AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 58 notes
5
7 avis
4
18 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
De semaines en semaines se déroule le scénario de "Tout ce que nous allons savoir", dernier roman de l'Irlandais Donal Ryan. C'est le scénario le plus simple de la vie, il commence le premier jour de la conception d'un bébé, il se termine le jour de l'enfantement. Paradoxalement existe-t-il dans la nature un scénario plus complexe, plus délicat à conter que celui d'une femme, qui à la septième semaine va sentir quelque chose d'imperceptible, un mouvement, un léger déplacement, le poids de l'ombre.


Cette ombre va bousculer toute une vie, celle Melody la future maman, mais il faudra attendre le terme du neuvième mois pour célébrer sa naissance.
Une autre ombre plane, celle des gens du voyage, Martin Toppy a dix sept ans, il est le père de l'enfant à naître, et son propre père est une personnalité reconnue de sa communauté. Les tensions sont palpables dans la petite cité irlandaise. Que s'est-il passé entre Melody Shee, et Pat son mari ?
L'ombre de la maman de Mélody affleure aussi, cette parole s'est tu quand elle avait 14 ans.


Donal Ryan s'est emparé de ce scénario, pour parler aux femmes, à deux femmes, l'une Mary, essayant désespérément de concevoir, et de sentir s'arrimer le fœtus, comme après une délicate couvaison, puis une autre femme Melody qui après deux fausses couches a senti son ventre se réveiller.


Dans la plupart des romans on identifie facilement les bons des méchants, on les suit, on les traque, jusqu'à leur faire avouer leurs dernières tentations, les unes perverses, les autres miraculeuses.
Avec sa voix de stentor Ryan réveille l'humanité de chaque personne, mêle et entrelace leur histoire familiale, dans sa multiplicité douce ou orageuse. Les coups de sang en majuscule dans le texte, frémissent de cris et de jurons comme ceux de vieux routiers. Dans le cœur de chacun de ses personnages qui tour à tour sera cruel ou généreux, sourd ou attentif, fidèle ou infidèle, la complexité des sentiments des femmes et des hommes est restituée, leurs capacités d'être des hommes justes ou de piètres parents testée.


Ryan ne fait pas de cadeaux lorsqu'il fait dire à Melody : " j'ai toujours été une salope mais maintenant je suis une salope cinglée. Une vraie salope devenue folle. Et aussi une pute, au fait. "


Il ne fait pas non plus de cadeaux à l'entourage familial, quand il se fait le l'écho des non-dits page 118 : " le soupçon courait, elle le savait au fond de son cœur et de son âme, selon lequel elle aurait été flétrie de l'intérieur par un autre homme et les Clothery auraient été au courant depuis le début qu'elle ne pouvait pas accueillir la vie dans son ventre et ils auraient dupé tout le monde,"


Il anime au diapason du récit, la langue anglaise avec une dextérité d'acrobate et de jongleur passant de la boutade,  "tout ce qu'il a rapporté de l'école, c'est des poux", à de la tendre ironie, celle du père moqueur qui tendrement s'amuse à dire à sa fille, "tu as failli pleurer devant tant de gentillesse, tu as la vessie près des yeux".


Deux histoires qui se nouent et se dénouent avec justesse, comme une délicieuse façon de tendre la main pour caresser le ventre qui s'arrondit pour apaiser une blessure qui n'en finit pas de sourdre.
Les affres que suscitent la désintégration du couple de Mary, comme, comme les rapports devenus difficiles de Melody avec Martin Toppy le jeune père de l'enfant à naître, sont vécus à travers des mots où s'impriment la délicatesse de Dolan Ryan.


La joie, peut être le bonheur, la vie sûrement s'imposent avec une clarté bleutée que nous parcourons les yeux écarquillés, parfois un peu chiffonnés d'avoir trop lu.
On ne saura jamais tout, ni tout ce qu'il fallait savoir, car l'essentiel nous échappe, l'émotion est si dense et si intense que les mots nous fuient, mais le plaisir du lecteur nous le portons très haut, le cœur meurtri, l'esprit conquis.
Commenter  J’apprécie          271
« Est-ce toi, bébé ? Est-ce toi qui me force la main depuis cette part sombre de moi-même, la seule part encore chaude ? Es-tu en train de me dire tout bas que tu veux que je te raconte mon histoire ?

Au début du roman, Melody est enceinte de douze semaines. Son mari Pat n'est pas le père de l'enfant. On devine que ce qui se joue dans cette grossesse est bien plus compliqué qu'une « simple » histoire d'adultère. de semaine en semaine, Melody se confie, comme elle écrirait un journal.

