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3,35

sur 765 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vous pouvez vous abstenir de cette lecture... si le sadisme vous effraie.
Il est vrai que "La philosophie dans le boudoir" du Marquis de Sade peut déranger mais il s'agit d'un classique de la lecture érotique et d'éducation sexuelle qui associe les descriptions pratiques à certaines théories.
Une femme, Madame de Saint-Ange et un homme, Dolmancé, vont s'accorder pour sauver la jeune Eugénie de la vie vertueuse qui lui est imposée par sa mère. Ces trentenaires en pleine santé vont initier l'adolescente aux plaisirs de la chair en explosant les conventions et en explorant de nombreuses parties des corps sur le modèle des orgies grecques et romaines.
Le roman est construit en sept chapitres sous forme de dialogues donnant à entendre les cris de plaisir des personnages de plus en plus nombreux pour expérimenter toutes les positions possibles.
Ils sont loin d'être hantés par la conscience du péché mais au contraire revendique la débauche comme mode de vie. le désir n'est pas amoureux mais uniquement sexuel.
Sade en profite pour prendre position (c'est le cas de le dire) afin de défendre sa conception de la liberté et sa détestation de la religion et de la morale, ce qui est assez moderne pour l'époque.
Après, on peut avoir à redire lorsqu'il fait l'éloge de la sodomie, de l'inceste, de la douleur (pour le côté SM) ou encore lorsque Eugénie maltraite sa mère avec violence quand elle vient la chercher. Contrairement à Sade, je ne pense pas que la cruauté soit dans la nature.


