ann qui partage la vie de Wade.
Parfois c'est la vie d'Ann qui est racontée, parfois c'est celle de Jenny.
Et les liens invisibles qui lient ces deux femmes sont tissés d'amour, de souvenirs et de culpabilité.
Impossible d'en dire davantage sur l'intrigue de ce roman.
Impossible de le lâcher une fois commencé.
Impossible de ne pas s'attacher à tous ces personnages poignants, dévastés, ballottés par des évènements qui semblent leur échapper.
Impossible de ne pas sentir sur soi le poids écrasant de la montagne, de la neige, d'un hiver qui semble sans fin.
Un premier roman à l'écriture à la fois ample et intime, magnifique.

Bonne traduction de Simon Baril malgré quelques menus bugs.
Challenge USA (Idaho)
LC thématique de janvier 2023 : "Entre 200 et 500 pages"
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Avec « Idaho« , son tout premier roman, Emily Ruskovich tutoie les sommets. On ressort de cette lecture comme hébété, ému, touché par le sens de la narration, le style d'écriture sublime de cette jeune auteure au talent fou. L'histoire est tragique, il y a de la colère, de la souffrance face aux tourments du deuil, de la maladie, mais c'est aussi une oeuvre sur la rédemption, le pardon. Comment survivre à une telle tragédie ? sombre et parfois désespéré, les différentes voix des personnages peuvent aussi trouver en l'amour, en l'amitié d'improbables ressources pour conjurer le destin parfois si cruel. Au coeur des ténèbres, Emily Ruskovich nous cueille en décrivant avec un immense talent les moments de grâce, l'irruption d'une lumière douce et incandescente, accueillante et presque miraculeuse. Mais nul mysticisme ici. Dieu est absent. le destin, la fatalité seul pèsent sur les êtres : tempéré par la force inouïe de l'amour. Récit vertigineux aux confins des sentiments exprimés ou enfouies, Emily Ruskovich, dresse avec grâce un véritable hymne à la rédemption. Malgré l'horreur, les tragédies de la vie, il faut garder foi non pas en Dieu mais en l'homme car lui seul à la capacité insensé d'absoudre et d'aimer !
Lien : https://thedude524.com/2018/..
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Imaginez un lac. Une eau tranquille, étale.
Imaginez maintenant une pierre heurtant violemment la surface.
Impact soudain, éclaboussures, ondes de choc.

C'est un peu comme ça, me semble-t-il, qu'Emily Ruskovich a construit ce premier roman étonnant, déroutant, magnétique.
Le lac paisible c'est la famille Mitchell (Wade et Jenny, avec leurs deux filles May et June), et le météore qui fracasse le plan d'eau, le big-bang inopiné, c'est ce drame survenu en 1995 à l'arrière du pick-up familial.
Pour les Mitchell rien ne sera plus comme avant.

Autour de ce terrible épicentre, les remous ne cessent de se propager dans toutes les directions : nous voilà donc passant de l'un à l'autre pour suivre le mouvement saccadé et un peu décousu imposé par l'auteur. C'est en effet dans le désordre le plus total et en s'affranchissant des conventions chronologiques qu'Emily Ruskovich lève le voile, lentement et par petites touches, sur les causes et les effets du funeste élément déclencheur évoqué dès le premier chapitre.
Elle parcourt ainsi plusieurs époques et multiplie les allers-retours temporels, sondant toujours en profondeur la détresse, les espoirs et les doutes de ses personnages, à commencer par ceux de Wade et de sa nouvelle compagne, Ann. Lui ne s'est jamais vraiment remis du drame de 95, et doit en outre lutter contre une sénilité précoce qui brouille ses souvenirs... le portrait qu'en fait l'auteur, celui d'un homme dont la mémoire peu à peu s'effiloche en lambeaux et qui cherche en vain la source de sa douleur, est particulièrement émouvant.
Emouvante aussi la dévotion d'Ann, prête à tous les sacrifices pour préserver la flamme dans l'oeil de celui qu'elle l'aime, pour chasser les fantômes et pour faire la lumière sur les mystères de sa vie d'avant.
Emouvant enfin le sort de Jenny, la première épouse, sur laquelle je me garderai bien de m'épancher ici.

Derrière ces trois personnages forts, admirablement travaillés et indissociablement liés par une même tragédie, Emily Ruskovich dessine en toile de fond le décor superbe, âpre et sauvage d'un Idaho qu'elle semble avoir longtemps arpenté, au point d'en faire pour nous une peinture merveilleuse. Aucun doute, nous sommes bien chez Gallmeister et la nature est là, partout, éternelle et grandiose.

Je peux toutefois comprendre que la plume originale et extrêmement sensible de l'auteur, qui parfois s'attarde longuement sur des détails en apparence insignifiants, ait pu désacarçonner certains lecteurs. On a parfois, c'est vrai, l'impression d'un récit qui s'éparpille un peu, à l'image de ces vaguelettes troublant sans fin la surface du lac en cercles concentriques, et qui pose beaucoup plus de quesions qu'il n'apporte de réponses.

