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EAN : 9782413077633
256 pages
Delcourt (03/05/2023)
4.14/5   42 notes
Résumé :
Depuis plus d'un an, Neno lutte contre un cancer qui le détruit à petits feux. Pour soulager sa fin de vie, sa famille décide de faire appel aux services d'un infirmier. Les premiers échanges entre le vieux réalisateur de cinéma d'animation féroce et le jeune infirmier pas très cultivé sont compliqués, mais rapidement les carapaces se fissurent et chacun apprend de l'autre...
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Ce n'est qu'une fois arrivé à la postface que l'on comprend la dimension grandement personnelle de Juanungo dans cet ouvrage, qui raconte le dernier projet d'un réalisateur de cinéma d'animation, alors atteint d'un cancer en phase terminale, et pour qui ses proches engagent un infirmier pour l'accompagner au quotidien. le père de Juanungo était réalisateur de cinéma d'animation, il est décédé des suites d'un cancer. À travers cet ouvrage, Juanungo nous livre comme une part intime de lui-même, ou plutôt de son père, à qui il rend hommage de manière très touchante.

Entre Neno et H, les débuts sont difficiles. Neno est un monsieur intransigeant, plutôt rude, que ses douleurs provoquées par le cancer rendent davantage irascible. H est un jeune infirmier un peu empoté, un "grand mou", qui éprouve quelques difficultés à s'exprimer aussi. Leur collaboration ne démarre pas très bien mais grâce à la patience et au grand coeur de H, grâce aux injections de morphine faisant oublier la douleur pour un temps, on pourra voir évoluer leur relation vers le mieux.

Parallèlement, on peut observer le projet de Neno prendre forme, on en suit l'évolution image par image jusqu'à sa finalisation.

Le projet prend vie pendant que la vie de son réalisateur s'éteint... le parallèle fait entre ces deux événements est assez percutant.

Si j'ai eu beaucoup de mal avec les dessins au départ, plutôt minimalistes dans l'ensemble, sans couleurs, tout blancs comme des coloriages qui ne demandent qu'à être remplis, je suis finalement passée outre assez rapidement grâce à un scénario très prenant. Et puis, au fur et mesure, le fusain fait son oeuvre, offrant de jolis contrastes grâce aux différents tons de gris, aux dessins de plus en plus souvent grisés, aux décors entourant les personnages de plus en plus détaillés.

Aussi, le côté "flipbook" qui apparaît à un peu moins de la moitié du livre est plutôt original. On voit de visu la lingette s'animer, telle que Neno le voudrait, alors que ce dernier n'est plus capable de quitter son lit.

Plus on avance dans l'histoire, plus les dessins s'animent et plus la vie quitte Neno. Alors que ce dernier nous montre les ficelles de son métier, alors que H découvre le concept de cinéma d'animation, on observe parallèlement une belle relation entre l'animateur et son infirmier s'installer, en même temps que les douleurs sont de plus en plus persistantes, que la maladie ronge de plus en plus le corps et l'esprit de Neno.

Entre le caractère bien trempé de l'un et l'introversion de l'autre, nous sommes baladés d'une émotion à une autre sans crier gare. L'histoire se veut de plus en plus intense, de plus en plus belle alors que de plus en plus triste. Si le scénario met à l'honneur le cinéma d'animation, il est aussi et tout autant question de fin de vie. Pourtant, il reste dynamique jusqu'au bout, jouant au yoyo avec nos émotions. La fin, prévisible et inévitable, n'en est pas moins tristement émouvante.

Quand j'ai une BD (ou un roman graphique) entre les mains, mon premier réflexe est de l'ouvrir et d'en regarder les dessins. S'ils ne me plaisent pas du tout, je la repose. Sans doute, suis-je passée à côté de quelques perles... Si j'étais tombée sur "L'animateur" en librairie ou à la bibliothèque, c'est sans doute ce qu'il se serait passé et je peux dire maintenant que j'aurais pu le regretter. Je remercie donc chaleureusement Pierre de Babelio et les éditions Delcourt pour m'avoir donné l'occasion de lire ce roman graphique dans le cadre d'une masse critique privilégiée, et sans qui je serais passée à côté d'une histoire à la fois toute en émotions et très instructive.
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Cette lecture nous entraîne dans une relation entre un homme âgé mourant d'un cancer et un jeune infirmier à domicile qui doit s'occuper de lui. le sujet est grave car il s'agit de l'accompagnement des malades en soins palliatifs dans leur dernière phase de vie. Bref, on n'est pas là pour rigoler.

