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Irlande,
Elle est mariée, a trente-trois ans et est enceinte de son élève, un garçon de dix-sept ans d'une famille des gens du voyage, à qui elle apprenait à lire et à écrire. Bref, une situation compliquée, guère réjouissante vu l'issue qu'elle prévoit et elle est seule.
Dans un long monologue intérieur, Melody nous ouvre son coeur, nous fait découvrir sa vie et ses ressentis à partir de la douzième semaine de sa grossesse. L'occasion aussi pour elle de faire l'autopsie de sa relation avec son mari Pat, qui du grand amour déviera à la haine, ou presque, sa relation avec son père, et régler ses comptes avec son passé.
Mais rien n'apaise Melody, qui ayant commis un acte instinctif et même abusif, pense que quelque chose ne tourne pas rond chez elle ("There's something very badly wrong with me"). Elle est pleine de rage envers elle-même et les autres, dont son mari et sa belle-mère ("I wish I could be normal, or dignified at least, and keep my madness to myself."), et comme la plupart des humains elle peine à contrôler ses instincts, ce qu'elle appelle une de ses anomalies. Et surtout ce qui se dégage de ce texte poignant c'est une grande solitude. Mari parti à l'annonce de la nouvelle, mère décédée, meilleure amie disparue à cause d'elle, seul un père aimant, qu'elle hésite à solliciter..... le réconfort, elle le cherche dans une jeune fille de dix-neuf ans, un peu médium, une autre de la communauté des gens du voyage, à qui elle apprend aussi à lire et à écrire.

Dans le fond toute cette histoire n'a rien de particulier, et le personnage de Melody n'est pas des plus attachants; c'est le fait que ce soit un homme qui parle à travers cette femme qui la rend relativement intéressante. Ryan en profite aussi pour philosopher un peu sur la vie, l'amour, le mariage et l'amitié, et ce qu'il en pense n'est pas des plus enthousiastes. Bref, c'est surtout la forme et la langue qui donne son sel à ce récit. Un style plaisant et fluide au discours indirecte, épicé de british-irish qui fait sourire. de la belle Littérature, mais à mon goût un peu trop romancé, surtout la fin.


“These are all just bits and fragments, shards; no one can tell the story of a life or a friendship or a death or a marriage day for day for day.”
(Ce n'est que des bribes, fragments, tessons; personne ne peut raconter l'histoire d'une amitié, d'une mort, d'un mariage jour par jour par jour.)
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Avant de vous parler de ce roman , qu'il me soit permis de vivement remercier Babelio et les éditions Albin Michel qui m'ont fait le grand plaisir de me l'adresser dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée.
Et encore avant de me lancer , "un argument de vente" m'a un peu , disons , irrité . Je vous le livre : " un roman exigeant ,ambitieux , et à même de toucher un vaste lectorat FEMININ ". Je suis un homme et j'ai beaucoup aimé . Je ne poursuivrai pas le débat , je note , c'est tout ( mais pas sans arrière-pensée ...)
L'héroïne principale , c'est Mélody . Elle attend un bébé dont son mari , Pat , n'est pas le père . Non , le père , c'est Martin , un jeune appartenant à la grande famille des " gens du voyage " à qui elle donnait des cours . Pat la quitte . Mélody , submergée d' émotions négatives surgies du passé , veut mourir mais ce n'est pas si facile quand on porte la vie en soi . On va suivre avec attention les étapes de sa grossesse et avec elles vont surgir des souvenirs ,tragiques pour la plupart.....Des personnages vont se succéder dans la sphére proche de Melody et , parmi eux , son propre pére , un personnage d'un charisme et d'une humanité incroyables , un personnage qui de par son âge , possède un regard unlque sur les choses et les êtres. Les autres ne dégagent pas la "même force " , la même sympathie , je vous en laisse juges.
On va pénétrer dans le plus intime de Mélody et c'est peut - être cette intimité qu'on destinerait à un lectorat feminin ? Hum...pas convaincu .
Le style est percutant , sans bavardages inutiles , direct , bien en harmonie avec l'histoire , mêlant sans distinction les pensées de Mélody et les paroles .Il faut bien entendu garder en mémoire qu'il s'agit d'une traduction.
L'intérêt du roman est aussi de nous présenter quelques aspects de la vie quotidienne des gens du voyage et leur " sens de l'honneur " qui aura un rôle essentiel au moment de tourner les dernières pages . le dénouement viendra tout logiquement clore une histoire qui , il faut bien le dire , frôle souvent le tragique, l'incroyable , le dramatique.
Voilà un ouvrage qui a bien plu à l'homme que je suis . J'attends avec impatience les prochains avis et , surtout , ceux des amiEs babeliotes . Quant aux amis , rassurez moi avant de partir pour cette " balade irlandaise "peu conventionnelle . Et attention , prenez votre parapluie . En Irlande , le soleil est magnifique mais .... incertain et rare . Quand il pleut , il pleut bien et ça secoue ...comme dans ce livre , quoi.
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Pat, le mari de Melody, est parti lorsqu'elle lui a annoncé qu'elle était enceinte…d'un autre. Elle tait l'identité du père, une folie passagère, un garçon timide et triste de dix-sept ans, appartenant à la communauté des gens du voyage et à qui elle apprenait à lire.

