AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 42 notes
5
14 avis
4
14 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette lecture nous entraîne dans une relation entre un homme âgé mourant d'un cancer et un jeune infirmier à domicile qui doit s'occuper de lui. le sujet est grave car il s'agit de l'accompagnement des malades en soins palliatifs dans leur dernière phase de vie. Bref, on n'est pas là pour rigoler.

Il faut également dire que cet homme, malgré son âge, est très actif car il monte des projets professionnels dans le monde de l'animation visuelle comme par exemple réaliser concrètement une publicité à la télévision. C'est vrai que si on regarde le titre et la couverture, on peut en déduire autre chose.

La relation sera au départ assez compliqué avec cet homme qui ne se laisse pas faire et qui a ses petites habitudes qu'il ne faut pas chambouler. Malgré son optimisme, le jeune homme va avoir du mal et devra serrer les coudes pour accepter des choses non tolérables et humiliantes. Cependant, progressivement, il va se passer quelque chose de beau dans cette relation humaine constituée de partage. Ceci pour dire que rien n'est jamais fixé à l'avance.

Evidemment, j'ai adoré car il y a manifestement une simplicité dans l'écriture qui amène à une authenticité et à une profondeur. Il s'agit d'un auteur argentin nommé Juanungo que je ne connaissais pas. Il signe quelque chose de très beau entre la douceur et la bienveillance sans la mièvrerie.

Je ne peux que vous inciter à la lire si vous avez envie de vous pencher sur ces thèmes universels que sont le rapport à la mort, l'envie de créer ou la complexité des rapports humains.
Commenter  J’apprécie          680
Ce n'est qu'une fois arrivé à la postface que l'on comprend la dimension grandement personnelle de Juanungo dans cet ouvrage, qui raconte le dernier projet d'un réalisateur de cinéma d'animation, alors atteint d'un cancer en phase terminale, et pour qui ses proches engagent un infirmier pour l'accompagner au quotidien. le père de Juanungo était réalisateur de cinéma d'animation, il est décédé des suites d'un cancer. À travers cet ouvrage, Juanungo nous livre comme une part intime de lui-même, ou plutôt de son père, à qui il rend hommage de manière très touchante.

Entre Neno et H, les débuts sont difficiles. Neno est un monsieur intransigeant, plutôt rude, que ses douleurs provoquées par le cancer rendent davantage irascible. H est un jeune infirmier un peu empoté, un "grand mou", qui éprouve quelques difficultés à s'exprimer aussi. Leur collaboration ne démarre pas très bien mais grâce à la patience et au grand coeur de H, grâce aux injections de morphine faisant oublier la douleur pour un temps, on pourra voir évoluer leur relation vers le mieux.

Parallèlement, on peut observer le projet de Neno prendre forme, on en suit l'évolution image par image jusqu'à sa finalisation.

Le projet prend vie pendant que la vie de son réalisateur s'éteint... le parallèle fait entre ces deux événements est assez percutant.

Si j'ai eu beaucoup de mal avec les dessins au départ, plutôt minimalistes dans l'ensemble, sans couleurs, tout blancs comme des coloriages qui ne demandent qu'à être remplis, je suis finalement passée outre assez rapidement grâce à un scénario très prenant. Et puis, au fur et mesure, le fusain fait son oeuvre, offrant de jolis contrastes grâce aux différents tons de gris, aux dessins de plus en plus souvent grisés, aux décors entourant les personnages de plus en plus détaillés.

Aussi, le côté "flipbook" qui apparaît à un peu moins de la moitié du livre est plutôt original. On voit de visu la lingette s'animer, telle que Neno le voudrait, alors que ce dernier n'est plus capable de quitter son lit.

Plus on avance dans l'histoire, plus les dessins s'animent et plus la vie quitte Neno. Alors que ce dernier nous montre les ficelles de son métier, alors que H découvre le concept de cinéma d'animation, on observe parallèlement une belle relation entre l'animateur et son infirmier s'installer, en même temps que les douleurs sont de plus en plus persistantes, que la maladie ronge de plus en plus le corps et l'esprit de Neno.

