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Second coming tome 1 sur 1

Richard Pace (Illustrateur)Leonard Kirk (Illustrateur)
EAN : 9780998044279
168 pages
Ahoy Comics (10/03/2020)
3.5/5   1 notes
Résumé :
The book everyone’s talking about, by award-winning writer Mark Russell (Snagglepuss, The Flintstones) and artist Richard Pace (Pitt, New Warriors)! God commands Earth’s mightiest super-hero, Sunstar, to accept Jesus as his roommate and teach him how to use power more forcefully. Jesus, shocked at the way humans have twisted his message over two millennia, vows to straighten them out.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2019, écrits par Mark Russell, dessinés par Richard Pace. Pace a également encré et mis en couleurs les pages consacrées à Jésus Christ. Les pages consacrées à Sunstar ont été finalisées par Leonard Kirk et mise en couleurs par Andy Troy. le tome commence par une première introduction rédigée par Patton Oswalt en janvier 2020 expliquant que Russell a réussi à renouveler les situations avec Jésus et un superhéros, une deuxième rédigée par Mark Russell expliquant pourquoi il a écrit ce comics, et rappelant qu'il a le droit d'avoir son avis personnel sur Jésus et de l'exprimer. Les couvertures ont été réalisées par Amanda Conner, et mises en couleurs par Paul Mounts. le tome se termine avec 7 pages de croquis pour définir les personnages, annotés par Richard Pace.

Il y a environ deux mille ans, Jésus est dans le royaume de son père et il lit la Bible : comment Dieu se sentait seul et il créa deux humains dont il attendait qu'ils soient ses amis, mais aussi qu'ils l'adorent comme dieu le père tout puissant. En plus, il planta un arbre celui de la connaissance, en plein milieu de leur jardin (d'Éden), en leur donnant l'ordre de ne pas y toucher. du coup Dieu a puni Adam et Ève non seulement en les chassant du jardin d'Éden, mais en plus en leur ordonnant de devenir parents. Dieu avait conçu les humains avec un cerveau pour créer et inventer des histoires, afin de le divertir, mais ils s'en sont surtout servi pour se voler les uns les autres, et même pour se tuer les uns les autres, dès qu'il y a eu quatre personnes sur Terre. Les Tables de la Loi données à Moïse avaient pour objectif de mettre le holà à ces comportements, mais étrangement ça n'a pas suffi pour changer les esprits, et ça a même donné lieu à d'autres débordements comme la lapidation de personnes transgressant lesdites lois. Jésus demande la permission à son père d'aller voir sur Terre pour essayer d'améliorer la situation, le père s'étant quelque peu désintéressé de sa création. Dix ans après l'annonce de l'ange Gabriel, Jésus se lie d'amitié avec le jeune Shimon dont la mère est prostituée. À 30 ans, Jésus décide de céder son atelier de charpentier à Shimon, pour faire ce qu'il est venu faire sur Terre.

Au temps présent, le superhéros Sunstar pulvérise des robots géants venus cambrioler une banque. Il prend le temps d'aller embrasser la télé-journaliste Sheila Star avec qui il vit. Elle lui rappelle leur rendez-vous l'après-midi même avec la responsable des services sociaux pour l'adoption. Elle réalise l'entretien toute seule, qui se conclut par une réponse négative définitive de la responsable. Sunstar arrive peu après son départ, désolé de ne pas avoir été là, et très déprimé parce qu'il n'a pas réussi à retrouver un avion de ligne qui s'est abîmé dans les flots, incapable de sauver les passagers et l'équipage. Sheila lui pardonne : la responsable était très désagréable. du haut du Ciel, Dieu a observé l'intervention de Sunstar (Ken) contre les robots et estime que c'est le modèle qu'il faut à son fils pour grandir et devenir un plus réaliste et un peu plus efficace. Il apparaît donc en pleine nuit à Ken et Sheila en train de dormir tranquillement, en leur intimant de ne pas avoir peur et en leur confiant son fils pour qu'il en prenne de la graine.

L'idée de faire revenir le fils de Dieu sur Terre n'est effectivement pas très originale comme l'indique Patton Oswalt (comédien, acteur et écrivain), celle de le confronter à un superhéros un peu plus. Mais voilà, ce récit provient de l'imagination de Mark Russell, excellent scénariste auteur par exemple de Prez (2015) avec Ben Caldwell (une satire d'élection à la présidence), The Flintstones (2016/2017) avec Steve Pugh (une critique sociale décapante avec la famille Pierrafeu), Exit Stage Left: The Snagglepuss Chronicles (2018) avec Mike Feehan (un commentaire tout en sensibilité sur le Maccarthysme et l'homosexualité avec un personnage de dessin animé). le lecteur a donc toute confiance en lui pour réussir cet exercice périlleux de mettre Jésus en scène au vingt-et-unième siècle, et en plus de lui donner un superhéros comme mentor, un bon niveau de kitsch et de ridicule. Russell attaque bille en tête avec une relecture personnelle de la Genèse, dans un ton franchement sarcastique Dieu étant essentiellement égoïste, pas très futé (penser être un pote et être adoré en même), dépourvu d'empathie (comment croire que Ève ou Adam pourrait résister à la tentation d'un truc sous leur nez, au milieu de leur jardin ?). Jésus incarne un individu capable d'empathie et de commisération, ne portant pas de jugement. du coup, quand Dieu confie son fils au superhéros Sunstar, le lecteur comprend que l'auteur assimile l'individu qui résout les problèmes par la violence (grâce à son force surhumaine et ses superpouvoirs) à un fils spirituel du dieu de l'Ancien Testament, ce qui fait sens.