« Martin Toppy est le fils d'un homme célèbre chez les gens du voyage et le père de mon enfant à naître. Il a dix-sept ans, j'en ai trente-trois. J'étais sa répétitrice. Je me serais tuée depuis longtemps si j'en avais eu le courage. ».

Dans ce roman, nulle liaison sulfureuse, nulle bluette. Donal Ryan nous convie aux antipodes des clichés, dans la vraie vie, peut-être. Un monde où un grand amour peut devenir toxique, où le corps succombe à un désir d'enfant, où l'amitié peut détruire, mais aussi nous aider à renaître.

Tout ce que nous allons savoir est brut de décoffrage, sombre et pétillant. L'écriture est au diapason de son propos et de ses personnages, un brin chaotique, un chouïa poétique, acérée puis mélancolique, tendre autant que percutante. On roule entre souvenirs et progrès de la grossesse, entre l'avant, « ainsi il y a mon père. Et Pat. Et Martin Toppy. Et Breedie Flynn. Et les bébés que je n'ai pas pu porter », et le maintenant, la formidable amitié qui va se nouer entre Melody et Mary Crothery, une jeune femme blessée par la vie. Melody a de sombres facettes. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et certains passages sont franchement désopilants. Je pense aux vieilles dames dans le café, à qui elle déballe les quatre vérités sur Pat. Donal Ryan offre une place de choix aux gens du voyage Irlandais dans ce roman, j'ai beaucoup aimé.

Tout ce que nous allons savoir (le titre est tiré d'un poème de Yeats) est un très beau roman, original, plein de lumière et de fureur, qui prend aux tripes et conduit sans arrêt le lecteur où il ne s'y attendait pas. Quand on refoule un sentiment de culpabilité bien trop grand, cela peut devenir un noeud coulant pour tout le reste de sa vie. S'attendrir, alors, serait mourir ?

Un livre à découvrir ! Un très grand merci aux éditions Albin Michel et à Babelio.

« le beau temps a disparu aujourd'hui. Une dépression est arrivée de l'océan comme une horde de barbares venus terrasser l'été avec tonnerre et tempête, et des éclairs ont zébré le ciel. »

De Donal Ryan, j'avais aimé le coeur qui tourne, son premier roman choral, mais je préfère celui-ci ! A l'occasion de son second roman, Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe, j'avais eu la chance il y a deux ans d'assister à une très chouette rencontre au Centre Culturel irlandais. Donal Ryan a un accent savoureux !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
Commenter  J’apprécie          90
Voilà une véritable pépite, un vrai coup de coeur que j'ai eu la chance de découvrir en avant-première et qui sort le 27 mars.

Un récit sombre nimbé d'éclaircies, un ciel d'Irlande à lui tout seul.

Melody Shee, 33 ans, commet l'irréparable en couchant avec son élève Martin Toppy, 17 ans, issu de la communauté des gens du voyage. Et la voilà enceinte, elle qui pourtant a multiplié les fausses couches avec son mari.

La première grossesse, période si particulière, où les changements du corps incitent à l'introspection.

Cette introspection menée par la future mère nous est contée, semaine après semaine, se mêlant aux fracas de sa vie éclatée.

Comment devenir mère lorsqu'on se déteste autant ? Comment trouver la paix lorsqu'on a brisé les autres à force de vouloir se détruire soi-même ?
Quels sont les chemins de la rédemption ?
Donal Ryan, jeune auteur talentueux, mène un récit sur la culpabilité de Melody, ne pouvant se pardonner d'avoir trahie son amie d'enfance, de ne pas avoir su aimer son père ou d'avoir trop aimé son mari au point de le haïr.

Cependant, des bouffées d'oxygène, timides éclaircies, viennent nous réchauffer le corps et le coeur meurtri comme celui de notre héroïne.

Mary, jeune femme issue du même clan que le jeune Martin, vient offrir une raison à Melody de continuer tout en nous offrant une immersion dans la vie du "peuple du vent". Communauté d'honneur et aux règles si particulières où les conflits se règlent avec le sang coulé.

Pourtant, n'allez pas croire que les hommes mènent la danse. C'est un récit de femmes fortes.

Récit de mères aussi : incapables d'aimer, incapables de pardonner, mères en devenir ou mères impossibles.

Récit qui se lit en un souffle mais dont le souvenir reste, depuis, collé à mes pas.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
Commenter  J’apprécie          70
Traduit par Marie Hermet

"Martin Toppy est le fils d'un homme célèbre chez les gens du voyage et le père de mon enfant à naître. Il a dix-sept ans, j'en ai trente-trois. J'étais son professeur particulier."

Je vous préviens : si vous voulez lire une histoire de cougar, avec tout un tas de détails scabreux et obscènes, cette histoire n'est pas pour vous ! Si vous voulez une histoire d'amour avec des violons (ou plutôt du fiddle irlandais), ce n'est pas ça non plus !