Entre le caractère bien trempé de l'un et l'introversion de l'autre, nous sommes baladés d'une émotion à une autre sans crier gare. L'histoire se veut de plus en plus intense, de plus en plus belle alors que de plus en plus triste. Si le scénario met à l'honneur le cinéma d'animation, il est aussi et tout autant question de fin de vie. Pourtant, il reste dynamique jusqu'au bout, jouant au yoyo avec nos émotions. La fin, prévisible et inévitable, n'en est pas moins tristement émouvante.

Quand j'ai une BD (ou un roman graphique) entre les mains, mon premier réflexe est de l'ouvrir et d'en regarder les dessins. S'ils ne me plaisent pas du tout, je la repose. Sans doute, suis-je passée à côté de quelques perles... Si j'étais tombée sur "L'animateur" en librairie ou à la bibliothèque, c'est sans doute ce qu'il se serait passé et je peux dire maintenant que j'aurais pu le regretter. Je remercie donc chaleureusement Pierre de Babelio et les éditions Delcourt pour m'avoir donné l'occasion de lire ce roman graphique dans le cadre d'une masse critique privilégiée, et sans qui je serais passée à côté d'une histoire à la fois toute en émotions et très instructive.
Commenter  J’apprécie          629
Neno est un animateur. Mais pas au sens d'animateur de colonies de vacances ou de MJC. Non, c'est quelqu'un qui fait des films d'animation, à l'ancienne, avec des marionnettes et sans ordinateur, en photographiant chaque scène puis en les mettant bout à bout pour donner l'illusion du mouvement. Il est passionné par son métier. Mais une tumeur cancéreuse au cerveau le ronge et tous les traitements ont échoué ; il est maintenant en phase terminale et va mourir. Sa famille fait appel à un infirmier pour veiller sur lui après qu'il est revenu chez lui, dans sa vaste maison de Buenos Aires qui tombe en ruine. Cependant, Neno est un personnage entier et acariâtre et ses relations avec l'infirmier, pourtant très gentil mais mou et empoté, ne commencent pas sous de bons auspices. Parallèlement, Neno débute un nouveau projet d'animation qu'il compte bien terminer avant de mourir. ● de prime abord, les dessins de m'ont pas séduit car ils sont très simples, mais je me suis laissé entraîner dans l'univers de l'auteur et j'ai fini par les apprécier. Les personnages sont très reconnaissables d'une vignette à l'autre et finalement ces dessins ne manquent pas de talent. ● le projet d'animation de Neno m'a introduit dans une technique que je ne connaissais pas et qui est passionnante. ● Plus l'objet de l'animation prend vie, plus la vie quitte Neno, comme s'il faisait passer ses forces vitales dans son dernier projet pour lui insuffler le mouvement dont il veut si fort donner l'illusion. ● Malgré la thématique du cancer, qui pourtant me touche de près comme beaucoup de gens, cet album n'est pas triste car les personnages, très attachants, ont beaucoup de caractère et ne se laissent pas abattre, conférant au récit du dynamisme. ●J'ai beaucoup aimé ce roman graphique à la grande sensibilité malgré une apparence rugueuse (pudique, plutôt), dont on comprend la dimension autobiographique à la lecture de la postface ; je remercie @Bobo1001 de me l'avoir fait découvrir et à mon tour je le recommande.
Commenter  J’apprécie          480
Neno, réalisateur de films d'animation, souffre d'une tumeur au cerveau. Un infirmier passe les nuits à son chevet et l'accompagne dans la réalisation de son dernier film.
L'histoire est simple, presque douce, et trace le portrait de Neno, son caractère, son passé, et son travail d'animateur qui consiste, comme il l'explique si bien, à donner vie aux objets, à leur insuffler une âme, alors même que la sienne le quitte.
La deuxième partie, qui se lit aussi sous forme de flipbook, montre comment la création du film publicitaire peut, avec élégance, représenter aussi l'envol métaphorique de cette âme.
Le récit mêle la délicatesse et la tristesse de l'auteur face à la fin de vie d'un proche. La légèreté et la fragilité du trait crayonné s'accordent avec la sensibilité et la sobriété du sujet, l'hommage d'un fils dessinateur au travail de son père animateur. le résultat est touchant et beau.
Merci aux éditions Shampoing pour ce livre reçu dans le cadre d'une opération masse critique.
Commenter  J’apprécie          200
Buenos Aires en Argentine, début des années 2000. Nous suivons Monsieur Nazareno, alias Neno pour les intimes, en phase terminale d'un cancer (tumeur au cerveau). le traitement ne faisant donc plus effet, sa famille a décidé d'engager un infirmier à domicile afin de lui faciliter au mieux ses dernières semaines de vie. Neno est un animateur : il fait du cinéma d'animation, nous allons le suivre dans son dernier travail pour réaliser une publicité, en compagnie de l'infirmier, s'il arrive enfin à le supporter...