Il faut également dire que cet homme, malgré son âge, est très actif car il monte des projets professionnels dans le monde de l'animation visuelle comme par exemple réaliser concrètement une publicité à la télévision. C'est vrai que si on regarde le titre et la couverture, on peut en déduire autre chose.

La relation sera au départ assez compliqué avec cet homme qui ne se laisse pas faire et qui a ses petites habitudes qu'il ne faut pas chambouler. Malgré son optimisme, le jeune homme va avoir du mal et devra serrer les coudes pour accepter des choses non tolérables et humiliantes. Cependant, progressivement, il va se passer quelque chose de beau dans cette relation humaine constituée de partage. Ceci pour dire que rien n'est jamais fixé à l'avance.

Evidemment, j'ai adoré car il y a manifestement une simplicité dans l'écriture qui amène à une authenticité et à une profondeur. Il s'agit d'un auteur argentin nommé Juanungo que je ne connaissais pas. Il signe quelque chose de très beau entre la douceur et la bienveillance sans la mièvrerie.

Je ne peux que vous inciter à la lire si vous avez envie de vous pencher sur ces thèmes universels que sont le rapport à la mort, l'envie de créer ou la complexité des rapports humains.
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Neno est un animateur. Mais pas au sens d'animateur de colonies de vacances ou de MJC. Non, c'est quelqu'un qui fait des films d'animation, à l'ancienne, avec des marionnettes et sans ordinateur, en photographiant chaque scène puis en les mettant bout à bout pour donner l'illusion du mouvement. Il est passionné par son métier. Mais une tumeur cancéreuse au cerveau le ronge et tous les traitements ont échoué ; il est maintenant en phase terminale et va mourir. Sa famille fait appel à un infirmier pour veiller sur lui après qu'il est revenu chez lui, dans sa vaste maison de Buenos Aires qui tombe en ruine. Cependant, Neno est un personnage entier et acariâtre et ses relations avec l'infirmier, pourtant très gentil mais mou et empoté, ne commencent pas sous de bons auspices. Parallèlement, Neno débute un nouveau projet d'animation qu'il compte bien terminer avant de mourir. ● de prime abord, les dessins de m'ont pas séduit car ils sont très simples, mais je me suis laissé entraîner dans l'univers de l'auteur et j'ai fini par les apprécier. Les personnages sont très reconnaissables d'une vignette à l'autre et finalement ces dessins ne manquent pas de talent. ● le projet d'animation de Neno m'a introduit dans une technique que je ne connaissais pas et qui est passionnante. ● Plus l'objet de l'animation prend vie, plus la vie quitte Neno, comme s'il faisait passer ses forces vitales dans son dernier projet pour lui insuffler le mouvement dont il veut si fort donner l'illusion. ● Malgré la thématique du cancer, qui pourtant me touche de près comme beaucoup de gens, cet album n'est pas triste car les personnages, très attachants, ont beaucoup de caractère et ne se laissent pas abattre, conférant au récit du dynamisme. ●J'ai beaucoup aimé ce roman graphique à la grande sensibilité malgré une apparence rugueuse (pudique, plutôt), dont on comprend la dimension autobiographique à la lecture de la postface ; je remercie @Bobo1001 de me l'avoir fait découvrir et à mon tour je le recommande.
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Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée L'animateur de Juanungo.
Depuis plus d'un an, Neno lutte contre un cancer qui le détruit à petits feux. Pour soulager sa fin de vie, sa famille décide de faire appel aux services d'un infirmier.
Les premiers échanges entre le vieux réalisateur de cinéma d'animation féroce et le jeune infirmier pas très cultivé sont compliqués, mais rapidement les carapaces se fissurent et chacun apprend de l'autre..
L'animateur est un roman graphique inspiré par le papa de l'auteur. En effet, celui ci était animateur au cinéma, il donnait vie aux objets, aux marionnettes..
Pour éviter que le vieil homme n'aille en maison de retraite, sa famille décide d'engager un infirmier. Les débuts sont compliqués entre cet homme qui ne connais rien à l'animation et le vieil homme.
J'ai été très touché par le personnage de l'infirmier, sa façon de réagir face à certaines critiques. il est très attachant.
Par contre, j'ai un peu moins apprécié le personnage du vieil homme même si son comportement est compréhensible. Après tout, Némo souffre énormément et la morphine va modifier ses perceptions. Il y a plus facile à vivre comme situation !
Certains passages sont vraiment poignants ; et j'ai aimé la relation que tissent finalement Némo et son infirmier.
Les illustrations sont en noir et blanc. Je trouve l'ensemble assez simple, on va à l'essentiel. Je ne suis pas fan de ce style au premier abord toutefois il faut avouer qu'ici cela colle parfaitement.
J'ai beaucoup aimé la postface qui apporte un énorme plus à cet ouvrage.