Challenge Riquiqui 2023
Challenge Multi-défis 2023
Challenge Temps modernes 2023
Challenge ABC 2022-2023
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Avec « la philosophie dans le boudoir » de Sade on touche ce que la littérature française à de plus sulfureux mais vu le nombre de critique et de notation je ne suis pas le seul à avoir des lectures pas forcement conforme. Il faut bien l'avouer un jeune homme ne recherche pas forcément le coté philosophique dans les écrits de Sade. Mais la sous prétexte de divertir (pervertir) une jeune fille, le narrateur atteint des sommets qui n'ont rien à envié à la pornographie actuelle. Certains même ne sont pas cautionnable. En vieillissant par contre le coté philosophique, de rejet d'une société honnie et détestée, apparaît clairement. Sa pensé se rapproche de celles des philosophes de la liberté de sont époques et il dénonce les travers de la société dans la quel il vit. Il est claire que Sade est un fou mais l'écrit devient ce qu'on veut en faire, il y a un coté qu'aujourd'hui on appellerai « provoc ». Il est claire que Sade ici veut choquer le lecteur, le pousser dans le rejet juste pour le plaisir qu'il en retire. Un livre qu'il ne faut donc pas abordé qu'au premier degré. Il y a des parties ou il développe une vrai pensé en alternance avec des « morceaux de bravoure sexuelle » à lire avec humour, sans ce braquer.
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Attention, ne nous y trompons pas, apprécier une lecture de Sade n'est pas quelque chose de donné à tout le monde. Beaucoup penseront que c'est un livre vulgaire, choquant, pornographique et immoral, mais ils se trompent complètement (bon, peut-être pas "complètement").
La sexualité à outrance est clairement montrée comme un désir et un plaisir que la nature a crée, et les protagonistes tentent d'expliquer à Eugénie que la culpabilité n'a aucune place dans ce que la nature a fait. En parallèle, outre ces orgies, beaucoup de discours et débats philosophiques anti-cléricaux et en l'honneur du libertinage émergent et laissent à réfléchir au lecteur. Notons parmi ceux-ci une vision très moderne sur l'avortement et le droit de la femme à faire ce qu'elle souhaite de son corps (alors que, paradoxalement, la femme est tout de même décrite comme "faite pour les désirs de tous les hommes" -et non d'un seul- quelques pages après).
A travers diverses théories très bien argumentées, Sade réussit malgré tout à justifier toutes les pires horreurs dont l'homme est capable (viol, meurtre...) et il met le lecteur face à ses propres limites de "l'acceptable". L'oeuvre démarre gentiment et termine sur un acte clairement immoral et absolument horrible (qui me perturbe encore quand j'y repense), c'est l'apothéose d'une oeuvre qui, à l'image de son titre, se veut provocante mais surtout réflective.
Lien : http://oukouloumougnou.blogs..
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Ce roman ne s'adresse ni au libertin ni au révolutionnaire, encore moins à l'athée ou au débauché. Il s'adresse à moi directement, lecteur du 21ième siècle.
En ce siècle, l'outrage et l'obscénité sont quotidiennes. Obscénité de la politique qui, sous couvert de démocratie, ne fait que masquer le jupon oligarchique qui dépasse. de ce fait, l'outrage est constant: dénégation du citoyen et du devoir civique, mise à l'écart de tout discours dissident, homogénéité des prises de position et incurie des pouvoirs locaux.
En ce siècle, la perversité est partout: le discours économique, ses gestionnaires et ses banquiers, expose toute son érudition, sa logique et sa philosophie au profit de la perversion pure, du renversement des valeurs et de la dilapidation pure et simple de toute solidarité, car comme le marquis le dit si bien, dans notre monde seul compte l'égoïsme et l'individu, ses plaisirs et ses envies. La perversité est telle que désormais, on soumet des continents entiers (Afrique, Amérique du sud) à des fonds spéculateurs et kleptomanes qui, à travers des compagnies minières, permettent à de gras boomers de faire fructifier leurs retraites dorées sur les frêles épaules de gens démunis.
En ce siècle, la société tout entière est devenue pédophile: du curé qui se fait pardonner ses péchés à chaque dimanche afin de poursuivre sa mission évangélique et sodomite, en passant par ces affiches publicitaires où s'exhibent des jeunes filles prépubères dans des tenues lascives et suggestives (American apparel,Gap,H&M), jusqu'aux grands tournois et autres évènements du style F1, qui servent d'appât pour rameuter tous les grands amateurs de chair fraîche et de prostitution juvénile, au vu et au su de ses corps policiers, dont même les Césars, à l'époque du cirque de Rome, des lions et des chars, n'avaient pas su organiser ces grandioses olympiques de la débauche.
En ce siècle, la cruauté endémique est devenue banale: on s'offusque des conditions de vie de tel groupe minoritaire mais on néglige le fait que 16 millions de femmes sont maintenues en esclavage et traitées comme du bétail en Arabie saoudite. On s'égosille pour des broutilles (nos oligarques, Musk et Bezos, dans l'espace) alors que l'effondrement est déjà en cours, alors que des états sont en faillite et sont effectivement déjà en état de déliquescence avancé: Cuba, Yémen, Liban, Sri Lanka, Birmanie, Venezuela, Irak. La cruauté du capitalisme transfrontalier qui fait ses victimes et ses vainqueurs: violence du quotidien, aberration de la raison, itinérance et délabrement de l'homme moderne.
Bien naïf celui qui croit que Sade fait dans la provocation, alors que le monde contemporain est une insulte permanente.
Bien imbécile celui qui croit que la violence par les mots est supérieure à la violence de la Bourse de New York, à ses oligarques repus qui faute d'impôts pour dompter leurs vices et leurs caprices, n'ont plus que la honte et la dépossession à offrir à leurs semblables.
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Waow... c'était une lecture vraiment intense. 50 nuances de Grey peut s'aligner à côté.
La philosophie du marquis était très intéressante à découvrir, et même si je ne partage pas ses opinions, parfois je me disais "il a un peu raison quand même". Par contre parfois c'est vraiment très long, et je ne donne pas la note maximale à cause du dernier dialogue qui m'a vraiment traumatisée à vie. Trop c'est trop.
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Petit livre proscrit pendant longtemps, ce traité de sexualité et de philosophie est plus que singulier, et met à jour les dérives de fin de siècle des Lumières. Entre cruauté, perversion et débauche, ce livre ne donne pas moins un point de vue intéressant de la République et de la conception de la liberté sadienne. À lire, à condition d'avoir le coeur bien accroché !
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Relecture dans le cadre de mon mémoire.

Une relecture tout à fait passionnante, marquée par la découverte d'éléments que j'avais négligés à la première lecture : si j'avais noté les passages philosophiques, je n'avais par contre pas été frappée par leur caractère rousseauiste (poussé à l'extrême, il est vrai, mais Sade reste lui-même de ce point de vue). Ce que semblent prôner les libertins, et plus particulièrement Dolmancé, c'est en effet un retour à l'état de nature : la vision en est moins idyllique que celle de Rousseau et sans doute plus vraisemblable (cruauté et loi du plus fort). Pour parvenir à cet état, il faut donc rejeter la société et son polissage, représentée par la figure de la mère. C'est donc une leçon tout à fait cohérente, dans l'application qui est faite de la théorie, qui est proposée dans ce dialogue. Quant à ces scènes "pratiques", l'introduction a attiré mon attention sur leur aspect très textuel : bien que je ne sois pas toujours d'accord avec ce point de vue, il se tient et j'ai trouvé intéressant de relire avec cette idée en tête.
Bref, une relecture tout à fait intéressante pour moi.
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Après une lecture choquante telle que Les 120 journées de Sodome, je n'avais que deux choix face à moi. Soit je me contentais de garder en mémoire tous les atrocités et crimes que je venais de lire et choisissais de ne jamais plus lire à un livre écrit par un malade tel que Sade. Soit je prenais le parti d'accepter qu'au delà tous ces abominations, l'auteur n'était pas qu'un obsédé sexuel, mais que c'est par ce parti pris littéraire et sociologique qu'il légitime son point de vue visionnaire et prône les libertés qui étaient un des thèmes fondamentaux de ce désir de Révolution au XVIIIème siècle. Entre discours philosophiques, politiques et éducation libertine d'une jeune fille, Le Marquis de Sade crée une oeuvre où la cruauté est parfois à son paroxysme mais aussi un texte qui montre que la monarchie et les liens étroits entre la religion et le pouvoir ne peuvent plus être au goût du jour.