• Un récit poignant et touchant. On est beaucoup, je pense, à avoir déjà perdu un ou des proches d'un cancer. Faisant partie de ceux-là, j'avais ''peur'' d'être trop impactée par le récit, finalement, je l'ai trouvé plutôt accessible (si je puis dire)... Bien qu'ayant terminé cette lecture le coeur serré et émue comme tout. J'ai trouvé très intéressant d'en apprendre un peu plus sur l'animation image par image, moi qui n'y connaissais pas grand chose, j'en ressors avec une envie d'approfondir ces bases léguées par Monsieur Nazareno, tout comme ce dernier a transmis quelques connaissances à l'infirmier. La relation de l'animateur avec l'infirmier - dont on ne connait pas le nom, d'ailleurs - a ce petit quelque chose d'attendrissant, ils vont devoir s'apprivoiser, et je crois que j'aurais apprécié en voir davantage, bien que ce roman graphique fasse déjà plus de 200 pages... Il est donc facile de s'attacher aux personnages principaux, entre le côté un peu gauche de l'infirmier et brute de pomme de Neno... Ils se sont finalement bien trouvés.

• L'ouvrage en lui-même est de qualité, les dessins en noirs et blancs ont finis par me plaire moi qui au début, ne pensais pas les apprécier. Mais finalement, c'est là tout le charme de cet ouvrage graphique : des illustrations simples, sobres, représentées quasiment image par image, reflétant parfaitement ainsi l'un des thèmes principaux de cette oeuvre, l'animation. Un gros plus pour le « flipbook » intégré, que je me suis ''amusée'' à faire tourner après coup. :-)

• En conclusion, je me rends compte que je ne sais pas trop quoi dire sur ce bouquin, les mots me manquent tellement je suis sous le coup de l'émotion lorsque j'écris cet avis, mais il fallait s'en douter, on sait tous comment cela va se terminer... L'auteur Juanungo nous parle de son papa à la fin, et même s'il ne s'agit pas vraiment d'un récit sur sa vie, il me semble que cet ouvrage est un bel hommage qui lui est rendu.

« - Tu comprends pas ce que ça veut dire ''animer''?
- Faire bouger des marionnettes ?
- Donner une âme. Anima ça veut dire Âme, en latin. Les bonhommes, quand tu les animes, tu dois leur donner une âme. »
Commenter  J’apprécie          114
L'animateur c'est l'histoire d'un passionné. Un passionné qui souffre. Il souffre de ne pas pouvoir faire ce qu'il aime. Il souffre de ce corps, de ce bras qui lui provoque des forts pics de douleurs.

C'est l'histoire d'une rencontre. Entre un infirmier et son patient. Entre un jeune homme et un homme aigri. Entre une personne pleine de bonne intentions et une personne qui a peur de faire confiance.

L'animateur est un graphique sur la fin de vie et sur le partage. Malgré son sujet sensible, il donne le sourire. Au début, j'ai eu peur par la simplicité des illustrations. Néanmoins, de page en page, j'ai compris la force de celles-ci. La sensibilité de ces personnages passent par ces coups de crayon.
Commenter  J’apprécie          60
Un grand merci à @babelio_ pour avoir "pensé à moi" lors d'une campagne de "Masse Critique". Recevoir cette BD pour la chroniquer. C'est juste du plaisir. N'hésitez pas, je suis là dès que vous avez besoin d'autres chroniques. Ca fait plaisir de pouvoir recevoir le livre, le dévorer un peu avant tout le monde, et ensuite d'en parler et partager son ressenti, ses émotions, réflexions.