Quant au titre, Tout ce que nous allons savoir (All we shall know), c'est un vers du poème "Une chanson à boire" de W. B. Yeats, le grand poète irlandais : "Le vin se boit par la bouche/ Et l'amour se boit par les yeux ;/C'est tout ce que nous allons savoir/Avant de vieillir et mourir/Je lève mon verre à ma bouche,/Je vous regarde, et je soupire."

Alors voilà : Melody Shee nous raconte son histoire, depuis sa douzième semaine de grossesse jusqu'au post-partum. Elle est mariée à Pat, qu'elle connaît depuis ses études, le seul et unique homme qu'elle avait jusque-là embrassé et tout le reste... Pourtant, un soir, elle lui dit de but en blanc qu'elle est enceinte.... mais pas de lui ! "Il s'est assis, et puis il s'est mis debout devant moi et il a crié MERDE ! une seule fois." La seule chose qu'elle trouve à lui répondre est : "Au revoir, Pat". Bref, elle le fiche dehors et c'est son père qui vient chercher les affaires de son fils.
Les jours qui suivent, Melody n'est pas aussi fière qu'elle en a l'air : "Je passe la première heure de chaque jour convaincue que je vais me tuer. Je me sens soulagée. Je passe l'heure suivante à m'inquiéter des conséquences de mon suicide. Mon soulagement s'évapore. Je passe l'heure suivante convaincue que je ne vais pas me tuer. Je suis soulagée de nouveau. Je passe encore une heure à m'inquiéter des conséquences si je décide de rester en vie. le soulagement s'évapore. Je répète ce cycle encore trois fois et je vais me coucher. Je dors huit heure.
Quel lien m'ancre sur cette terre ? La peur de souffrir."

Sa grossesse va être l'occasion de nous raconter sa vie, ses blessures, sa part d'ombre, son couple parti à vaux-l'eau.
Mais cette grossesse va surtout provoquer un changement en elle, pas seulement parce qu'elle est enceinte, mais parce qu'elle va faire une rencontre déterminante qui va bouleverser sa vie. Non, ce n'est pas Martin Toppy, l'adolescent père de son enfant ! C'est une jeune femme : Mary Corthery, 19 ans, une fille des gens du voyage. Cette gamine va devenir le rayon de soleil de Melody. Pour elle, elle donnera tout. Et elle sera l'incarnation de tout ce qu'elle a perdu.

C'est le tour de force littéraire de Donal Ryan. Melody raconte sa grossesse, semaine après semaine, mais surtout, le récit se recentre sur autre chose : une renaissance par l'amitié qui naît entre Melody et Mary. Cette dernier est un personnage solaire, pétillant, courageux, victime d'une vengeance entre clans. Elle va devenir un modèle pour Melody, qui ne pourra plus se passer d'elle. Les deux vont avoir de folles aventures pour se tirer de mauvais pas ! Attention, c'est souvent drôle et tragique à la fois.
Contrairement à Mary, Melody n'est pas un personnage totalement sympathique : ce n'est pas un ange. On découvre sa part d'ombre au fil du récit. Cette grossesse la mettra face aux démons qui la tourmentent. Ce sera une pénitence, qui, elle espère "aura peut-être (une) fin".
Mary est plus mature de son aînée. Elle n'a pas la langue dans sa poche mais s'offusque souvent du langage fleuri de sa "copine" qu'elle trouve un peu folle de se mettre dans des états pas possibles.
Cependant, les deux font la paire : "Ah sérieux, M'dame, on fout drôlement le bordel quand on est ensemble(...). "(...)Nous sommes sorties dans la rue en ondulant des hanches, nous deux."

Et puis il y a ce bébé qui grandit...

J'ai retrouvé avec plaisir toute la verve de Donal Ryan, son humour incroyable pour parler de thèmes tout à fait sérieux. On n'est pas en reste d'émotion ni de rebondissements.

Il a eu l'excellente idée de nous immerger dans la communauté des gens du voyage irlandais, dans ce troisième roman. C'est à souligner aussi.
On retrouve aussi les ragots de villages ; l'honneur salit qu'on veut faire payer, la peur du qu'en-dira-t-on ("Je te conduirais moi-même si tu ne peux pas. Je prendrai une brouette et je la tirerai moi-même rien que pour te voir partir, que Pat puisse t'oublier.")

La fin est une vraie surprise et une habile manière de conclure cette histoire de maternité.