Il n'en demeure pas moins qu'Emily Ruskovich signe là un texte prometteur, poétique et parfaitement maîtrisé, une enquête familiale qui prend son temps, se lit avec lenteur et suscite beaucoup d'émotions.

Iadho restera donc pour moi un roman à part et d'une grande beauté, un Gallmeister très réussi (un de plus !) mais qui se démarque assez nettement, j'en conviens, de tous les autres titres de la collection que j'ai eu la chance de tenir dans mes mains !
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C'est un premier roman et il est fulgurant.

fulgurant, adjectif
1.
Qui jette une lueur vive et rapide.
Clarté fulgurante.
synonymes : brillant, éclatant
2.
Qui frappe vivement et soudainement l'esprit, l'imagination.
Idée, découverte fulgurante.
—-
Non seulement l'est-il, mais encore en exprime-t-il la définition même au coeur de son intrigue. Les personnages, le lecteur, les situations, tout et tous ne cessent d'être traversés par des éclairs de compréhension intuitive, ces instants hors du temps où l'on a l'impression de *tout* comprendre à *tout* sans être en mesure de spécifier, de trier, ces brefs passages où l'on se sent reliés à un sens cosmique hors de toute exaltation ou contexte. Très difficile à expliquer mais déjà vécu par tout le monde. L'histoire, pourtant, est d'une tristesse infinie et très vite on en ressent le poids et la douleur. On entre dans cet univers en faisant la connaissance d'Ann, qui vit les premières manifestations de la démence précoce de son mari (incroyables scènes où on comprend qu'il la maltraite en la « dressant » comme il le fait avec ses chiens). Lentement le focus s'élargit et on apprend que Wade, son mari, la cinquantaine tandis qu'elle est encore dans la trentaine, a eu un premier mariage tragique. Ann est obsédée par cette tragédie, elle traque jusqu'à une certaine forme de folie les traces de sa possible culpabilité à elle dans le drame qui s'est produit. Alors en alternant les époques Emily Ruskovich nous raconte l'amour sous ses multiples facettes, grattant jusqu'à l'os d'infimes détails et nous plongeant en immersion empathique d'une manière profondément originale. Lancinant et totalement impossible à lâcher, se réclamant de l'influence d'Alice Munro, ce roman est un ovni exceptionnel, qu'on quitte à regret et qui laisse de nombreuses questions inachevées.
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La force de ce roman repose principalement sur sa construction narrative, certes déroutante, et qui peut de ce fait rebuter : en effet, c'est par l'intermédiaire d'Ann, deuxième femme de Wade, que nous découvrons par bribes l'histoire de celui-ci, qu'il est bien incapable de nous raconter, étant atteint de démence précoce. Ann, elle-même, découvre par fragments morcelés, qu'elle s'efforce de reconstituer en même temps que le lecteur ou presque, la première vie de son mari, et ce par l'intermédiaire soit de Wade lui-même, lorsque des sursauts de mémoire lui reviennent, soit de ce qu'elle trouve dans leur maison, soit de ses propres investigations. Car c'est d'un drame terrible dont il est question dans cette première vie, drame que nous effleurons progressivement, jusqu'aux révélations finales qui font basculer le récit dans une autre atmosphère – où les responsables sont finalement plus inconscients qu'on ne le croit -.

J'ai personnellement trouvé cette construction narrative fragmentée particulièrement réussie, mimant à la perfection et l'état de démence de Wade, ainsi que son désespoir face à cet état qui le fait disparaître à petit feu, et le besoin viscéral d'Ann de comprendre le fin mot de l'histoire de son mari, pour mieux le comprendre lui-même ensuite. Complètement happée par les révélations qui se mettent en place, j'ai dévoré les pages à vitesse grand V, pour enfin, moi aussi, comprendre le fin mot de cette histoire, verrouillée désormais en son entier dans une mémoire qui est bien incapable d'en faire part.