Vous connaissiez Juanungo ? Moi non plus, je le découvre via cette BD, très personnelle s'il en est, car c'est une version romancée de l'histoire de son père Rodolfo "Rufo" Saenz Valiente, argentin, réalisateur de films d'animations décédé en 2006.

Dès les premières pages, on apprend que Neno, le personnage de la BD est en fin de vie et que ses jours sont comptés. Un infirmier arrive pour lui faciliter la vie, ne pas le laisser seul aux portes de l'inéluctable. La relation entre l'animateur et l'infirmier sera au coeur de ce récit.
On y apprend également quelques éléments sur l'animation, et on assiste donc à sa dernière réalisation professionnelle.
C'est tendre, parfois un peu dur, émouvant, instructif. Mais surtout humain !
Le graphisme est particulier. Il pourrait éventuellement rebuter lors d'un feuilletage du livre, mais dès qu'on plonge dans l'histoire, on est happé et on y découvre aussi des pages pleines de détails etc …
A noter un flip-book sur la dernière partie du livre, juste une merveilleuse idée dans cette narration.

Dans la postface, on en apprend un peu plus, notamment le fait que le père de l'auteur a publié un livre de référence sur l'animation.

Une très belle BD à ne pas rater.
Commenter  J’apprécie          50
aujourd'hui je viens vous parler du graphique « L'Animateur » de Juanungo aux éditions shampooing reçu en service presse via Babelio. Neno est un animateur en fin de vie, son cancer le ronge, mais il travaillera jusqu'à son dernier souffle grâce à l'accompagnement d'un infirmier, de ses amis et famille.
.
Tel des séquences d'animation nous allons vivre les derniers jours de Neno, sur son dernier projet. La mise en page est faite de petits carrés qui s'enchaînent, tout en simplicité du dessin nous allons suivre son accompagnement de fin de vie. Les mots ne sont pas toujours faciles à trouver pour un roman mais les illustrations non plus, grâce à des répliques courtes nous comprenons la passion de Neno pour son métier et sa volonté de la transmettre. Il sera enseignant jusqu'à son dernier souffle.
.
La fin de vie est un sujet sensible pour beaucoup et pourtant dans ce récit nous n'avons pas l'impression de vivre un drame mais plus un hommage et un relais qui se fait. On est toujours triste face à la mort, mais la transmission apaise un peu notre douleur, car la personne continue de vivre autre part que dans notre coeur. On a ce sentiment de devoir accompli et que longtemps encore après on se souviendra de la personne.
.
Un très bel ouvrage sur le métier d'animateur «  l'ancienne » , la transmission de la passion, la maladie et la fin de vie.
.
Bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          40
Coup de coeur pour cette BD qui réussit à aborder une thématique pas facile (la fin de vie), un duo déjà archi-connu (le vieux bougon et le jeune naïf) et parvient tout de même à nous émouvoir et nous surprendre.

En alliant la forme et le fond et en parlant de l'univers du cinéma d'animation et des techniques d'animation image par image, l'auteur réussit à apporter quelque chose de +, presque de léger à son récit et nous touche en plein coeur.
Commenter  J’apprécie          30
#Lanimateur
#NetGalleyFrance !

En commençant ce roman graphique, j'ai tout d'abord eu un peu peur de me retrouver dans un remake du film Intouchables, lui-même adapté de l'histoire vraie de Philippe Pozzo di Borgo, dont il en a fait l'autobiographie dans son livre le second souffle.
Et bien pas du tout, alors oui, on a un malade et un soignant, oui le malade est grognon quand le soignant est attentionné, mais l'histoire ne s'arrête pas là, d'ailleurs, il ne faut pas voir dans le titre, juste l'animateur d'une personne malade, il faut lire ce roman pour comprendre tout le sens du titre de ce livre. Nous avons en plus la chance que l'auteur nous explique à travers 2 - 3 pages, les raisons qui l'ont poussé à écrire ce roman.
Les dessins ne sont pas spécialement aboutis, les personnages sont authentiques et surtout l'histoire est simple à comprendre, j'ai passé un agréable moment de lecture avec ce livre et je ne peux que le recommander.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (67) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5245 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}