L'animateur est vraiment une excellente surprise, que je note quatre étoiles et demie.
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Attention chef d'oeuvre !
J'ai trouvé ce roman graphique tout à fait exceptionnel. Un infirmier est chargé par la famille d'un dessinateur argentin souffrant d'un cancer en phase terminale de l'accompagner dans ses dernières semaines. le vieil homme a un caractère difficile et prend l'infirmier en grippe. Parallèlement à ce début difficile on suit la vie de la famille, et le tournage d'un film publicitaire pour des lingettes.
Je ne sais pas quel effet peut produire ce pitch, car je lu ce roman graphique sans trop savoir ce qu'il y avait dedans. Et puis j'ai été happé par cette histoire superbement racontée avec un noir et blanc d'une grande élégance. Les personnages sont incroyablement attachants et l'histoire, on le pressent, n'est pas de celles qui sont amenées à définir bien.
Et pourtant ce récit tout à la fois émouvant et pudique recèle certaines surprises à commencer (si l'on peut dire) par sa jolie fin que je spoïlerai pas mais qui est vraiment magnifique.
J'ai vraiment adoré ce très beau roman graphique qui prend le temps de respirer, d'imprimer l'esprit de son lecteur par des vues panoramiques sur la ville ou bien par des pages blanches qui prennent ici tout leur sens.
L'un de ces livres, plutôt rares il faut en convenir, que l'on est certain, une fois refermé, que l'on ne pourra plus les oublier....La postface de l'auteur rend le livre plus touchant encore car on peut y lire ce qui s'est vraiment passé et l'écart avec la réalité.
Un énorme merci à Babelio et aux éditions Delcourt qui m'ont fait parvenir ce livre que je vais pour ma part faire circuler parmi mes amis.
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critiques presse (2)
BoDoi
14 juin 2023
S’inspirant de la vie de son propre père, il parvient à rendre son histoire émouvante en transcrivant sans faux-semblant le quotidien de ce pauvre homme vivant les derniers jours de son existence. Ce livre est évidemment une déclaration d’amour posthume à son père, à l’artisanat et au métier d’animateur de manière plus générale, mais c’est aussi un regard universel sur la fin de vie et son accompagnement.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
06 juin 2023
Histoire de fin de vie, logiquement triste, mais aussi célébration de ce qu’apporte comme joie une existence remplie de passion et d’envie de créer. Juanungo a plus que largement atteint son but. Son père revit, son art et son émerveillement aussi.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
— Et sinon, dites-moi un truc... Vous avez pas essayé de voir s'il existait un infirmier encore plus con ?
— Chhhhut !
— J'espère qu'il écoute, comme ça ce sera au moins un con conscient.
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- On peut éviter de lui annoncer la nouvelle ?
- Bien sûr, c'est toujours mieux si le patient garde espoir.
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- Je voulais savoir, Neno... ce que vous m'avez dit l'autre soir, de donner une âme à la marionnette, c'est ce que vous avez fait aujourd'hui ?
- Dit comme ça, ça fait un peu cliché. Mais oui, quand tu verras le film, tu vas voir que tout ce qui était immobile tout à coup va prendre vie, c'est assez magique.
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- Tu comprends pas ce que ça veut dire ''animer''?
- Faire bouger des marionnettes ?
- Donner une âme. Anima ça veut dire Âme, en latin. Les bonhommes, quand tu les animes, tu dois leur donner une âme.
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Vidéo de Juan Saenz Valiente
Dans le 152e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente La sage-femme du roi, album que l'on doit au scénario d'Adeline Laffitte, au dessin d'Hervé Duphot et c'est édité chez Delcourt dans la collection Mirages. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Deviens quelqu’un ! Que l’on doit à Daniel Blancou et aux éditions Sarbacane - La sortie de l’album Dehors ! que l’on doit au scénario de Ludovic Piétu, au dessin de Jika et c’est sorti aux éditions Rouquemoute - La sortie du cinquième tome de la série Stern que l’on doit au scénario de Frédéric Maffre, au dessin de son frère Julien Maffre, un cinquième tome baptisé Une simple formalité qu’édite la maison Dargaud - La sortie de l’album L’animateur que l’on doit à Juanungo et aux éditions Delcourt dans la collection Shampooing - La sortie de L’incroyable histoire de la bière que l’on doit au scénario de Benoist Simmat, au dessin de Lucas Landais et c’est sortie aux Arènes BD - La sortie de l’intégrale de War ans dreams que l’on doit au scénario conjoint de Maryse et Jean-François Charles dont ce dernier en signe aussi le dessin, une intégrale sortie chez Casterman.
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