Idaho est en tout en cas un remarquable premier roman, augmenté d'une remarquable traduction. C'est une découverte comme j'aime en faire souvent !
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Je pensais avoir compris le truc avec Gallmeister : quand ils vous parlent de montagne, de clairière et de forêt, vous êtes partis pour cette littérature des grands espaces qu'affectionne particulièrement certains de mes amis babelio et qui, avec sa petite odeur de sève, de feu de bois et de laine humide n'est pas pour me déplaire non plus, à petites doses. Et comme la quatrième de couverture d'Idaho mentionnait, outre les montagne et clairière susmentionnées, un « drame inimaginable », je voyais déjà se dessiner mon programme de lecture à venir : élucidation sur fond sylvestre. Un truc plein d'émotions fortes où on frissonne et dont le dénouement rassure. Quelque chose d'aussi brutal et d'entier que ce que l'on prête à ces paysages premiers encore relativement préservé de la main humaine. Allons-y donc pour une bouffée de verdure originelle !
Dans ce décor, une famille et un drame donc : l'assassinat de May, la cadette de six ans tandis que son aînée, June, disparait. Et la famille est de fait atomisée, plus d'enfants, la mère Jenny s'accuse aussitôt du meurtre et sera emprisonnée, le divorce est prononcé entre elle et Wade, le père infortuné. Ce que je dévoile ici arrive très vite dans le roman et ne constitue pas son mystère mais son point de départ, en quelque sorte.
Mais pourquoi ? Légitime question que se pose le lecteur et que semble relayer Ann, la nouvelle femme de Wade, plus jeune que lui et toute dévouée à venir en aide à ce grand bonhomme si doué de ses mains que guette une démence précoce. Grâce à elle et à sa traque pleine de sensibilité, l'enquête progresse.
Vous le voyez tout le potentiel romanesque d'une situation pareille ? On a un peu de Rebecca, avec cette jeune femme si fragile et si seule pour faire face à un tel drame. du côté de Wade, le lecteur habitué aux polars et autres thrillers psychologiques présume la monstruosité de l'homme des bois, un peu aussi de la peur associée à la folie. le danger semble roder partout. Et, bien sûr, la dureté de l'hiver, l'isolement de la maison où Ann et Wade continuent de vivre alors même que la santé de ce dernier décline de façon alarmante alimentent l'atmosphère angoissante du roman.
La narration revient en arrière, reconstitue pour le lecteur l'origine du couple de Wade et Jenny, l'attente du premier enfant. On remonte aussi, l'air de rien, de quelques décennies. Certains éléments se télescopent. On les lit en croyant voir leur utilité narrative à un endroit quand ils nous révèlent peut-être autre chose ailleurs. On comprend aussi comment Ann est entrée dans le paysage.
Au fil des pages, il faut abandonner quelques pistes : non, nous ne chercherons pas un coupable plus vraisemblable que la noble, la belle, l'hiératique Jenny. Non la jolie May ne ressuscitera pas. Non, rien de massif ni d'évident ne viendra justifier cette traque à la vérité dans laquelle le lecteur s'est lancé. Et sans rien révéler de la suite du roman, il ne faut pas espérer non plus d'happy end pailleté. C'est diablement plus subtil que ce que je pensais, présomptueuse, trouver.
Un peu déboussolée par tout ce que je comprenais que ce livre n'était pas, j'ai continué de lire pourtant, entrainée par une narration rythmée, une aura de mystère dont je ne parvenais même pas à cerner l'objet. Mais que cherche ce fichu bouquin ? Et quelle réponse apporte-t-il vraiment ?
Je ne dirai rien, évidemment. Pour ne pas vous gâcher le plaisir et parce qu'il faudrait que je le relise pour vérifier certaines de mes hypothèses. Mais ce qui est sûr c'est qu'on trouve dans Idaho une profondeur de mystère qui m'a emballée et une intéressante réflexion sur ce qui peut constituer la recherche d'une vérité.
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Que s'est-il passé en ce jour d'aout 1995 dans cette montagne de l'Idaho pour que la famille Mitchell soit complément décimée en quelques instants ?
C'est cette question obsédante que se pose Ann la seconde épouse de Wade qui ce soir-là est revenu seul sans ses filles June 9 ans et May 6 ans, ni Jenny sa femme.
Wade qui peu à peu perd la mémoire et dont chaque jour qui passe le propulse un peu plus dans l'oubli du drame.
Ann n'arrive même pas à savoir s'il a encore le souvenir de ses filles.
Alors elle essaie tant bien que mal de reconstituer l'histoire de son mari pour comprendre.
La quête d'une vie, celle d'Ann qui n'aura de cesse pendant 30 ans de chercher à reconstituer une vie qui n'était pas la sienne, alors que sans qu'elle ne s'en rende compte sa propre vie s'est écoulée, vécue dans l'ombre du drame qui n'a cessé de la hanter.
L'auteure nous emmène dans les paysages époustouflants des Montagnes Rocheuses à la recherche des souvenirs de Wade depuis ce jour de 1973 lorsqu'il a rencontré Jenny, jusqu'à cette année 2025, 30 ans après le drame dont Ann a tant cherché à connaître la raison.
Un livre obsédant, et tout comme Ann on est plongé dans le drame qu'a vécu Wade et on veut absolument comprendre, savoir pourquoi.
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C'est un roman très anxiogène que je n'ai lu que par petites touches. C'est un récit très fort sur la mémoire et les éléments anodins qui s'avèrent parfois décisifs dans le rapport à l'autre (les petits riens qui font tout basculer en changeant l'image de celui qu'on pensait connaître). C'est enfin une histoire passionnante de bout en bout, où la psychologie des personnages est parfaitement maîtrisée. Rien n'est dit mais tout est compris. Une réussite !
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