Arrivée à la douzième semaine de grossesse, elle écrit les perceptions de son corps, ses faits et gestes, son envie d'en finir. Puis, de semaine en semaine, au rythme de ce petit être qui se développe en elle, ses confidences éclatent et s'enchaînent en une véritable introspection. Est-elle dérangée, mauvaise, cruelle ?
Elle écrit l'amour initial, fort et fusionnel, pour Pat. La dérive vers les violences verbales, le mépris, les reproches des fausses-couches, tous ces mots destructeurs qui ont fait irruption dans leur couple.
Elle écrit l'amour immérité que son père lui voue, ce père plein de compassion. Cette relation est admirablement décrite par l'auteur qui a su faire jaillir de ces passages la tristesse, l'inquiétude, et surtout tout l'amour de ce père résigné.
Elle écrit sa culpabilité envers son amie d'enfance tragiquement disparue.
Et puis, elle va vers le campement des gens du voyage et y rencontre Mary, jeune femme rejetée. Elle va découvrir les règles qui régissent leur monde de nomades et espère y trouver « un répit à son état sans grâce ».

L'écriture est chaotique, en adéquation avec l'état d'esprit de Melody. Des phrases de longueurs tout à fait inégales déversent parfois des flots de faits, comme une délivrance. Ses pensées multiples, indisciplinées, nous sont livrées au fil de l'eau d'où un récit non structuré où dialogues et texte se mêlent mais sans jamais nous perdre.
C'est un récit d'une grande sincérité, l'histoire d'une vie confrontée à des fautes dont le poids semble soudain trop lourd à porter. Melody écrit ses comportements inexplicables sans faux-fuyant.

Une vie, des vies tout à fait réalistes qui se rencontrent avec des blessures reçues ou données.

L'auteur sait véhiculer les émotions. J'ai été surprise par sa faculté à mettre en scène des personnages qui, malgré leurs défauts, n'occasionnent aucune antipathie chez le lecteur. J'ai également apprécié sa façon de tisser des liens profondément humains au milieu de faits pourtant empreints de noirceur. On se laisse mener par les écrits de Melody jusqu'à son émouvant post-partum. L'originalité de la plume sied parfaitement à cette confession intimiste.

Un roman fort qui traite de nombreux défauts humains mais d'où la beauté latente ne peut laisser indifférent !

Tous mes remerciements à Masse Critique et aux éditions Albin Michel pour la découverte de ce nouveau roman irlandais.
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De semaines en semaines se déroule le scénario de "Tout ce que nous allons savoir", dernier roman de l'Irlandais Donal Ryan. C'est le scénario le plus simple de la vie, il commence le premier jour de la conception d'un bébé, il se termine le jour de l'enfantement. Paradoxalement existe-t-il dans la nature un scénario plus complexe, plus délicat à conter que celui d'une femme, qui à la septième semaine va sentir quelque chose d'imperceptible, un mouvement, un léger déplacement, le poids de l'ombre.


Cette ombre va bousculer toute une vie, celle Melody la future maman, mais il faudra attendre le terme du neuvième mois pour célébrer sa naissance.
Une autre ombre plane, celle des gens du voyage, Martin Toppy a dix sept ans, il est le père de l'enfant à naître, et son propre père est une personnalité reconnue de sa communauté. Les tensions sont palpables dans la petite cité irlandaise. Que s'est-il passé entre Melody Shee, et Pat son mari ?
L'ombre de la maman de Mélody affleure aussi, cette parole s'est tu quand elle avait 14 ans.