Mark Russell continue à s'amuser avec sa vision de la vie de Jésus : Shimon (l'apprenti de Jésus pour son métier) qui construit la croix sur laquelle il est crucifié, les forces de l'ordre qui jettent Jésus en prison juste parce qu'il est différent, les disciples qui n'ont rien compris au message de Jésus et qui ont tout déformé en écrivant les évangiles, les miracles qui font spectacle au point que les bénéficiaires n'écoutent pas ce que dit Jésus, etc. L'interprétation de Mark Russell est sympathique : il donne sa vision des écritures, avec une bonne dose d'humour. Dans le fond cependant, il s'agit d'une exégèse superficielle, mais qui reste plutôt agréable parce que l'auteur évite de s'en prendre à l'Église et à ses prêtres (cible aboutissant souvent à une caricature crasse généralisée). Dans la forme, le tandem Jésus & superhéros fonctionne bien parce qu'effectivement la force ne résout pas grand-chose à moyen ou à long terme. D'un autre côté, Russell enfonce des portes ouvertes (casser la figure à quelqu'un n'a jamais été une solution très sophistiquée) et en plus il en rajoute une couche en montrant que Sunstar est faillible et que dans ces cas-là l'usage de sa super force provoque des conséquences catastrophiques ou mortelles. du coup, Patton Oswalt a sûrement raison : Mark Russell renouvelle le gag de Jésus et du superhéros, mais sans forcer.

Richard Pace réalise des pages dans un registre descriptif et réaliste. Les auteurs ont donc choisi de bien distinguer les pages consacrées à Jésus de celles consacrées à Sunstar. Lorsqu'ils apparaissent ensemble, le rendu est celui utilisé pour Sunstar, Jésus devenant un invité dans le monde de Sunstar. Les pages de Pace & Kirk évoquent un peu celles de Chris Sprouse par leur aspect ordinaire et leur façon de rendre les superhéros accessibles, humains, presque normaux. Sunstar participe à un groupe de parole de superhéros et le lecteur sourit en voyant les autres participants. Night Justice s'est fait un costume seyant avec un gilet pare-balle, une cape, des protections aux genoux, aux épaules et aux coudes, une cagoule et des lunettes de protection. le lecteur peut voir qu'il s'agit de matériel de bonne qualité, mais aussi d'un costume trouvable dans le commerce. Il sourit à nouveau en voyant les postures qu'adopte Night Justice, un langage corporel exprimant une forme défaitisme, de complexe à côté de Sunstar qui a des vrais superpouvoirs. Lady Razor a une combinaison juste au corps qui met en avant ses formes rebondies, en décalage avec les superhéroïnes aux mensurations parfaites, et son langage corporel indique qu'elle a du mal à croire que ses collègues manquent autant de jugeotte (et la recherche de Jésus qui a disparu, montre qu'elle a raison). le roi de la mer n'apparaît que dans la première réunion : son visage montre un état d'esprit exalté, un peu déconnecté de la réalité du monde de la surface. Dans les séquences de Sunstar, Pace et Kirk représente les décors avec détails, ce qui permet au lecteur d'y croire et de s'y projeter.

Richard Pace se retrouve avec la délicate tâche d'évoquer la vie en Palestine, du temps de Jésus, ainsi que le Jardin d'Éden et le Paradis, sans oublier l'accueil des nouveaux arrivants au Ciel. Les 5 premières pages évoquent le travail de Liam Sharp pour la série Testament de Douglas Rushkoff, une sensation satisfaisante de voir un homme d'une cinquantaine d'années, très sûr de lui, considérer tous les autres comme ses subalternes, ni très obéissants, ni très intelligents. Ça se gâte après quand le lecteur se rend compte que Richard Pace n'éprouve pas beaucoup d'intérêt pour essayer de conférer un minimum de plausibilité à la Galilée, qu'il s'agisse de la maison des parents de Jésus, de l'atelier de charpentier, ou du mont Golgotha. Les arrière-plans se retrouvent souvent vides ou avec des représentations peu consistantes, et même les personnages sont plus esquissés que peaufinés. Il ne semble pas y avoir de raison narrative à ce choix : ce n'est pas que Jésus éclipse tout ou qu'il évolue dans une réalité fictive. Il n'y a donc pas à proprement parler de reconstitution historique ou d'enjeu visuellement métaphorique, un choix inexplicable et étrange. le lecteur continue de tourner les pages : les interactions entre Sunstar et Jésus sont sympathiques, mais sans être confrontationnelles. le décalage entre l'approche de l'un et celle de l'autre ne se fait dans le registre de l'humour. D'un autre côté, il ne se développe pas non plus un lien d'amitié entre eux. Satan intervient pour tenter le fils de Dieu, mais il ne semble pas très efficace. Jésus découvre le monde moderne et le symbole de la croix, mais il ne se confronte pas à une congrégation, encore moins à un évangéliste avec sa propre église, ce qui semble à la fois des occasions manquées pour le lecteur, à la fois une façon de tomber dans la facilité de critiquer la faillibilité des prêtres.

L'introduction d'Oswald Patton annonce un rapprochement qui fait sens entre superhéros et Jésus, et une approche originale avec des idées neuves. le lecteur prend vite goût aux dessins pour les séquences de Sunstone, et ne comprend pas pourquoi Richard Pace n'investit pas plus de temps pour réaliser ceux consacrés à Jésus. Il ne lui reste qu'à goûter à l'humour délicat des couvertures réalisées par Amanda Conner. Effectivement, Mark Russell montre en quoi la force utilisée par Sunstar manque d'efficacité pour résoudre les problèmes en profondeur, et en quoi le comportement de Jésus est plus constructif, tout en remodelant le personnage de Jésus en fonction de ses propres convictions, mais sans le trahir. Au final, le récit contient plein de promesses, mais manque de finesse et de sensibilité pour parler de religion.
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