« Si tout était à recommencer, je recommencerais bien sûr, en évitant quelques broutilles : les accidents de voiture, les séjours à l’hôpital, les chagrins d’amour. Mais je ne renie rien. »
Il est très difficile d'être paresseuse, car cela suppose d'avoir assez d'imagination pour ne rien faire, ensuite d'avoir assez de confiance en soi pour n'avoir pas mauvaise conscience de n'avoir rien fait, et enfin d'avoir assez de goût pour la vie. Afin que chaque minute qui passe semble suffisante en elle-même sans qu'on soit obligé de se dire : j'ai fait ceci ou cela.
La gloire, l’immortalité après moi… Si l’on me disait que, dès l’instant où je serai dans la terre, il n’y aura plus un article sur moi, plus rien, cela me serait – m’est – complètement indifférent
Le théâtre est un art absolument bourgeois, puisqu'une place vaut au minimum vingt francs. Et le rouge, le noir, l'or, les décors, la mise en scène, tout marche comme une petite fabrique de marionnettes. À part les maisons de la culture où l'on inflige à des malheureux, claqués, sortant de leur travail, du Brecht ou du Pirandello, ce que je trouve d'un snobisme effrayant. Sous prétexte qu'ils ne paient leurs places que cinq francs, après le travail, le métro, le train, on leur colle des pièces pour les faire penser, pour "éduquer" le peuple. Je me demande de quel droit on peut vouloir élever le peuple, comme s'il n'était pas assez élevé tout seul. Les intellectuels qui se disent de gauche n'ont généralement aucun respect de ce qu'on appelle le peuple. Du moment qu'il s'agit de gens fauchés et fatigués, ce public leur appartient.
Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. Si l'on est tant soi peu sensible, on est écorché partout et tout le temps.
Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps.
"Je déteste les gens intolérants, sans inquiétude, ceux qui croient posséder la vérité, qui sont bruyants, satisfaits. Les gens bêtes m'ennuient. Je ne supporte pas cette forme d'assurance mêlée de médiocrité : ça m'assomme. Je n'aime ni les faux martyrs, ni les faux intellectuels, ni les vrais bavards. Le respect de l'argent, l'hypocrisie, les lieux communs, le bon sens de la bourgeoisie m'agacent ; le bon sens n'est pas remplaçable, mais j'ai horreur du bon sens affiché."
Mon passe-temps favori, c’est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre mon temps, perdre mon temps, vivre à contretemps.
Je crois que quand on se tue, c’est pour infliger sa mort aux autres. Il est très rare de voir des suicides élégants.
Il y a ceux qui disent : la misère existe, mais c’est inéluctable ; pour moi, ça fait des gens de droite. Et il y a ceux qui disent : la misère existe et c’est insupportable ; ça fait des gens de gauche.