Donal Ryan s'est emparé de ce scénario, pour parler aux femmes, à deux femmes, l'une Mary, essayant désespérément de concevoir, et de sentir s'arrimer le fœtus, comme après une délicate couvaison, puis une autre femme Melody qui après deux fausses couches a senti son ventre se réveiller.


Dans la plupart des romans on identifie facilement les bons des méchants, on les suit, on les traque, jusqu'à leur faire avouer leurs dernières tentations, les unes perverses, les autres miraculeuses.
Avec sa voix de stentor Ryan réveille l'humanité de chaque personne, mêle et entrelace leur histoire familiale, dans sa multiplicité douce ou orageuse. Les coups de sang en majuscule dans le texte, frémissent de cris et de jurons comme ceux de vieux routiers. Dans le cœur de chacun de ses personnages qui tour à tour sera cruel ou généreux, sourd ou attentif, fidèle ou infidèle, la complexité des sentiments des femmes et des hommes est restituée, leurs capacités d'être des hommes justes ou de piètres parents testée.


Ryan ne fait pas de cadeaux lorsqu'il fait dire à Melody : " j'ai toujours été une salope mais maintenant je suis une salope cinglée. Une vraie salope devenue folle. Et aussi une pute, au fait. "


Il ne fait pas non plus de cadeaux à l'entourage familial, quand il se fait le l'écho des non-dits page 118 : " le soupçon courait, elle le savait au fond de son cœur et de son âme, selon lequel elle aurait été flétrie de l'intérieur par un autre homme et les Clothery auraient été au courant depuis le début qu'elle ne pouvait pas accueillir la vie dans son ventre et ils auraient dupé tout le monde,"


Il anime au diapason du récit, la langue anglaise avec une dextérité d'acrobate et de jongleur passant de la boutade,  "tout ce qu'il a rapporté de l'école, c'est des poux", à de la tendre ironie, celle du père moqueur qui tendrement s'amuse à dire à sa fille, "tu as failli pleurer devant tant de gentillesse, tu as la vessie près des yeux".


Deux histoires qui se nouent et se dénouent avec justesse, comme une délicieuse façon de tendre la main pour caresser le ventre qui s'arrondit pour apaiser une blessure qui n'en finit pas de sourdre.
Les affres que suscitent la désintégration du couple de Mary, comme, comme les rapports devenus difficiles de Melody avec Martin Toppy le jeune père de l'enfant à naître, sont vécus à travers des mots où s'impriment la délicatesse de Dolan Ryan.


La joie, peut être le bonheur, la vie sûrement s'imposent avec une clarté bleutée que nous parcourons les yeux écarquillés, parfois un peu chiffonnés d'avoir trop lu.
On ne saura jamais tout, ni tout ce qu'il fallait savoir, car l'essentiel nous échappe, l'émotion est si dense et si intense que les mots nous fuient, mais le plaisir du lecteur nous le portons très haut, le cœur meurtri, l'esprit conquis.
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C'est un roman dur, émouvant, sans concessions : l'histoire d'une femme qui n'arrive pas à se pardonner ses erreurs d'adolescence, qui se punit pour tel et qui punit son entourage. L’histoire débute par une confession : Melody Shee avoue à son mari Pat qu'elle est enceinte et qu'il n'est pas le père. Ce dernier, abasourdi pas cette nouvelle, la quitte. Mélody reste alors seule avec ses pensées qu'elle déverse dans son journal intime. Sa rencontre avec Mary, issue de la communauté des gens du voyage, va lui faire repenser sa vie et ses choix...Des personnages entiers et imparfaits, une écriture sans temps mort font de ce récit éprouvant une belle découverte qui me donne envie de lire les autres textes de l'auteur.
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Melody est enceinte de douze semaines. le père n'est pas Patrick, son mari, mais Martin Toppy. C'est un jeune homme de dix-sept ans qui fait partie de la communauté des gens du voyage. La jeune femme de trente-trois ans lui donnait des cours particuliers pour lui apprendre à lire.


Dans le campement, elle rencontre Mary Crothery, une jeune fille rejetée par sa famille. Ces liens modifient sa vie et sa façon de penser.


Mélody raconte sa jeunesse et son mariage. Son récit alterne avec des scènes du présent. de la même manière, mes sentiments, envers elle, ont oscillé. Par moments, je l'ai détestée, et à d'autres, mon empathie s'est éveillée. Les deux émotions, au départ, étaient très tranchées, et au fil du livre, elles se sont mêlées.


J'ai ressenti la même ambivalence au sujet de Patrick. Leur amour est grand mais leur relation est destructrice, leurs paroles et leurs actes sont dégradants pour l'autre, ils se font beaucoup de mal. A force de se haïr soi-même, on fait, parfois, porter la faute à celui qui nous ressemble.


J'ai ressenti un profond respect pour le père de Melody, qui est un homme très attachant. J'ai aimé le papa qu'il est, qui aime sa fille envers et contre tout.


Mary est une jeune fille de dix-neuf ans. Elle est en souffrance et pourtant, elle fait preuve d'une grande maturité. Mais surtout, elle est très attachante, elle est solaire. Il se dégage une pureté d'âme de ce personnage.


Chaque chapitre correspond à une semaine de grossesse, jusqu'au post-partum. Les changements psychologiques de Melody se calquent sur ses modifications physiologiques. Elle va pousser très loin son introspection. Elle le fait sans faux-semblants, c'est brut et ça fait mal à lire, par moments. J'ai été bouleversée par un drame concernant Breedie, son amie d'enfance.


J'ai énormément aimé les passages contant la vie des gens du voyage, pour qui l'honneur est sacré. Il peut les conduire à renier les leurs et provoquer de grands malheurs.


Le texte est percutant, il fait souffrir, il fait sourire, il met en colère, il attendrit et il malmène. C'est parfois très noir, et parfois très lumineux, mais toujours profond. C'est une histoire de destruction et de rédemption, de passion et de rejet, d'amour et d'amitié. La grossesse est la chrysalide de Melody. La fin est magnifique et émouvante. Elle est surprenante et pourtant, je me suis dit que c'était celle qu'il fallait. J'ai adoré le choix de Donal Ryan.


Tout ce que nous allons savoir est un roman puissant. Je l'ai énormément aimé.


Je remercie sincèrement Babelio et les Éditions Albin Michel pour ce service presse.

Lien : http://www.valmyvoyoulit.com
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Tout au long des semaines de sa grossesse Melody, la narratrice alterne entre le passé et le présent. Un passé tumultueux et dramatique. Breedie son amie de toujours qu'elle va trahir et qui finira par se suicider. Pat le premier garçon qu'elle a embrassé, avec le temps ils ont fusionné pour ne faire plus qu'un. Même dans les années de haine, ils n'ont cessé d'être proches. Pat, devenu son mari avec qui elle n'a pas pu avoir d'enfant est un salaud, un bâtard de bon à rien qui va voir les prostituées en ville. Martin 17 ans, son élève, il est le père de l'enfant que porte Mélody. Martin a quitté le campement, mais Mélody va y faire la connaissance de Mary répudiée par sa famille et son mari. Mary qui a le don de ressentir les choses.

Je me suis laissé facilement entraîner dans ce récit dramatique porté par la puissance des deux personnages principaux Melody et Mary. Des personnages secondaires comme Breedie l'amie délaissée et le père de Melody m'ont également interpellé.

J'ai apprécié cette incursion dans le monde des gens du voyage, une communauté régit par le sens de la famille et de l'honneur, où les mariages sont arrangés, où les conflits se règlent d'homme à homme, un monde clos à l'intérieur d'un autre monde.

Chez Donal Ryan comme toujours les personnages ne sont pas vraiment sympathiques, ils ont des relations toxiques et destructrices parsemées de malheurs voir de tragédies. Avec son écriture toujours aussi fluide, il réussit à nous captiver. J'ai vraiment passé un bon moment à la lecture de ce roman qui parle de trahison, de passion, de violence, et aussi de la condition des femmes.

Merci aux éditions Albin Michel et à Babelio pour leur confiance.

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D'abord, il me faut remercier Babelio et les Edts A.Michel; grâce à cette lecture j'ai découvert le troisième roman de D.Ryan,écrivain irlandais d'une quarantaine d'années.
Melody, jeune femme mariée et accessoirement répétitrice pour élèves itinérants, découvre qu'elle est enceinte. le roman démarre à ce moment et va suivre tous les chamboulements qui exsudent du corps et surtout de l'esprit de cette jeune femme . Elle passe en particulier par des phases négatives, pense à se supprimer, les souvenirs la retiennent,l'amour que lui porte son père âgé et affaibli la retient aussi tout comme l'amour-haine pour son mari. Mais c'est pour elle l'occasion de se remémorer tout le mal qu'elle a pu faire dans sa vie, et elle en a fait ,et le déclencheur de ce retour en arrière est que l'enfant qu'elle attend n'est pas de son mari.Elle préfère laisser se répandre des ragots insanes plutôt que d'avouer qui est le futur père.
Un camp de gens du voyage se trouve dans son village et en même temps que Melody est emportée dans son tumulte, lui aussi devra subir les soubresauts qu'imposent les règles de l'Honneur.
C'est un roman étourdissant; les personnages secondaires , pas nombreux sont bien campés, la tragédie est à toutes les pages et pourtant,la lecture se fait calmement avec un accouchement et un dénouement moins gris; bizarrement je n'ai éprouvé aucune antipathie pour cette Mélody qui se déteste, peut-être tout simplement qu'on peut faire le mal sans méchanceté à l'adolescence quand là aussi tout est chamboulé.
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Le "grand" romanesque ne fait pas peur à Donal Ryan, cet auteur irlandais qui a déjà signé deux romans marquants dont le coeur qui tourne. Cela ne l'effraie pas non plus de se mettre dans la peau d'une femme enceinte, Melody, dont nous allons suivre les derniers mois de grossesse racontées dans son journal intime. Il s'est passé (il se passe) beaucoup de choses dans sa vie avec notamment la perte de sa meilleure amie à l'adolescence, son mariage avec Pat qu'elle a trahi avec un amant de passage lequel appartient aux gens du voyage, cette communauté au sang le plus pur d'irlande et sans cesse frappée d'ostracisme dans la population (comme partout ailleurs dans le monde). Et enfin, il y a cette nouvelle amie, issue de cette même communauté, dont elle devient de plus en plus proche. Tous ces personnages forment l'environnement de Melody (sans oublier son père, diminué par les ans) que Donal Ryan décrit avec bienveillance même s'il ne dissimule pas leurs failles et leurs défauts. Comme beaucoup de grands romanciers irlandais, dont il fait manifestement partie, Ryan réussit dans Tout ce que nous allons savoir le mélange âpre du réalisme le plus tragique (presque démesuré) au romantisme le plus dévorant. Une alliance qui donne un roman dont il est impossible de prévoir le déroulement, plein de vie et de violence intérieure et extérieure.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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C'est mon troisième roman lu de cet auteur, à croire qu'il me poursuit ....

C'est triste, c'est lourd, c'est noir, c'est glauque , c'est sensible, c'est beau... dirais-je que c'est irlandais? Je ne sais pas je connais trop peu ce pays et ses habitants.

On y retrouve néanmoins un sexe triste et coupable comme dans d'autres romans irlandais, la faute et la culpabilité colorent souvent les écrits de l'île, merci les curés? Une vie rétrécie, où tout le monde surveille tout le monde, l'inconvénient d'un pays peu peuplé ?

Melody se retrouve enceinte ... d'un jeune garçon à qui elle donnait des cours. Ce garçon appartient à un groupe de gens du voyage et en Irlande comme ailleurs, leur vie n'est pas facile. le couple, fou, qu'elle formait avec son mari se défait . Elle ouvre une sorte de journal où elle suit les changements qu'apporte sa grossesse dans son corps. Peu à peu , c'est d'elle dont elle nous parle, de son adolescence . Moment charnière où elle a connu son mari et où pour conquérir celui-ci , elle trahit son amie qui s'est suicidée. La Faute est là, la culpabilité de tous les instants , la perversité de son couple est née de ces tous premiers instants.

Melody n'est pas un personnage très attachant, elle est pétrie de rancoeur et d'amertume, et a bien du mal à s'intéresser aux autres? Néanmoins au fur et à mesure du récit, elle change et s'adoucit jusqu'à, ce qu'on peut apeller sa rédemption.

Au finale , un texte émouvant, dur mais attachant, un roman qui m'a "cueilli" alors que les premières pages me rebutaient.

Merci aux éditions Albin Michel et à masse critique Babelio pour l'envoi de ce livre.


Lien : http://theetlivres.eklablog...
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