Ce roman ne s'adresse ni au libertin ni au révolutionnaire, encore moins à l'athée ou au débauché. Il s'adresse à moi directement, lecteur du 21ième siècle.
En ce siècle, l'outrage et l'obscénité sont quotidiennes. Obscénité de la politique qui, sous couvert de démocratie, ne fait que masquer le jupon oligarchique qui dépasse. de ce fait, l'outrage est constant: dénégation du citoyen et du devoir civique, mise à l'écart de tout discours dissident, homogénéité des prises de position et incurie des pouvoirs locaux.
En ce siècle, la perversité est partout: le discours économique, ses gestionnaires et ses banquiers, expose toute son érudition, sa logique et sa philosophie au profit de la perversion pure, du renversement des valeurs et de la dilapidation pure et simple de toute solidarité, car comme le marquis le dit si bien, dans notre monde seul compte l'égoïsme et l'individu, ses plaisirs et ses envies. La perversité est telle que désormais, on soumet des continents entiers (Afrique, Amérique du sud) à des fonds spéculateurs et kleptomanes qui, à travers des compagnies minières, permettent à de gras boomers de faire fructifier leurs retraites dorées sur les frêles épaules de gens démunis.
En ce siècle, la société tout entière est devenue pédophile: du curé qui se fait pardonner ses péchés à chaque dimanche afin de poursuivre sa mission évangélique et sodomite, en passant par ces affiches publicitaires où s'exhibent des jeunes filles prépubères dans des tenues lascives et suggestives (American apparel,Gap,H&M), jusqu'aux grands tournois et autres évènements du style F1, qui servent d'appât pour rameuter tous les grands amateurs de chair fraîche et de prostitution juvénile, au vu et au su de ses corps policiers, dont même les Césars, à l'époque du cirque de Rome, des lions et des chars, n'avaient pas su organiser ces grandioses olympiques de la débauche.
En ce siècle, la cruauté endémique est devenue banale: on s'offusque des conditions de vie de tel groupe minoritaire mais on néglige le fait que 16 millions de femmes sont maintenues en esclavage et traitées comme du bétail en Arabie saoudite. On s'égosille pour des broutilles (nos oligarques, Musk et Bezos, dans l'espace) alors que l'effondrement est déjà en cours, alors que des états sont en faillite et sont effectivement déjà en état de déliquescence avancé: Cuba, Yémen, Liban, Sri Lanka, Birmanie, Venezuela, Irak. La cruauté du capitalisme transfrontalier qui fait ses victimes et ses vainqueurs: violence du quotidien, aberration de la raison, itinérance et délabrement de l'homme moderne.
Bien naïf celui qui croit que
Sade fait dans la provocation, alors que le monde contemporain est une insulte permanente.
Bien imbécile celui qui croit que la violence par les mots est supérieure à la violence de la Bourse de New York, à ses oligarques repus qui faute d'impôts pour dompter leurs vices et leurs caprices, n'ont plus que la honte et la dépossession à offrir à leurs semblables.