Mme de Saint-Ange, libertine et soeur incestueuse, propose à son frère le Chevalier de Mirvel et à Dolmancé d'initier la jeune Eugénie aux plaisirs de la chair et de la perversion. L'oeuvre est écrite et composée de plusieurs dialogues où les trois professeurs alternent les démonstrations et les mises en pratique de leur cobaye humain afin de parfaire son éducation. Âgée d'une quinzaine d'années et vierge de tout attouchement, elle va rapidement découvrir tous les secrets et jouissances du libertinage jusqu'à tomber au final dans les travers cruels et sexuels que Sade affectionne tant à décrire. Mais au-delà des nombreuses parties de jambes en l'air bisexuelles et des descriptions crues à propos des membres intimes de la femme et de l'homme et de leurs utilités, Sade réussit à amener à une réflexion philosophique de son oeuvre. Profondément athée, Dieu n'existe pour lui que dans l'esprit des hommes. La force qui contrôle les êtres humains est la Nature. Elle est pour lui le seul principe suprême face à l'homme et l'aide alors à apporter une pleine légitimité à ce qu'il dépeint. La violence, la cruauté et l'égoïsme sont présents dans la nature et paraissent donc pour l'auteur explicable et légitime, au delà des questions du Bien et du Mal.

Sade expose également dans son discours des réflexions idéologiques face au pouvoir français de son époque. Ses idées sur la religion, la liberté et la monarchie sont très explicites et très intéressantes à découvrir. Il possède une conception de la Nature, de l'homme et de la société assez similaires de celle des philosophes des Lumières en proie au désir de libertés. Seulement, les solutions qu'il présente dans son livre face à ceux qui n'obéissent pas aux lois de la nature, qu'il considère comme essentielles dans la vie de chaque homme libre, sont évidemment inconcevables et non exécutables dans une société humaine dite un tant soit peu équilibrée. le dernier dialogue est criant de cette réalité et montre cette incapacité à suivre l'exemple de Sade dans la vie réelle.

Malgré des pratiques et des dénouements désastreux, l'auteur réussit comme je l'ai dit à amener à des réflexions séduisantes et intelligentes telle que la place de la femme. On pourrait sans trop se tromper placer Le Marquis de Sade dans la catégorie des féministes, au moins dans celle de ceux qui perçoivent la femme comme l'égale de l'homme. Mme de Saint-Ange jouit de son corps comme elle le souhaite, tout comme Dolmancé et le Chevalier de Mirval, et le possède également. Sade exprime également sa pensée concernant l'avortement et la contraception qu'il révèle comme nécessaires pour jouir entièrement du libertinage. Ce livre n'est donc pas qu'un guide des pratiques sexuelles libertines mais contient des réflexions très intéressantes et complexes qui sont primordiales à comprendre et à savoir pour parler au mieux de cet auteur sulfureux et incompris lors de son existence. Cette oeuvre n'est évidemment pas à mettre dans toutes les mains, surtout vu la cruauté décrite au dernier dialogue. Mais je pense qu'il est important de la découvrir pour se faire une pleine idée de ce texte et, pour certains, la savourer au delà de l'image négative qu'on peut avoir son auteur.
Lien : http://entournantlespages.bl..
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A n'en point douter, le marquis de Sade prend un malin plaisir à horrifier le lecteur médusé qui se promène dans une forêt de tous les vices possibles et imaginables. Poussant la notion de libertinage (intellectuel, moral et sexuel) dans ses plus extrêmes limites, jusqu'à la rendre ridicule, La Philosophie dans le boudoir est un grinçant réquisitoire contre la société sois-disant "bien-pensante", et en propose un contre-exemple grossier, loufoque et absurde, où la démesure et l'excès sont rois. Ce n'est assurément pas un texte à mettre entre toutes les mains, mais il serait dommage pour les plus curieux de passer à côté de ce brulot littéraire de 1795.
Lien : http://cestarrivepresdechezm..
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L'oeuvre générale de Sade est assez répétitive, on le sait bien. La Philosophie dans le boudoir n'est pas si "hardcore" que Justine ou les Malheurs de la vertu - la fameuse. On trouve toujours ce mélange de récit et de dissertation, toujours ces questionnements "naturalistes" et "méta-moraux" que peu de penseurs, surtout à l'époque, ont osé entreprendre.
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