La prose de Donal Ryan vous ensorcelle, croyez-moi !
Une belle histoire d'amitié et de coeurs brisés.
Ce troisième roman est mon préféré. Un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          60
C'est un formidable roman, à la fois puissant, captivant, et poétique sur la vie d'une femme enceinte, confrontée à la complexité de ses sentiments. Melody Shee a 33 ans, elle attend un enfant de Martin Topppy, qui en a 17. Il est le fils du chef d'un clan de gens du voyage qui vivent en Irlande, elle lui apprenait à lire. Son récit débute alors qu'elle est dans sa douzième semaine et jusqu'à la naissance, semaine après semaine elle raconte comment cet état va bouleverser sa vie. En premier, détruire son couple avec son mari Pat, subir la rancoeur de ses beaux parents, et modifier ses relations avec son père, bon et fragile, à qui elle cache la vérité pour ne pas l'accabler. Elle est hantée, par la trahison qu'elle a infligée, dans sa jeunesse, à son amie Breedie et les conséquences dramatiques que cela a entraînées. Elle, se sent à son tour trahie par Pat qu'elle a tant aimé, lorsqu'elle apprend qu'il va voir les prostituées. Elle se culpabilise d'avoir commis cet adultère, mais ce qui la raccroche à la vie c'est le bébé qu'elle sent bouger dans son ventre. Sa rencontre avec Mary Crothery, une jeune fille du campement des gens du voyage, bannie par sa famille, donne un nouveau sens à cette vie, elle s'y attache, et cet attachement emporte les lecteurs vers une fin saisissante de beauté et d'humanité. L'usure de l'amour conjugal, l'amour filial attendri face au vieillissement des parents, la trahison, l'exclusion d'une communauté les rivalités de clans, les aléas de la maternité, les sensations, les douleurs, les peurs engendrées par la grossesse sont décrits avec beaucoup de sensibilité, dans une langue poétique, fluide, et d'une grande efficacité. Ce livre écrit par Donal Ryan, écrivain Irlandais, homme de 42 ans, plaira à coup sûr à beaucoup de lectrices, mais il a emballé le lecteur que je suis tant il est beau. Merci aux éditions Albin Michel et à Babelio de m'avoir permis de le lire dans le cadre de l'opération Masse critique.
Commenter  J’apprécie          30
Une de mes lectrices a rendu ce roman à la bibliothèque et a déclaré, avec un regard émerveillé, qu'il était magnifique. Alors bien sûr, je l'ai emprunté pour le IrishReadathon de mars.
Après quelques pages, j'ai commencé à comparer ce qui était écrit sur la couverture ("A joy to read" - The Independant) et ce que je lisais : une histoire à propos d'une femme manifestement compliquée, confuse et même harpie, à la limite, dure avec son mari, pas gentille avec son père et elle a été horrible avec son ex-meilleure amie, qui s'est suicidée. Tout était sombre, Melody n'était pas une fille bien, mais en plus elle était déprimée et pensait à mourir. Je me suis dit que The Independant et moi avions des notions différentes de la joie !
Puis... J'ai compris pourquoi, récemment, elle était dure avec son mari ! Et à partir de là, j'ai été accrochée par l'histoire, par toutes les couches successives révélées avec subtilité, la profondeur des personnages, Breedie, Pat, la confusion de Melody, sa douleur, sa colère, les pertes qu'elle avait subies, son incapacité à vivre en paix avec elle-même.
Le déroulé chronologique est inhabituel : chaque chapitre est associé à la progression de la grossesse. Les personnages de ce roman sont compliqués, certains formidables (Mary Crothery) et graduellement, Melody apprend à faire face à tout ce qui est arrivé dans sa vie, comment expier pour ses péchés (roman irlandais) et comment changer complètement la vie de ceux qui sont autour d'elle et du même coup, la sienne.
Ma chronique ne rendra jamais assez justice à ce roman. Quand je me suis d'abord demandé comment aborder cette critique, tout ce que j'ai pensé c'est que ce livre était comme une lumière dans le ciel, comme le soleil qui brille après la pluie et fait tout briller autour de vous.
Puis je suis allée chercher des vidéos de Donal Ryan parlant de ce roman et en l'écoutant, j'ai été frappée par son empathie, son espoir pour la race humaine, sa capacité à comprendre les faiblesses et je me suis dit qu'il fallait vraiment que je mette la main sur tout ce qu'il a écrit.
Magnifiquement écrit, cette histoire vous essore de l'intérieur et vous élève en même temps. La fin est totalement inattendue mais révèle tant d'espoir pour Mary et Melody ! Impossible d'oublier tout ça une fois le livre refermé. Comme l'auteur le dit à la fin de l'édition anglaise, "Je que l'expérience de lire mes livres soit intense, et mémorable, et compte pour quelque chose dans la vie de mes lecteurs au-delà d'une distraction temporaire." Mission accomplie.
Lien : http://booksnlivres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          10
Superbe !!
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (133) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
251 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *}