Des pions noirs; des pions blancs.
Des chapitres du militaire japonais; des chapitres de la jeune chinoise joueuse de go.
Et entre les deux, une mélodie qui balance. Tic tac. Tic tac.
D'un côté le défi, de l'autre la stratégie.
D'un côté l'intelligence, de l'autre la réflexion.
D'un côté la modernité, de l'autre l'insistance des traditions.
D'un côté la guerre, de l'autre la résistance.
D'un côté l'enfance, de l'autre le monde adulte.
D'un côté la violence, de l'autre la douceur du regard.
D'un côté la Chine, de l'autre le Japon.
Et au milieu des amours naissants.
Et la mort.
La joueuse de go a su trouver le chemin de mon coeur et a touché mon âme. J'ai été séduite par cette histoire d'un autre temps, d'un autre continent, de ce bout du monde aux coutumes ancestrales, pudiques, codifiées et si dépaysantes.
Certaines scènes m'ont happée, d'autres m'ont blessée.
Il n'y a pas de compromis dans l'écriture de
Shan Sa.
Parce qu'il faut qu'on le sache : la vie n'épargne personne. La quiétude n'appartient qu'aux morts. La vie est une peine que seule une partie de go peut distraire.
Place des Mille Vents, le silence règne en maître. Dans mon coeur aussi.
Je ne m'attendais pas à un tel dénouement. Il me laisse sans voix. Il scelle la fin de la partie. Désormais, je vais devoir trouver un autre roman décapant, un autre adversaire. Un de ceux qui vaut le détour. Un de ceux capables de m'offrir des fleurs sous les bombes. Un de ceux dont la passion dévore tout !
"Le monde est un jeu de go dont les règles ont été inutilement compliquées." (Proverbe chinois).
Et si nous les simplifions tout en gardant leur intensité ?