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Citations sur La Vie clandestine (146)

Cet aquarium est notre famille en miniature : un milieu trouble, à l'abandon. Une vitrine que l'on a entretenue pendant quelques temps avec un soin maniaque, l'exposant fièrement aux regards, mais qui nécessite une telle énergie, pour imiter le réel, que finalement on lâche tout, d'un seul coup, exténué.
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Nous nous racontons une histoire , puis nous la réécrivons, au fil du temps. Ce spectre fantasque s'appelle la mémoire. Le souvenir est un organisme vivant, un corps autonome, qui s'autogénère. Personne ne ment, le spectre a juste pris la main.
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je suis seule dans un univers parallèle, mais rien ne pourra m'être reproché. Je suis terrifiée à l'idée que l'on puisse lire dans mon cœur, entrevoir ce qui le constitue, ce qui n'a pas de nom, pas de contours, mais que je porte en permanence, tel un animal endormi. Je suis aux aguets, un petit spectre concentré, c'est épuisant, mais j'ignore que je suis fatiguée.
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J'ai lu quelque part que le souvenir n'est pas le souvenir de l'instant T où l'évènement a eu lieu, mais le souvenir de la dernière fois où le souvenir a surgi. Nous souvenirs sont des souvenirs de souvenirs de souvenirs.
Où vivons nous ? J'ai le sentiment, pour ma part, d'avoir très peu vécu à l'endroit où mon corps se trouvait. J'ai passé la majeure partie de ma vie ailleurs, dans un espace blanc reculé.
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Exister, qu'est-ce que ça veut dire ? ça veut dire être dehors, sistere ex. Ce qui est à l'extérieur existe. Ce qui est à l'intérieur n'existe pas.... C'est comme une force centrifuge qui pousserait vers le dehors tout ce qui remue en moi, images, rêveries, projets, fantasmes, désirs, obsessions. Ce qui n'ex-siste pas in-siste. Insiste par exister (Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique).
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Il arrive que l'univers nous envoie des signes. Nous pressentons que celui-ci veut nous dire quelque chose, mais le message est brouillé. Nous sommes aux aguets, en proie à une culpabilité inquiète, et nous ne comprenons pas l'essentiel : ce n'est pas l'univers qui s'adresse à nous, mais une part mystérieuse de nous-mêmes qui s'adresse à lui. Il ne nous interpelle pas, ils nous répond.
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La clandestinité n’est pas aussi romantique qu’on pourrait le croire : on imagine une vie trépidante, loin de la cité et des institutions, un lieu sauvage, que l’on habiterait tel un bois, comme le font les amants, les druides et les poètes. En réalité, ce n’est pas l’expérience de la liberté, mais celle de l’entrave. Elle ne permet pas d’échapper à la légalité, elle condamne à l’illégalité. Rien de ce qui est public, autorisé, je ne l’est plus.
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Je n’aime pas quand papa vient me voir, le matin.
J’ai prononcé cette phrase, exactement celle-là. C’est le matin, je m’adresse à ma mère, mon père est parti rejoindre ce lieu mystérieux où il travaille. Nous nous tenons dans son dressing, devant l’enfilade de miroirs, mais je ne perçois pas notre reflet. Seulement la moquette beige, et le mur blanc, comme si nous étions des apparitions. Seuls, mes mots se détachent dans le vide. Je ne me rappelle pas de sa réponse, ni même si elle répond, je n’ai aucun souvenir de sa voix. Je sais seulement qu’elle s’éloigne, je ressens encore le mouvement de son corps. Je revois l’enfilade de miroirs, son ombre passant de l’un à l’autre, et la poussière en suspension.
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Je me souviens du jour où ma mère m’a dit que mon père n’était pas mon père. Nous sommes dans sa cuisine, et il est 11 heures du matin. J’ai vingt-sept ans. Plus de dix ans se sont écoulés depuis l’épisode du certificat de naissance italien, depuis que j’ai vu inscrit en lettres noires, tapées à la machine, la mention « di padre ignototo », que j’ai interprétée comme « de père ignoble », avant de comprendre ce que cela signifiait. Et de ne plus y penser. Jamais, pas une seule fois.
Ce jour là, il est 11h du matin, et ma mère a sorti une bouteille de vin. Elle a posé deux verres sur la table.
“J’ai quelque chose à te dire.”
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Je comprends rapidement, dans quel guêpier je me suis fourrée. Je ne connais rien aux mouvements d’extrême gauche, n’ai jamais milité ni participé à la moindre action collective – tout ce qui relève du groupe m'angoisse, et paraît s'adresser à d’autres, comme si je n’appartenais pas à la société. Je me perds dans les différences entre marxistes, léninistes, trotskistes, maoïstes, et, lorsque j’entends des ex-soixante-huitards évoquer cette période, avec ce mélange de décontraction et d’autorité, leurs certitudes, leurs dogmes, j’ai la même sensation qu’avec Yves S. : eux, ils savent, et moi, je ne sais rien.
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