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Citations sur La Souris verte (16)

L'hiver approchait comme une menace. Cette saison autrefois aimée devenait ennemie. Qu'elle fût défavorable aux troupes allemandes engagées sur le front de l'Est ne suffisait pas à nous consoler. Le froid provoquait un désastre : pour la plupart, l'absence de charbon, de vêtements chauds, de nourriture faisait des mois redoutés des tueurs de pauvres. Les gens se confinaient dans une seule pièce de leur logement, se couchaient habillés, se serraient comme des bêtes en tanière. Les files d'attente devant les boutiques, avec un sergent de ville près de l'entrée, offraient un spectacle lamentable. Jeunes ou vieux, tous n'avaient qu'un seul âge : celui de la misère, des lèvres gercées et des mains blessées d'engelures. La buée qui sortait des bouches me faisait penser à une parcelle d'âme quittant le corps.
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« J'espère que tes études n'empiètent pas trop sur ta vie personnelle et que tu sais distinguer ce qui apporte de la jouissance de ce qui jette dans l'ennui. Le bon entretien des futilités et des vices permet d'accéder plus sûrement à la connaissance de soi-même que, comme chez certains, la méditation solitaire, l'esclavage professionnel et la délectation morose... »
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Il est des manières de ne rien dire fort parlantes.
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Jeunes ou vieux, tous n'avaient qu'un seul age: celui de la misère, des lèvres gercées et des mains blessées d'engelures.
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Les abominables démons de l'insomnie nous montrent les choses négatives à travers des verres grossissants et gomment toutes les raisons d’espérer.
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Un side-car les précédait portant deux gendarmes reconnaissables à la plaque feld-gendarmerie attachée au cou par un collier de chaînons d'acier comme une marque d'alcool sur une carafe ou un prix de concours agricole sur du bétail. Au carrefour, le passager sautait du siège et réglait la circulation au moyen d'un bâton terminé par un disque rouge. Les soldats avançaient sans que nul les regardât, n'existant que pour eux-mêmes. Étaient-ils conscients de l'absurdité de leur marche ? S'enivraient-ils du bruit de leurs bottes ? Sur l'ordre rauque d'un gradé, ils entonnaient un chant viril et lourd avec des arrêts et des reprises brusques. Les pas rythmaient, chacun d'eux pesant un quintal. Les chants ne parvenaient à aucune oreille pas plus que les yeux ne voyaient cette troupe devenue inexistante parce que les Parisiens le voulaient ainsi.
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Mon préambule déambule à l'image de mes errances parisiennes.
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Il me restait à apprendre le monde, à allumer quelques lampes de savoir. Je devais remplir ma vie page à page, tenter d'oublier les espaces déserts.
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Je me surprenais à lire Paris comme une partition, chacun de ses quartiers offrant ses mouvements, ses alternations et ses nuances: lento de la Seine, capricioso d'une robe fleurie, gracioso d'un sourire, et j'appliquais aussi bien les termes de l’exécution musicale à mes états d'esprit, du vivace au grave, du languide au lamentable.
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Je n'imaginais pas que l'on pût vivre ailleurs qu'à Paris, cette cité délicieuse et difficile, pour un temps blessée, endormie, mais toujours prête à la guérison et à l’éveil.
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